Entrepreneuriat jeune : à la rencontre de Mariama Oury Sall, patronne de l’entreprise ‘’les saveurs chez Yama ‘’
L’Etat guinéen peine toujours à favoriser l’employabilité des jeunes, plusieurs jeunes terminent leurs études sans trouver de l’emploi. Ceux qui en trouvent leurs premiers emplois sont très mal rémunérés. C’est dans ce cadre que cette jeune femme a décidé de se lancer dans l’entreprenariat en transforment les fruits et les légumes en boissons naturelles. Mariama Oury Sall s’est engagé dans cette activité au mois de juillet 2021, notre rédaction est allée à sa rencontre pour comprendre l’exercice de cette activité génératrice de revenus. Lisez !
Bonjour ! dites-nous depuis quand vous avez commencé cette activité d’entrepreneuriat ?
L’activité les saveurs chez Yama je l’ai commencée le 21 juillet 2021 à Conakry ici. Grâce à une aide financière que ma grande sœur m’avait faite à l’époque je lui remercie de passage.
Comment êtes-vous devenue entrepreneure ?
J’ai été entrepreneure avant de savoir que c’est l’entrepreneuriat que je faisais, parce que depuis quand je faisais l’université je faisais la vente de quelques outils, des objets. Je regardais le besoin des gens, je les revendais cela, après l’université j’ai fait l’entrepreneuriat qui avait en ce moment raté après 3 mois d’activité. Cette fois j’ai repris avec la transformation des fruits et les légumes en des boissons.
Pourquoi avez-vous opté pour l’entrepreneuriat, en lieu et place de plusieurs activités lucratives ?
J’ai eu de la chance parce qu’après l’échec de ma première activité, je suis allée vers l’employabilité j’ai fait 3 ans où j’ai commencé de stagiaire à responsable logistique dans une entreprise de la place. Après ça j’ai décidé de démissionner dans cette entreprise, parce que ce que je percevais comme salaire était insignifiant. Mon salaire ne me suffisait pas, quand j’ai fait un calcul sur mes besoins mensuels j’ai trouvé que ce salaire-là ne répondait pas à mes besoins vitaux, cependant je travaillais assez, des raisons personnelles en famille ont fait que j’étais obligée d’abandonner chose que je ne regrette pas aujourd’hui. Le fait d’abandonner ce boulot parce que ça ne suffisait pas, le manque est venu et dans ça je suis allée reprendre à enseigner à l’université. J’étais assistante d’un professeur, de temps en temps je faisais des boissons à domicile. Je transformais les mangues, je faisais de l’ananas et la papaye, à chaque fois que je transformais ces fruits tout le monde appréciait. Je me rappelle un jour ils étaient venus chez moi on a mangé j’ai servi les boissons, c’était un cocktail de jus de mangue avec un peu de gingembre. Ils ont tous apprécié ils m’ont dit que c’est un talent que j’étais en train de faire taire. À chaque fois ma grande sœur me disait la même chose donc je me suis dite si toutefois je fais des boissons à domicile et que tout le monde apprécie, ce que c’est intéressant. J’ai décidé à ce moment de commercialiser mes productions. Après j’ai commencé l’activité, quand j’ai commencé ça donner 7 bouteilles gingembre, j’ai publié sur ma page Facebook, les gens ont beaucoup partagé la publication. Voici comment je me suis retrouvée dans cette activité que je ne suis pas prête à abandonner.
Quel métier vouliez-vous faire quand vous étiez à l’école ?
Très tôt j’ai voulu faire les mines, parce que quand je voyais les dames dans les mines, j’étais contente, les mines ont toujours été ma passion. C’est pourquoi il fut un temps je voulais faire géo-mine ça n’a pas été facile pour moi, je me suis retrouvée en banque et assurance. Avant que je n’entre en possession de mon diplôme, j’avais des opportunités dans les banques. Ce même professeur que j’assistais à l’université me donnait des devoirs, des séances de travail qui m’ont poussées vers des institutions bancaires, où j’ai gardé ces relations en faisant ses devoirs, j’avais la possibilité de travailler dans ces banques en commençant par le stage mais je voyais que c’était lent. C’est pourquoi dès que j’ai fini, j’ai commencé par l’entrepreneuriat.
Qu’est-ce qui vous a motivé de faire l’entrepreneuriat étant jeune mariée ?
Oui je suis jeune, surtout jeune femme mariée, mère de 2 filles. Ce qui fait de moi une personne pas libre, quand il faut envoyer les enfants à l’école et les tâches ménagères, c’était pas du tout facile. Heureusement j’ai eu la chance d’avoir un bon mari qui me donne la liberté de faire mes activités, c’est cette liberté de faire ce dont j’ai envie de faire sans avoir trop demandé qui m’a maintenu dans l’entrepreneuriat. Je dois dire que j’ai eu une belle famille qui m’a rapidement compris et qui m’accompagne. Avec les enfants, chacun fait de son mieux pour m’assister. À l’interne on s’entraide mon mari et moi, quand il est là chacun de nous fait quelque chose, ce qui fait que je ne suis pas la seule à faire les tâches ménagères ça ne lui dérange pas de faire certaines choses si je m’occupe à autre chose.
Quels conseils avez-vous à donner à l’endroit des jeunes qui hésitent à s’intéresser à l’entrepreneuriat ?
Ce que je peux leur dire c’est oser commencer. C’est très simple de ne pas attendre que tout soit dans leurs mains pour commencer. Avec le peu , ils n’ont qu’à commencer avec ça.
Entretien réalisé par Modiongassi
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