Le salon de la teinture et du textile guinéens, organisé par l’ONG Cultures et Fiertés guinéennes a pris fin ce samedi 19 novembre. C’est sa première édition, elle s’est tenue à la Bluezone de Kaloum depuis le 17 novembre soit trois jours.
Pour cette première édition et de son dernier jour, la rédaction de Planet7.com s’est rendue à l’événement. L’environnement est plutôt favorable, pleins de produits made in Guinea sont exposés. Du simple Leppi, textiles guinéens traditionnels aux chaussures faites à base des produits guinéens. Les promoteurs sont impatients d’exposer à un tel évènement, car, l’événement appelle relations et clients, disent-ils.
Assis à l’intérieur de son stand, Mamadou Lamine Niakaté n’a pas son entreprise, mais profite du moment pour vendre les Pouttoh, bonnets traditionnels qu’il a lui-même conçus. Décontracté et nous répondant avec un large sourire, il évoque l’importance du Salon et ses effets.
« Ce salon nous a apporté beaucoup de choses, l’événement permet d’abord de valoriser le Made in Guinea au niveau national et même international parce qu’il y a des étrangers qui viennent. Il nous permet également d’avoir des relations en plus de la visibilité. Il y a les gens qui viennent petit à petit, les uns demandent, d’autres payent. »
Justement, devant les différents stands, beaucoup parmi les demandeurs et acheteurs sont de la couche juvénile. Arrêtée à côté de deux amies, Aminata Koumbassa, étudiante en 4e année miage, a eu l’écho du Salon à travers les réseaux sociaux, donc dès après son cours, elle a initié avec ses amis d’y faire un tour, parce que pour elle. « C’est un événement qui me tient à cœur, dès qu’on parle de culture guinéenne, je suis souvent intéressée. Parce que quand on aime son pays, tout ce qui est lié à la culture de son pays, on essaye de venir s’imprégner de l’univers créé. »
Contente, mais Aminata s’attendait à un engouement plus vif « On est venu et il n’y a pas assez de monde pour un événement de telle envergure, mais je veux quand-même comprendre dans le sens qu’il y a eu récemment le Label Guinée, ce sont un peu les mêmes choses. Mais pour moi, un tel évènement, à chaque fois qu’il y en a, les gens devaient se déplacer pour venir voir. » conclut-elle.
Côté engouement, la commissaire de l’événement partage en partie l’avis de l’étudiante, même si elle parle des autorités. « L’objectif de donner la visibilité aux artisans est atteint, mais nous aimerions que les autorités soient ici. Parce que nous avons un message, ce message est de faciliter la subvention pour les artisans et faire en sorte que notre patrimoine culturel soit protégé à travers la labellisation. », dit Madame Hawa Bintina Soumah, présidente et fondatrice de l’ONG Cultures et Fiertés guinéennes qui organise le salon de la teinture et du textile guinéen.
Il faut dire que l’événement n’a pas eu un grand soutien des autorités à l’exception du ministère de la Culture qui a aidé l’ONG à travers une structure autonome qu’est l’Office National de la Promotion de l’Artisanat, L’ONPA. Mais, la pilule difficile à avaler pour la commissaire est à un autre niveau. « Nous avons envoyé des courriers dans beaucoup de ministères et nous avons voulu que cet évènement se passe sous la présidence du Premier ministre, docteur Bernard Goumou. C’est à ce titre qu’on a sollicité une aide financière qu’on a jamais eue, mais ce n’est pas ce qui nous choque. Ce qui nous choque, ce que nous avons envoyé deux courriers qui sont restés lettres mortes, nous aurions voulu avoir une réponse même si elle est négative, nous nous serions sentis considérés », s’alarme madame Soumah.
Le salon de la teinture et du textile Guinéens (SATEG) qui a pris fin ce samedi a tout de même œuvré pour aider les artisans en difficulté après un moment de pandémie aggravé par la contrefaçon.
Rendez-vous en 2023 pour la deuxième édition du SATEG.
Diarouga Aziz Baldé pour Planete7.com
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