Si nous ne nous disons pas la vérité entre nous guinéens, nous nous mentirons. Et si nous nous mentons, la transition tanguera davantage et si elle tangue davantage, nous serons tous responsables demain d’une manière ou d’une autre devant l’histoire (Que Dieu nous en garde).
Écrivons ou réécrivons si nous l’avons déjà fait, parlons ou reparlons si nous l’avons fait, oui, disons la vérité au Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) : la transition, en tout cas si elle se veut démocratique, est politique. Indiscutablement, elle est politique et même éminemment politique. C’est pourquoi d’ailleurs, il serait judicieux aujourd’hui pour le CNRD de s’ouvrir au dialogue, notamment avec l’ensemble des acteurs politiques. Tant que cette idée n’est pas comprise et acceptée par l’ensemble des parties, notamment le CNRD qui est la clé de voûte de cette transition, il serait difficile voire irréalisable d’établir une véritable atmosphère ou un climat de compréhension. Le CNRD doit accepter cette évidence.
La Guinée, notre patrimoine commun, est vraisemblablement, confronté à d’épineux problèmes aujourd’hui. Oui, la transition est entrain de prendre suffisamment de sable. Elle tangue, elle prend de l’eau, elle est enrhumée comme je l’ai dit dans l’une de mes tribunes.
Tristement, les manifestations d’hier mercredi 17 août 2022 se sont soldées par des cas de morts d’homme. Deux jeunes ont été malheureusement fauchés par balles à la fleur de l’âge. À qui profitent réellement tous ces morts ? Un mort, deux morts, trois morts,….ce décompte macabre de morts profitent à qui ? Les mêmes causes et les mêmes effets désastreux.
Il faut nécessairement dialoguer aujourd’hui. Ça ne sert à rien de sortir les muscles les uns contre les autres. Quoi qu’il advienne, les différentes parties finiront par se retrouver autour de la table. Pourquoi ne pas le faire maintenant ?
Cette atmosphère délétère dans laquelle se trouve aujourd’hui notre maison commune n’arrange ni le pouvoir, ni le FNDC, ni les formations politiques. Elle n’arrange, pour être encore plus clair, personne d’ailleurs.
Par ailleurs, les autorités de la transition doivent se méfier des bricoleurs idéologiques, ces jeunes politiciens qui veulent faire de cette période d’exception une passerelle pour se tailler une place au soleil dans l’arène politique guinéenne. Aussi, elles doivent faire attention à certaines organisations de la société civile qui lui font croire que la transition en cours dans notre pays peut se dérouler sans la classe politique. Ces gens-là, sont un cancer, un véritable danger pour la bonne marche de la transition.
Sayon Mara, juriste