Tayaki : Un Village Isolé Qui Refuse de Mourir

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À quelques kilomètres de la ville, Tayaki est un petit village qui lutte pour exister dans l’ombre. Ses habitants, pourtant résilients, sont confrontés à des défis quotidiens qui révèlent un sentiment profond d’abandon de la part des autorités.

Amadou Camara, motard et principal moyen de transport pour les villageois, décrit une situation alarmante : « Venir ici est un calvaire. Les motards ont tellement souffert sur ces routes dégradées qu’ils refusent désormais de transporter des clients vers Tayaki. Si les autorités ne prennent pas leurs responsabilités, ce village finira par être totalement isolé. Durant la saison des pluies, les routes sont inondées, et en saison sèche, le sable rend la circulation impossible. Pourtant, la plage de Tayaki est l’une des plus grandes de la région. » Les propos d’Amadou reflètent la frustration croissante des habitants, de plus en plus coupés du monde extérieur.

Salematou Sylla, cheffe des femmes du village, évoque une autre facette des difficultés rencontrées : « Nos activités principales sont l’agriculture, la pêche et la production artisanale de sel. Mais les cultures ont été ravagées par l’eau de mer après des pluies diluviennes. Même nos maisons n’ont pas été épargnées. » Malgré tout, un rayon d’espoir subsiste grâce à l’initiative d’un homme surnommé « Zéro Faute », qui a équipé le village de panneaux solaires : « Grâce à lui, nous avons enfin un peu d’électricité la nuit. Cependant, nous manquons cruellement d’eau potable ; nous devons aller jusqu’à Kobaya pour en trouver ou boire de l’eau de pluie. »

Mohamed Tayaki, un jeune du village, dénonce avec amertume la gestion des terres locales : « Les autorités ont vendu les terres de la plage, nous laissant sans mosquée ni cimetière. Si quelqu’un meurt, il faut l’emmener à Kobaya pour l’enterrer. Même des latrines, nous n’en avons pas. Où va l’argent des tickets que les visiteurs paient à l’entrée de la plage ? » Ses questions résonnent comme un cri de désespoir face à l’inaction des dirigeants locaux.

Après 19 ans de vie à Tayaki, Ousmane Baga Camara lance un appel direct aux autorités : « Le gouvernement doit nous aider à obtenir de l’électricité, des routes, de l’eau potable et à aménager la plage. Cela allégerait grandement les difficultés que nous vivons. »

Tayaki, bien que petit et souvent ignoré, est un village dont les habitants témoignent d’un courage indomptable. Leur voix, unie par l’espoir, réclame l’attention et l’action des autorités. Il est temps que les dirigeants écoutent ces revendications légitimes et contribuent à la renaissance de ce village qui, malgré ses épreuves, continue de rêver d’un avenir meilleur.

Hawa Mohamed Soumah pour Planete7.info 

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