Nous avons tous lu un article révélateur sur le site internet Guinee7.com il y a quelques mois, montrant aux Guinéens que beaucoup de ministres du gouvernement CNRD sont en réalité des « stagiaires » à des postes de responsabilité aussi importants. Incroyable ! Nous du monde du football, avons été estomaqués de voir un ministre remettre les couleurs nationales à un des quatre clubs de football qualifiés en interclubs de la CAF, jeudi à Conakry.
Comme l’Ashanti GBS, le SOAR Academy et le Horoya AC, le Milo FC est aussi qualifié en campagne africaine de clubs. Le club de Kankan a remporté son match aller à Conakry (2-1) contre le club togolais ASCK à l’occasion de la manche aller du premier tour préliminaire de la coupe CAF. Le match retour est prévu ce dimanche à Lomé et le représentant guinéen est bien parti pour se qualifier au prochain tour.
Ce qu’il faut noter, c’est que pour la première fois dans notre pays, les clubs qualifiés en interclubs n’ont bénéficié d’aucun accompagnement institutionnel. Cela a été évité de justesse la saison dernière, car l’entreprise Guinée Games a suppléé à l’époque l’Etat.
Cette année donc il n’y a ni État, ni Guinée Games, ils ne peuvent compter que sur leurs efforts propres. Jusque-là, tout va bien. Voir aussi l’investissement humain et peut-être financier de certains responsables au sommet de l’Etat (tant qu’il ne s’agit pas des fonds du contribuable) n’est aussi pas mauvais. Ce qui dérange c’est cette image, cette cérémonie surréaliste de remise de drapeau, de nos couleurs nationales à un club, un seul, le Milo FC de Kankan. Mais il n’y a personne pour dire à notre ministre de l’Agriculture que les couleurs nationales sont destinées uniquement aux équipes nationales ?
La Guinée a quel intérêt à faire porter son symbole par un club privé ? Elle y gagne quoi ? Et d’ailleurs pourquoi ce ne fût pas le cas pour la SAG de Siguiri ? Pourquoi pas pour SOAR de Ratoma ? Pourquoi c’est juste pour le Milo ? Il est vrai que Nagnalen est ressortissant de Kankan, la base du club qu’il voudrait mettre en avant des autres au détriment de la tradition.
On a trop parlé d’amateurisme et de favoritisme dans ce pays, mais nous n’avions pas atteint ce seuil. Incroyable !
Alpha Mady