Niger – PLANETE 7 https://planete7.info Tour de la planète sur 7 Mon, 08 Jul 2024 09:16:53 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.6.2 https://planete7.info/wp-content/uploads/2022/12/cropped-WhatsApp-Image-2022-12-01-at-12.56.29-32x32.jpeg Niger – PLANETE 7 https://planete7.info 32 32  L’engagement du Niger, du Mali et du Burkina Faso dans l’AES : « À notre avis, ça ne devrait pas être une raison qui les amènerait à s’éloigner de l’organisation régionale » (Bah Oury) https://planete7.info/lengagement-du-niger-du-mali-et-du-burkina-faso-dans-laes-a-notre-avis-ca-ne-devrait-pas-etre-une-raison-qui-les-amenerait-a-seloigner-de-lorganisation/ https://planete7.info/lengagement-du-niger-du-mali-et-du-burkina-faso-dans-laes-a-notre-avis-ca-ne-devrait-pas-etre-une-raison-qui-les-amenerait-a-seloigner-de-lorganisation/#respond Mon, 08 Jul 2024 12:08:48 +0000 https://planete7.info/?p=30539 Dans une interview exclusive avec BBC Afrique, le Premier ministre guinéen a abordé l’implication de certains pays de la CEDEAO dans l’Alliance pour le Sahel (AES) et l’importance de la coopération régionale dans la lutte contre le djihadisme et le terrorisme. Cette discussion met en lumière les défis sécuritaires auxquels sont confrontés le Niger, le […]]]>

Dans une interview exclusive avec BBC Afrique, le Premier ministre guinéen a abordé l’implication de certains pays de la CEDEAO dans l’Alliance pour le Sahel (AES) et l’importance de la coopération régionale dans la lutte contre le djihadisme et le terrorisme. Cette discussion met en lumière les défis sécuritaires auxquels sont confrontés le Niger, le Mali et le Burkina Faso, ainsi que leurs efforts pour renforcer leur collaboration.

Bah Oury a souligné que l’appartenance de certains pays de la CEDEAO à l’AES n’est pas contradictoire avec leur adhésion à la CEDEAO. « La question sécuritaire est un aspect principal qui concerne le Niger, le Mali et le Burkina Faso », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il est compréhensible que ces pays cherchent à mutualiser leurs efforts pour lutter contre le djihadisme et le terrorisme.

Cette coopération est essentielle dans une région où les menaces terroristes transfrontalières posent des défis significatifs à la stabilité et à la sécurité. En travaillant ensemble au sein de l’AES, ces pays peuvent partager des renseignements, coordonner leurs opérations militaires et renforcer leur capacité à répondre aux menaces.

L’engagement du Niger, du Mali et du Burkina Faso dans l’AES ne devrait pas être perçu comme une distance vis-à-vis de la CEDEAO, mais plutôt comme une stratégie complémentaire. « À notre avis, ça ne devrait pas être une raison qui les amènerait à s’éloigner de l’organisation régionale« , a affirmé le Premier ministre. Cette déclaration met en lumière la nécessité d’une approche intégrée pour aborder les défis sécuritaires de la région.

Le Premier ministre a également évoqué l’importance du soutien international et régional pour renforcer la lutte contre le terrorisme. Les initiatives comme l’AES bénéficient souvent du soutien logistique et financier de partenaires internationaux, ce qui est crucial pour le succès des opérations antiterroristes.

La coopération renforcée entre les pays de la CEDEAO et de l’AES a un impact direct sur la stabilité régionale. En adressant les menaces terroristes de manière collective, les nations de l’Afrique de l’Ouest peuvent espérer une réduction des attaques et une amélioration de la sécurité pour leurs citoyens. « Ces efforts conjoints sont essentiels pour créer un environnement plus sûr et plus stable », a conclu le Premier ministre.

L’interview du Premier ministre guinéen met en lumière la complexité des défis sécuritaires en Afrique de l’Ouest et l’importance de la coopération régionale dans la lutte contre le terrorisme. L’engagement du Niger, du Mali et du Burkina Faso au sein de l’AES, tout en restant membres actifs de la CEDEAO, illustre une stratégie pragmatique et complémentaire pour aborder les menaces transfrontalières. Cette synergie est essentielle pour assurer la paix et la sécurité dans la région.

