Dans une interview accordée à notre rédaction ce jeudi, le président de l’Association Guinéenne de la Presse en Ligne (AGUIPEL), a reconnu les efforts fournis par les autorités de la transition dont à sa tête le colonel Mamadi Doumbouya pour l’amélioration des conditions des journalistes en Guinée. Pour Amadou Tam Camara, il y a une grande évolution par rapport au passé dans la relation Presse-Autorités.
Après avoir clairement reconnu les efforts fournis par le président de la transition en dotant la presse d’une maison du même nom entièrement équipée, le journaliste est également satisfait de la liberté que jouissent les journalistes pendant cette transition.
« D’abord les autorités de la transition vis-à-vis de la presse moi je pense que c’est une rupture totale par rapport au passé. Les autorités ont doté la presse d’une maison de la presse non seulement à Conakry mais aussi dans les capitales régionales. C’était une promesse présidentielle qui a été tenue. Depuis près de 11 ans on demandait cette maison de la presse avec le professeur Alpha Condé malheureusement nous n’avons pas eu gain de cause. Lorsque nous avons rencontré le Colonel Mamadi Doumbouya, trois mois après il nous a non seulement doté d’une maison de la presse pour Conakry mais il l’a équipée entièrement. Ça c’est un aspect très positif. L’ancienne maison qu’on avait, les équipements dataient de 2010 et qui avaient été achetés par l’ambassade de France. En plus il avait promis qu’il allait revaloriser la subvention annuelle de la presse. Cette promesse aussi il l’a tenue ! La subvention qui était environ 3 milliards a été doublée pour 6 milliards. De ce point de vue, y a aucune comparaison. En plus de cela, au-delà même de la liberté, parfois nous journalistes nous ne nous occupons que des trains qui sont en retard (…) Sur le plan de la liberté de la presse, moi je me souviens trois journalistes avaient été en prison sous Alpha Condé parce que ils avaient écrit et on les a mis en prison. Depuis l’avènement de ce régime, aucun journaliste n’est allé en prison. Appeler à la HAC et aller en prison c’est différent. C’est son rôle d’interpeller mais c’est différent que de mettre un journaliste en prison. Bien que ce soit un régime militaire, sur cet aspect-là y a une grande évolution qu’il faut saluer », indique Amadou Tam Camara.
Sur l’hommage rendu au doyen Souleymane Diallo
« C’est une très bonne chose. Parce que nous avons tendance de célébrer les gens quand ils meurent. Pour une fois on va célébrer un journaliste pendant qu’il est vivant. Et pour cette première édition, c’est le doyen Diallo Souleymane qui fait partie des pionniers de la lutte pour la liberté de la presse et de la création d’une presse indépendante dans notre pays. Sous Conté il est allé en prison, ça n’a pas été facile et c’est le fruit de son combat et celui de plusieurs autres qu’on a vu la presse indépendante créée, des radios libres aujourd’hui. Les gens pensent que c’est venu comme ça non ! Il a fallu des gens comme Diallo Souleymane pour qu’ils se sacrifient pour que aujourd’hui, des journalistes jouissent de cette liberté. Pendant qu’il est parmi nous, nous avons estimé qu’il était opportun de le célébrer, le magnifier, le remercier pour tout ce qu’il a fait pour le combat, l’émergence d’une presse indépendante, donc pour l’émergence de la démocratie dans notre pays », reconnait-il.
Un message à la presse pendant cette transition.
« Le message que je vais livrer aux journalistes c’est de faire leur travail beaucoup d’abnégation parce que ce travail n’est pas facile, c’est un travail ingrat qui ne nourrit pas son homme forcément. Mais de le faire avec beaucoup de responsabilité et beaucoup de discernement. Nous devons critiquer lorsque les critiques sont objectives et fondées. Nous devons mener des investigations et devons toujours nous assurer que nous avons la bonne source, l’information est bien équilibrée, l’information a été traitée avec responsabilité. Cela est très important, parce que nous traversons une période très sensible, très difficile donc qui requiert beaucoup de responsabilité de la part des journalistes que nous sommes. »
Entretien réalisé par Pathé Diallo