Contrôle de vignettes à N’Zérékoré : agents de la sécurité routière et chauffeurs se livrent une bataille de titans.
Le 31 décembre 2023, est la date butoir retenue par le gouvernement guinéen à travers le ministère des transports pour le contrôle soutenu des vignettes et des plaques rouges sur toute l’étendue du territoire national. A N’zérékoré, les agents de la sécurité routière sont mobilisés pour faire de cette vision du ministère des transport une réalité.
Mais selon eux, certains détenteurs d’engins roulants préfèrent dévier les points de contrôle que de se mettre en règle
« Nous nous adaptons. Vous voyez, il y a des gens qui dévient même les barrages. Mais nous arrivons à les interpeller et à leur exiger à payer les vignettes. Les plus récalcitrants sont arrêtés et transportés à la routière pour la fourrière jusqu’à ce qu’ils s’acquittent. C’est pourquoi quand on te gare, il n’y a pas une question de connaissance. Tu payes ta vignette ou tu ne passes pas », explique le Capitaine Mamadi Issiaga CAMARA chef service général à la sécurité routière de N’zérékoré.
Interrogé sur la question, les chauffeurs fustigent le comportement des agents de contrôle.
« Les policiers nous fatiguent vraiment. Ils font avec les autres mais moi je dévie les points de contrôle. Il y a des points de contrôle où les policiers se permettent de demander vingt mille (20.000), dix mille franc (10.000) ou cinq mille francs guinéens (5000). Ils n’ont qu’à arrêter cette pratique. Les policiers ne font pas leur travail, ils sont là pour nous soutirer de l’argent. Tout le monde sait qu’aujourd’hui le temps est dur », lance Lancinet CY.
« Ici à N’zérékoré, il y a un barrage dans le quartier Boma là-bas on nous demande souvent de l’argent. Même si tu es dans les normes, ils vont trouver autres problèmes pour te prendre le ‘’prix d’eau’’ qui s’élève souvent à 10.000. On a tellement peur d’eux qu’on préfère dévier les points de contrôle », dit Mamandy Toma SOUARE.
Selon le chef service général à la sécurité routière de N’zérékoré, les accusations portées par les chauffeurs à leur égard sont infondées.
« La police est tout le temps accusée. Vous savez, le Guinéen est habitué à mettre son erreur sur le dos des autres. Nous refusons de nous assumer. Avant de parler du policier toi qui vient lui donner, tu es le corrupteur. S’il y a deux personnes à interpeller, tu en fait partie. Je vous assure que c’est de l’accusation pure et simple », répond Mamady Issiaga CAMARA.
Hors micro, certains détenteurs d’engins roulants disent que les prix des vignettes et des plaques d’immatriculation sont trop chers.
Depuis N’zérékoré Pépé Blaise THÉA pour Planete7.info