 

Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info

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Nouveau rapport de force entre la CEDEAO et les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) : Burkina Faso, Mali et le Niger. Quel enjeu pour la CEDEAO et pour la Guinée ? https://planete7.info/nouveau-rapport-de-force-entre-la-cedeao-et-les-pays-de-lalliance-des-etats-du-sahel-aes-burkina-faso-mali-et-le-niger-quel-enjeu-pour-la-cedeao-et-pour-la-guinee/ https://planete7.info/nouveau-rapport-de-force-entre-la-cedeao-et-les-pays-de-lalliance-des-etats-du-sahel-aes-burkina-faso-mali-et-le-niger-quel-enjeu-pour-la-cedeao-et-pour-la-guinee/#respond Thu, 08 Feb 2024 20:32:29 +0000 https://planete7.info/?p=26303 Le rapport de force entre la CEDEAO et les pays en transition notamment, ceux du sahel prend une nouvelle dimension géopolitique et diplomatique. Le retrait annoncé du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la communauté, fragilise davantage l’instance sous-régionale dans sa diplomatie préventive et coercitive. Elle se décrédibilise du jour au lendemain avec […]]]>

Le rapport de force entre la CEDEAO et les pays en transition notamment, ceux du sahel prend une nouvelle dimension géopolitique et diplomatique. Le retrait annoncé du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la communauté, fragilise davantage l’instance sous-régionale dans sa diplomatie préventive et coercitive. Elle se décrédibilise du jour au lendemain avec des crises naissantes (crise institutionnelle au Sénégal) autrefois, model démocratique, de stabilité et un levier diplomatique de l’organisation dans la gestion des crises.

A ces pays, s’ajoute, la Guinée en transition également, après la prise du pouvoir par l’armée le 05 septembre 2021. Elle fait objet de sanction de la part de la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement de la CEDEAO.

Toutefois, cette énième crise au sein de la CEDEAO peut changer la donne dans les relations entre Conakry et Abuja (CEDEAO). En effet, la Guinée intéresse désormais de près l’instance sous régionale, non pas pour évaluer les mesures de restrictions et du processus de transition amorcé depuis quelques mois, voire, années. Mais surtout et avant tout pour faire de la Guinée un levier diplomatique pour la CEDEAO dans ses rapports avec les pays de l’AES.

La diplomatie guinéenne doit saisir cette opportunité pour se replacer au centre de la diplomatie sous régionale. Ainsi, les enjeux sont énormes à la fois pour la Guinée et pour la CEDEAO.

*Pour ce qui est de la Guinée dans ses relations avec la Communauté, elle doit :

– Relancer le dialogue et rétablir la confiance avec la CEDEAO. Cela va permettre de sortir le pays de l’isolement et l’éviter des sanctions supplémentaires contraignantes ;

– Être un relais diplomatique entre les pays de l’AES et la CEDEAO dans une éventuelle négociation pour le maintien de ces pays au sein de l’organisation ;

– Porter la cause des pays en transition auprès de la CEDEAO afin de redéfinir toutes les relations et évidement, une sortie de crise inclusive dans ces trois (3) pays.

*Quant à la CEDEAO

Le maintien de la Guinée en son sein est fondamental pour l’organisation pour plusieurs raisons :

– Garder la Guinée dans l’organisation est une garantie de la continuité territoriale entre les Etats membres se situant à l’ouest et à l’est des pays en transitions ;

–  Convaincre la Guinée d’adopter une posture différente des pays de l’AES afin d’ouvrir des nouvelles perspectives au pays dans ses relations avec la CEDEAO.

– Eviter que Conakry adopte une politique de « suivisme » pour prévenir la discontinuité territoriale, car, en cas d’une éventuelle sortie de la Guinée qui, il faut le rappeler n’est pas à l’ordre du jour, il y aura forcément une discontinuité entre les pays membre de la CEDEAO se trouvant géographiquement au Nord -Est de la Guinée (Sénégal, Guinée Bissau, Sud-Est du pays (Siéra Léone, Liberia et la Cote d’ivoire).  Cette dernière est d’ailleurs, le relais entre la Guinée et les autres membres de la CEDEAO (Benin, Ghana, Nigeria et Togo).

