Lors d’un entretien exclusif, Youssouf Camara, secrétaire fédéral de l’UFDG à Matam et coordinateur du FNDC de Matam, a exprimé son profond mécontentement concernant la manière dont la junte au pouvoir gère la transition en Guinée.
Selon lui, la situation actuelle est marquée par des violations répétées des droits de l’homme, notamment l’interdiction des manifestations et la répression violente qui a coûté la vie à des dizaines de citoyens.
« C’est un sentiment de déception de la façon dont la transition est gérée par la junte au pouvoir », a déclaré Youssouf Camara. « Il est important que nous exprimions notre désaccord sur les multiples violations des droits de l’homme. Nous devons rappeler à l’ordre les autorités de la junte pour qu’elles respectent les engagements pris au début de la transition. »
Concernant le chronogramme de la transition, Youssouf Camara insiste sur la nécessité de respecter les deux accords obtenus grâce à la médiation internationale de la CEDEAO. « Cela fait trois ans que la junte tâtonne dans la gestion de la transition. Un retour à l’ordre constitutionnel serait un ouf de soulagement pour tous les Guinéens, car la crise actuelle est multidimensionnelle et bloque le développement du pays », a-t-il ajouté.
Le coordinateur du FNDC de Matam a également dénoncé l’invitation des partis politiques à Kindia pour discuter de l’avant-projet de la nouvelle constitution, qualifiant cette initiative de « simple diversion ». Selon lui, l’ANAD et ses alliés ont décidé de boycotter cette rencontre, car leurs demandes, notamment la réintégration des articles 45, 55 et 65 de la Charte de la transition, n’ont pas été prises en compte. « Nous ne devons pas répéter les erreurs du passé », a-t-il conclu.
Les propos de Youssouf Camara reflètent un sentiment croissant de frustration parmi les acteurs politiques de l’opposition face à une transition qui, selon eux, s’éternise sans résultats concrets. La pression pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel continue de s’intensifier, tandis que les tensions politiques restent vives en Guinée.
Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info
