Depuis que l’ère blanche a frappé à la porte du berceau de l’humanité, toutes les bonnes valeurs ont foutu le camp. L’Afrique n’est plus ce qu’elle était ; La famille n’est plus ce qu’elle était auparavant. Elle perd ses repères et se déshumanise de plus en plus. La formule ‘’moi c’est toi, toi c’est moi’’ n’existe plus. Le « bandemaya » ou ‘’la parenté n’est plus ce qu’il était autrefois. Seuls les intérêts lient les hommes désormais.
Hier, tout se partageait, le malheur tout comme le bonheur. On n’avait nullement besoin d’avoir des parents pour manger. Tout le monde était chez lui partout où il se retrouvait sur le sol africain. Mais aujourd’hui, l’individualisme égoïste a pris le dessus sur la solidarité. Que c’est triste !
Des enfants n’ont plus de respect pour leurs parents; certaines femmes, au nom de la parité, prennent leurs maris pour leurs égaux, certains maris n’ont plus de respect pour leurs femmes. Tout est à l’envers aujourd’hui. Tout est perdu. Oui ! De ces vieux beaux temps, il n’en reste rien.
Autrefois, l’enfant n’était pas que l’enfant d’un homme ; il était l’enfant du village, l’enfant de toute la communauté. Son éducation était assurée par tout le village, c’était l’affaire de tous. Mais, de nos jours, ces réalités ont complètement changé. L’enfant n’est plus l’enfant du village. L’enfant des autres, c’est l’enfant des autres.
L’Afrique doit savoir concilier la tradition et la modernité pour amorcer son véritable décollage économique et social. L’autre n’a-t-il pas dit un jour que dormir sur la natte des autres, c’est comme si l’on dormait par terre ?
Le jour où l’Afrique se départira de son complexe d’infériorité et réalisera que le modernisme consiste à améliorer nos anciennes valeurs pour les mettre au goût du temps et non d’épouser forcement toute la civilisation occidentale, c’est ce jour-là même qu’elle amorcera son véritable décollage économique et social.
Sayon MARA