La diplomatie Guinéenne doit vite saisir cette reconfiguration géopolitique et diplomatique pour entre autres :

– Être au centre de la diplomatie ouest africaine, en dépit de son statut de pays en transition ;

– Sortir le pays de l’isolement diplomatique ;

– Eviter au pays des sanctions supplémentaires sévères ;

– Obtenir une garantie de l’accompagnement de la CEDEAO et de ses partenaires : Union Africaine, Organisation des Nations Unies, Union Européenne, France, Etats Unies du processus de transition.

– Rétablir la confiance entre elle et l’organisation et par ricochet, l’UA, l’ONU et l’UE, pour une transition inclusive et crédible.

 

Amadou Lamarane Bah

Diplômé en Relations Internationales

Doctorant en droit public/ FSJP/UCAD

amadoulemaire@yahoo.fr

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Départ du trio Mali-Burkina-Niger de la CEDEAO : la lecture du président du MSD https://planete7.info/depart-du-trio-mali-burkina-niger-de-la-cedeao-la-lecture-du-president-du-msd/ https://planete7.info/depart-du-trio-mali-burkina-niger-de-la-cedeao-la-lecture-du-president-du-msd/#respond Wed, 31 Jan 2024 14:35:02 +0000 https://planete7.info/?p=26200 Les réactions des acteurs politiques ne tardent pas depuis que le Niger, le Mali et le Burkina ont décidé de quitter l’institution sous-régionale à travers un communiqué conjoint signé par les trois militaires qui dirigent ces pays depuis 2020 à Bamako, 2022 à Ouagadougou et 2023 à Niamey. Si certains estiment que la CEDEAO mérite […]]]>

Les réactions des acteurs politiques ne tardent pas depuis que le Niger, le Mali et le Burkina ont décidé de quitter l’institution sous-régionale à travers un communiqué conjoint signé par les trois militaires qui dirigent ces pays depuis 2020 à Bamako, 2022 à Ouagadougou et 2023 à Niamey.

Si certains estiment que la CEDEAO mérite des réformes internes, les autres pensent que l’institution s’est plus attelée à défendre les chefs d’Etats qui la composent en lieu et place des citoyens des États.

C’est le cas du docteur Abdoulaye Diallo, président du Mouvement pour la Solidarité et le Développement (MSD) qui trouve tout de même ce départ en cascade un mauvais signe. « Les autorités de la CEDEAO ont fait un abus, elle doit (CEDEAO) faire la différence entre les relations qui existent entre deux États et entre gouvernements. On ne peut en aucun cas suspendre les frontières d’un État et cette institution s’est permise de le faire dès après le coup d’Etat au Niger. C’est qui n’était pas du tout normal. Si vous prenez l’électricité nigérienne, la source c’est à partir du Nigeria mais même cela vous avez vu dès l’arrivée des militaires ils ont bloqué ça, sous l’ordre de la CEDEAO qui n’a aucun droit. Donc voilà l’une des raisons qui ont poussé ces trois pays à faire l’extrémisme », a-t-il laissé.

Et de poursuivre. « Une fois de plus la CEDEAO doit être au service des peuples des États qui la composent et non au service des chefs d’Etats. On ne peut pas dire que ces pays ont quand même raison de quitter puisque ce qu’ils brandissent comme argument, mais ce n’est pas à l’institution de lutter contre le terrorisme même si par ailleurs elle doit prendre les choses au sérieux. Tout de même il faut reconnaître que cette question d’insécurité et surtout le terrorisme est une manœuvre internationale dont tous les États sont victimes », a-t-il laissé entendre avant de renchérir.

« À partir du moment que ces pays quittent l’institution, ils ne vont plus recevoir des sanctions.  C’est qui est réel aucun pays ne peut vivre à vase-clos donc c’est qui nous amène à dire qu’ils y auront d’une manière ou d’une autre des conséquences. Mais il faut dire quand même que ces départs en cascade des pays membres ne font pas bon signe puisque ça va emmener ce qu’on appelle la perte de la continuité territoriale. C’est à dire le déplacement d’un pays à un autre va être compliqué » conclut l’homme politique.

