Tensions sur l’axe : Souza Konaté (UFDG) pointe la responsabilité du CNRD
Les violences survenues le week-end dernier sur l’axe Hamdallaye-Cosa entre partisans et opposants du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) continuent d’alimenter les débats à Conakry. Alors que certains dénoncent des actes d’incivisme, d’autres y voient l’expression d’une profonde frustration des jeunes de l’axe, hostiles à la gestion actuelle du pays par la junte au pouvoir depuis le 5 septembre 2021.
Interrogé sur la situation, Souleymane Souza Konaté, conseiller en communication du président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), attribue ces tensions au non-respect des engagements pris par le général Mamadi Doumbouya lors de son arrivée au pouvoir.
« De Kaloum à Kagbélen, en passant par l’Autoroute Fidel Castro et l’Autoroute Le Prince, l’image est la même : des milliards sont investis dans des initiatives qui n’apportent rien au retour à l’ordre constitutionnel. Face à cette situation, les jeunes se mobilisent pour y mettre un terme », affirme Souza Konaté.
Selon lui, la multiplication des affiches à l’effigie du président de la transition dans plusieurs quartiers, ainsi que la réception de certains jeunes de l’axe par le Premier ministre et des membres du gouvernement, ont contribué à attiser les tensions.
« Des moyens financiers considérables ont été déployés pour promouvoir le général Mamadi Doumbouya. Or, cette opération de communication, menée au grand jour, a davantage creusé le fossé entre le pouvoir et une jeunesse en quête de justice et de démocratie. C’est cette frustration qui explique pourquoi des affiches du président de la transition sont aujourd’hui arrachées », explique-t-il.
Pour Souza Konaté, la grogne sociale ne se limite pas à l’axe : elle reflète un rejet plus large du CNRD par une grande partie de la population.
« Aujourd’hui, ceux qui aspirent à la justice et à la démocratie se sentent trahis. Le chômage explose, et en deux ans, des milliers de Guinéens ont quitté le pays pour tenter de construire un avenir ailleurs », souligne-t-il.
Alors que les tensions persistent, le gouvernement se garde pour l’instant de tout commentaire officiel sur ces incidents. Mais sur le terrain, le malaise est palpable, et la fracture entre le pouvoir et une partie de la population semble se creuser davantage.
Mohamed Diallo pour Planete7.info
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