Transition en Guinée : Dr Édouard Zotomou accuse Bah Oury de manœuvres pour prolonger le pouvoir

La récente déclaration du Premier ministre Bah Oury, annonçant la tenue effective des élections en 2025, continue de susciter des réactions au sein de la classe politique guinéenne. De nombreux acteurs politiques expriment leur scepticisme quant à la volonté réelle des autorités de mener à bien ce processus électoral dans les délais annoncés. Parmi eux, Dr Édouard Zotomou Kpoghomou, membre de l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD), dénonce un manque criant de volonté politique en faveur d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel.

Pour Dr Édouard Zotomou, les annonces du chef du gouvernement ne sont guère rassurantes. Selon lui, la transition actuelle ne semble pas s’orienter vers une organisation crédible et transparente des élections, mais plutôt vers un allongement tacite du processus. « Ce qui est certain, c’est que la volonté politique d’organiser des élections dans les délais n’existe pas. Tout laisse penser que cela ne joue pas en leur faveur. Ils s’y sentent contraints uniquement en raison des pressions et des crises politiques. En réalité, Bah Oury semble chercher à prolonger cette transition, ce qui pourrait lui être bénéfique. »

Le membre de l’ANAD va plus loin en affirmant que les autorités de la transition ne disposent d’aucune légitimité politique à ses yeux. « Nous avons déjà exprimé notre position : nous ne reconnaissons plus l’autorité du CNRD. S’ils maintiennent leur emprise sur le pouvoir, c’est uniquement parce qu’ils disposent de la force, des armes, de l’argent et du contrôle administratif. Mais en réalité, la situation du pays est alarmante. Rien ne fonctionne comme il se doit. »

Les déclarations de Dr Zotomou traduisent une méfiance grandissante au sein de l’opposition vis-à-vis des autorités de transition. Alors que le débat sur la durée de cette transition reste vif, de nombreux acteurs politiques et sociaux continuent d’exiger un calendrier électoral clair et crédible. Pour l’heure, l’engagement du Premier ministre à organiser les élections en 2025 ne semble pas suffire à apaiser les doutes.

La pression monte sur le gouvernement, appelé à démontrer sa sincérité à travers des actes concrets. L’avenir du processus électoral reste suspendu aux décisions des autorités et à leur capacité à restaurer la confiance d’une partie de la classe politique et de la population.

Mohamed Diallo pour Planete7.info 

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