 

 

Mohamed Diallo pour Planete7.info

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Retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO : Une crise à résoudre pour le salut de l’intégration africaine (Par Dr Thierno Souleymane BARRY) https://planete7.info/retrait-du-burkina-faso-du-mali-et-du-niger-de-la-cedeao-une-crise-a-resoudre-pour-le-salut-de-lintegration-africaine-par-dr-thierno-souleymane-barry/ https://planete7.info/retrait-du-burkina-faso-du-mali-et-du-niger-de-la-cedeao-une-crise-a-resoudre-pour-le-salut-de-lintegration-africaine-par-dr-thierno-souleymane-barry/#respond Tue, 30 Jan 2024 12:55:16 +0000 https://planete7.info/?p=26174 28 janvier 2024. Communiqué des autorités du Burkina Faso, du Mali et du Niger annonçant leur retrait sans délai de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Un véritable coup de massue sur les longs efforts de la construction de l’édifice communautaire qu’est la CEDEAO. Après un bref rappel du contexte de […]]]>

28 janvier 2024. Communiqué des autorités du Burkina Faso, du Mali et du Niger annonçant leur retrait sans délai de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Un véritable coup de massue sur les longs efforts de la construction de l’édifice communautaire qu’est la CEDEAO. Après un bref rappel du contexte de crise et du droit au retrait de la CEDEAO par le Burkina Faso, du Mali et du Niger, nous en relèverons les effets néfastes pour eux pour l’institution et enfin, nous ferons un plaidoyer pour des actions urgentes pour éviter l’implosion de la CEDEAO.

Le contexte de retrait sous fond de crises

Suite à la rupture de l’ordre constitution, le Burkina Faso, le Mali et le Niger étaient suspendus et placés sous sanctions par la CEDEAO. Il faut noter également que l’institution avait fait l’objet de critiques pour n’avoir pas été ferme à l’endroit des pouvoirs civils qui modifiaient leur constitution pour se maintenir au pouvoir, notamment en Guinée et ailleurs. Cette attitude donne l’impression d’iniquité dans la mise en œuvre des prescriptions de l’institution en matière de rupture de la gouvernance démocratique. A travers un communiqué conjoint, dans un tel contexte, ce 28 janvier 2024, les autorités du Burkina Faso, du Mali et du Niger « prenant toutes leurs responsabilités devant l’histoire et répondant aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations, décident en toute souveraineté du retrait sans délai du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. » La réponse de la CEDEAO n’a pas tardé à inonder les médias à travers un communiqué : « Le Burkina Faso, le Mali et le Niger demeurent des membres importants de la communauté et Conférence reste déterminée à trouver une solution négociée à l’impasse politique. » Tout l’espoir repose dans ce libellé : la reconnaissance de l’existence d’une impasse politique et l’engagement de trouver une solution idoine pour résoudre la crise.

De l’économie du droit au retrait dans les organisations internationales comme la CEDEAO

L’accord de volonté est le principe sacro-saint qui gouverne les relations internationales entre Etats. Les Etats adhèrent librement à des traités qui instituent des organisations internationales et ont la liberté d’en sortir en respectant les conditions prescrites. En général, le retrait s’effectue par notification à l’institution et prend effet une année après la réception de la notification, période au cours de laquelle l’Etat est tenu de se conformer aux dispositions de l’organisation et d’accomplir ses obligations envers elle et ce, conformément au traité constitutif. Ainsi sur le point de vue du droit, le Mali, le Burkina Faso et Niger entendent faire usage de l’article 91 du Traité constitutif de la CEDEAO du 28 mai 1975 pour manifester son intention de se retirer de la CEDEAO.

Les effets néfastes d’un retrait des pays sahéliens de la CEDEAO

Depuis la nuit des temps, les routes transsahariennes relient les côtes atlantiques et le Sahel pour les échanges commerciaux et la circulation des personnes préfigurant les actuelles routes communautaires de la CEDEAO. Cet espace ayant une continuité géographique forme un ensemble soudé dont la désintégration présente des effets néfastes tant du côté des pays sahéliens que des pays côtiers.

En effet, la lutte contre le terrorisme, les changements climatiques et la prise en charge du phénomène migratoire dans l’ensemble de l’espace CEDEAO ne peuvent être efficace sans le concours des pays sahéliens. Zones à forte concentration des attaques terroristes, espaces arides et zones de transit des routes migratoires, toutes solutions pérennes contre ces fléaux doivent se faire avec le concours de ces pays sahéliens. De l’autre côté, ces pays sahéliens ont des populations à fort taux d’immigration ; leurs habitants se comptent en masse dans d’autres pays comme les burkinabè en Côte d’Ivoire où ils bénéficient des avantages des règles communautaires de la CEDEAO de libre circulation et d’établissement. Les divers aspects sus évoqués ne sont que d’infimes illustration des effets néfastes que peut provoquer une désintégration de l’espace communautaire qu’est la CEDEAO.

Plaidoyer pour la mise en œuvre d’actions salutaires pour maintenir la CEDEAO dans son intégrité

Aujourd’hui, il est plus qu’urgent et essentiel de prendre le bâton de pèlerin pour poser des jalons décisifs en direction des trois pays pour renouer un dialogue franc et direct et des engagements fermes pour une révision du Traité constitutif de la CEDEAO et de ses divers instruments communautaires pour tenir compte des réalités actuelles. A court termes, pour les trois pays ayant manifesté leur volonté de retrait, l’envoi d’une mission de haut niveau permettra d’aplanir les différends, proposer une assistance en termes de lutte contre le terrorisme et parvenir à une solution négociée pour le retour à l’ordre démocratique. A moyen et long terme, la CEDEAO elle-même doit connaître de refondes profondes. Sur cet aspect, une mission de réflexion peut être confié à un groupe d’experts de haut niveau sous la direction d’une troika de chefs d’Etat et de gouvernement pour engager les réformes nécessaires. Il s’agira particulièrement de réfléchir sur les mécanismes de sanctions notamment leur incidence sur les populations civiles et leur effet sur le maintien des liens avec les Etats sous sanction. Des aspects géostratégiques et géopolitiques peuvent faire partir du menu de discussion.

Nous osons espérer que cette crise qui secoue la CEDEAO sera jugulée et que l’institution communautaire en tirera toutes les conséquences pour opérer une mue en faveur d’une véritable intégration économique et politique de la sous-région ouest-africaine.

Conakry, le 29 janvier 2024

-Juris Guineensis No 58

Me Thierno Souleymane BARRY, Ph.D

Docteur en droit, Université de
Sherbrooke/Université Laval (Canada)
Professeur de droit, Consultant et Avocat à la Cour

 

 

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Retrait du trio Mali, Burkina et Niger de la CEDEAO : « c’est une décision prise sous le coup de l’émotion » estime Pépé Francis Haba de l’UGDD https://planete7.info/retrait-du-trio-mali-burkina-et-niger-de-la-cedeao-cest-une-decision-prise-sous-le-coup-de-lemotion-estime-pepe-francis-haba-de-lugdd/ https://planete7.info/retrait-du-trio-mali-burkina-et-niger-de-la-cedeao-cest-une-decision-prise-sous-le-coup-de-lemotion-estime-pepe-francis-haba-de-lugdd/#respond Mon, 29 Jan 2024 19:38:58 +0000 https://planete7.info/?p=26168 C’est à travers un communiqué conjoint de ces trois pays qui sont tous dirigés par des militaires depuis 2020 au Mali, 2022 au Burkina et 2023 au Niger que l’annonce a été faite ce dimanche 28 janvier 2024 à travers les ondes des télévisions nationales de ces trois pays respectifs. Déjà l’institution sous-régionale les a […]]]>

C’est à travers un communiqué conjoint de ces trois pays qui sont tous dirigés par des militaires depuis 2020 au Mali, 2022 au Burkina et 2023 au Niger que l’annonce a été faite ce dimanche 28 janvier 2024 à travers les ondes des télévisions nationales de ces trois pays respectifs.

Déjà l’institution sous-régionale les a suspendus de ces instances et est allé jusqu’à menacer le Niger du Général Abdourahmane Tiani d’utiliser la force afin de déloger l’homme et sa troupe du palais présidentielle où est détenu l’ancien président Mohamed Bazoum.

Depuis l’annonce de cette décision du Capitaine Ibrahim Traoré, du Colonel Assimi Goïta et du Général Abdourahmane Tiani, les réactions des acteurs sociopolitiques ne manquent pas.

Contacté par notre rédaction ce lundi 29 janvier, Pépé Francis Haba, président du parti Union Guinéenne pour la Démocratie et le Développement, pense que la décision est prise sous le coup de l’émotion avant de déclarer que ladite décision ne sera pas sans conséquences.

« C’est avec stupéfaction que j’ai appris cette décision unilatérale dont la teneur se trouve dans le communiqué conjoint de ces trois États. Je pense qu’elle a été prise sous le coup de l’émotion. En tout cas, j’ai du mal à comprendre les raisons fallacieuses contenues dans ce communiqué. Non seulement les peuples de ces trois pays n’ont pas été consultés comme dans les grandes démocraties mais aussi, elle (décision) ne respecte pas les conditions de retrait d’un État membre de la CEDEAO dont les textes prévoient une notification un an avant l’effectivité. S’il n’y a pas d’autres raisons inavouées, puisque ces pays, dirigés par des juntes, sont tous, sous des sanctions de l’organisation sous-régionale, ils (les États) auraient respecté les règles de jeu susmentionnées »,  a-t-il laissé entendre avant de renchérir.

« Les conséquences de ce retrait unilatéral peuvent être négatives du point de vue du développement socioéconomique. En effet, s’il se confirme, cela voudrait dire que les barrières douanières, physiques vont revenir et vont ralentir la circulation des personnes et des biens. C’est une mauvaise nouvelle pour la sous-région entière. Par ailleurs, c’est ça sera aussi un signal fort vis-à-vis des États membres restants qui devront en tirer toutes les leçons pour se reformer pour le bonheur des peuples Ouest-Africains », indique Pépé Francis Haba.

Il invite tout de même les chefs d’Etats membres de la CEDEAO à entamer des négociations pour faire revenir ces trois États à la raison.

« J’invite aussi les présidents des États membres restants de la CEDEAO qui sont attachés à la démocratie, la paix et à l’union entre les États ouest-africains d’entamer directement des négociations avec ces trois États là afin de comprendre les véritables raisons pourquoi pas les ramener à la raison. Pour qu’ensemble nous puissions construire notre démocratie et le développement socio-économique », conclut le président de L’UGDD.

 

 

Mohamed Diallo pour Planete7.info

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Urgent: le Mali, le Burkina Faso et le Niger quittent la CEDEAO (Communiqué) https://planete7.info/urgent-le-mali-le-burkina-faso-et-le-niger-quittent-la-cedeao-communique/ https://planete7.info/urgent-le-mali-le-burkina-faso-et-le-niger-quittent-la-cedeao-communique/#respond Sun, 28 Jan 2024 13:56:49 +0000 https://planete7.info/?p=26162 ]]>

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Le Syndrome des Transitions Militaires en Afrique : Analyse et Réflexions de l’ambassadeur Djigui Camara https://planete7.info/le-syndrome-des-transitions-militaires-en-afrique-analyse-et-reflexions-de-lambassadeur-djigui-camara/ https://planete7.info/le-syndrome-des-transitions-militaires-en-afrique-analyse-et-reflexions-de-lambassadeur-djigui-camara/#respond Mon, 11 Dec 2023 23:37:34 +0000 https://planete7.info/?p=25181 Depuis quelques années, on observe une recrudescence des coups d’État sur le continent africain, particulièrement en Afrique de l’Ouest. Dans cette sous-région, il a été enregistré, au cours des trois dernières années, au moins quatre coups d’État réussis et plusieurs tentatives. Ces événements déplorables, malgré le déficit démocratique que l’on observe dans les pays, ne […]]]>

Depuis quelques années, on observe une recrudescence des coups d’État sur le continent africain, particulièrement en Afrique de l’Ouest. Dans cette sous-région, il a été enregistré, au cours des trois dernières années, au moins quatre coups d’État réussis et plusieurs tentatives. Ces événements déplorables, malgré le déficit démocratique que l’on observe dans les pays, ne sauraient justifier a posteriori ce cycle de coups de force qui s’institutionnalise et prend de l’ampleur.

La réalité politique et économique de ces pays fragiles, dont le pouvoir a souvent été acquis dans des circonstances peu démocratiques, généralement à l’issue de mascarades électorales entachées de fraudes massives et aussi à l’issue de modifications constitutionnelles scandaleuses, est loin d’être reluisante.

Cependant, malgré ces tares, ces régimes civils ne seraient-ils pas plus enviables que les régimes militaires, dont l’irruption brutale aboutit à une confiscation du pouvoir, au mieux à une longue transition, aux conséquences incommensurables ?

La réponse à cette tragédie cornélienne, qui est celle de ces pays fragiles, n’est point aisée.

Ainsi, est-on amené à se pencher sur ce dilemme, à explorer et à comparer les réalités et perspectives de régimes politiques instaurés frauduleusement au niveau de ces pays sur le triple plan politique, économique et social, à celles de l’alternance induite par les canons, tout en prenant en compte les incertitudes qui pèsent sur la durée hypothétique des transitions des régimes militaires une fois installés.

L’analyse de ces éléments dans les pays concernés permet de relever ce qui suit :

Au plan politique, comme nous l’avons mentionné précédemment, la situation est caractérisée par des restrictions dont l’amplitude varie en fonction du caractère dictatorial du ré Celles-ci peuvent aller de l’interdiction des manifestations à la mise au pas des partis politiques de l’opposition, des violations répétées des libertés fondamentales (droits d’expression), des droits humains, le népotisme, l’exacerbation des tensions sociales, des répressions sélectives, etc.

Sur le plan social, on note une interdiction systématique du droit de grève, l’arrestation arbitraire des opposants et une forte répression des manifestations non autorisées, le refus des demandes de manifestation, etc.

Au plan économique, on relève une évolution positive, notamment des investissements directs du fait de la relative stabilité politique imputable à l’instauration d’un régime dictatorial à connotation dé Parallèlement, un accroissement des projets publics pour les mêmes raisons est observé.

S’agissant des régimes militaires issus des coups de force, ils font peur, même s’ils ont été accueillis et salués par des liesses populaires au moment de leur début. Sur le plan politique, particulièrement, ils ont tendance à renforcer la sécurité autour de l’équipe dirigeante, traversée par des méfiances et des suspicions les uns vis-à-vis des autres. Cette situation déplorable déteint sur la situation politique du pays où l’on assiste à la naissance d’une véritable dictature militaire, crainte et coupée de la population. Les investissements se font rares, de même que les aides au développement.

Par essence, les régimes militaires mettent du temps à charmer, à être attractifs, si bien que c’est seulement avec le temps que la situation économique, qui d’emblée n’est point rassurante, peut évoluer. Mais une fois encore, il faut du temps pour changer la donne.

Au plan social, la situation est généralement figée, d’autant que la nature du régime d’exception en vigueur est la porte ouverte à toutes les violations et privations, au mieux des restrictions draconiennes.

Ce tableau, sans être exhaustif, permet néanmoins de porter un jugement positif sur les régimes politiques issus même d’élections tronquées ou de modifications constitutionnelles frauduleuses.

Lorsqu’on prend en compte les incertitudes qui pèsent sur la durée des transitions militaires, dont nul ne peut prédire ce qui peut arriver, je citerai ici le cas emblématique du Congo qui fait aujourd’hui école, où le despote, à force de coups d’état successifs perpétrés, est parvenu à se maintenir au pouvoir pendant plus de trois décennies. Il y a aussi le cas de l’Égypte, où le président Sisi a fait main basse sur le pouvoir pendant plus de deux décennies et entamé la troisième décennie après avoir chassé et emprisonné le président issu des frères musulmans.

Au regard de ces éléments, est-il possible pour les pays africains de faire l’économie des coups d’état, eu égard à leur performance respective sur le devenir des pays africains, notamment de l’Afrique de l’Ouest ? Devrions-nous accommoder les insuffisances des régimes politiques actuels, ou ces derniers devraient-ils céder la place aux régimes militaires ? Il revient à chacun de nous d’explorer et d’évaluer les chances de l’un ou l’autre de ces systèmes pour ouvrir à nous un boulevard de développement.

Ici, je tiens à saluer le cas du Rwanda, dont le régime, sans être issu d’un coup d’état mais d’une tragédie historique, a le grand mérite de bâtir un état moderne en phase d’émergence.

En définitive, il m’apparaît que lorsque la situation d’un pays suscite inquiétudes et désespoirs, le régime militaire peut être souhaitable, avec pour mission principale et unique, comme au Mali et au Burkina, de mettre fin à ses désordres dans le cadre d’une transition encadrée et à durée limitée, pour ensuite se retirer aux termes de la période après avoir mis en place les fondations institutionnelles et constitutionnelles d’un état de droit solide et responsable.

Les militaires n’ont pas vocation à diriger un état, encore moins à promouvoir la démocratie, le développement économique, un état de droit. Ils sont utiles et ont un rôle régalien à assumer : la défense de la souveraineté et de l’intégrité territoriale.

Le syndrome des transitions permanentes des états africains est une problématique d’ensemble qui exige des différents corps comportant une nation, un pays, des rôles et des missions différentes.

 

L’ambassadeur Djigui Camara

Ancien ministre de la Coopération internationale

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Nzérékoré : une marche de soutien au peuple du Niger prévue ce samedi 02 septembre https://planete7.info/nzerekore-une-marche-de-soutien-au-peuple-du-niger-prevue-ce-samedi-02-septembre/ https://planete7.info/nzerekore-une-marche-de-soutien-au-peuple-du-niger-prevue-ce-samedi-02-septembre/#respond Fri, 01 Sep 2023 22:24:26 +0000 https://planete7.info/?p=23215 Dans une lettre adressée au maire de la commune urbaine de Nzérékoré, le mouvement citoyen fédéral « Ici l’Afrique Maintenant » exhorte l’ensemble des populations des territoires de la fédération Ouest Africaine à se joindre au peuple frère du Niger pour exiger le départ des forces d’occupation militaire de la partie nigérienne des territoires de […]]]>

Dans une lettre adressée au maire de la commune urbaine de Nzérékoré, le mouvement citoyen fédéral « Ici l’Afrique Maintenant » exhorte l’ensemble des populations des territoires de la fédération Ouest Africaine à se joindre au peuple frère du Niger pour exiger le départ des forces d’occupation militaire de la partie nigérienne des territoires de la fédération africaine.

Cette marche est prévue ce samedi 02 septembre 2023 en Guinée, au Mali, au Burkina Faso. Lire les détails ci-dessous :

 

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Coups d’Etat en Afrique : « La France est de plus en plus rejetée, y compris dans son pré-carré », dixit le juriste Ibrahim Kallo https://planete7.info/coups-detat-en-afrique-la-france-est-de-plus-en-plus-rejetee-y-compris-dans-son-pre-carre-dixit-le-juriste-ibrahim-kallo/ https://planete7.info/coups-detat-en-afrique-la-france-est-de-plus-en-plus-rejetee-y-compris-dans-son-pre-carre-dixit-le-juriste-ibrahim-kallo/#respond Wed, 30 Aug 2023 21:28:38 +0000 https://planete7.info/?p=23148 L’avenir de la démocratie ouest-africaine est en jeu, après le putsch au Niger. Conscients de la situation, les chefs d’Etat de la sous-région usent de tout leur poids pour rétablir Mohamed Bozoum au pouvoir. Mais pendant que la Cédéao se réunissait à Niamey, le 19 août, le chef de la junte, le général Abdourahmane Tiani, […]]]>

L’avenir de la démocratie ouest-africaine est en jeu, après le putsch au Niger. Conscients de la situation, les chefs d’Etat de la sous-région usent de tout leur poids pour rétablir Mohamed Bozoum au pouvoir. Mais pendant que la Cédéao se réunissait à Niamey, le 19 août, le chef de la junte, le général Abdourahmane Tiani, a fixé la durée maximale de la transition à trois ans. Une manière de couper l’herbe sous les pieds de la communauté internationale. Pour analyser ce bras de fer, ainsi que les conséquences pour l’Afrique de la disparition du patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Le Lynx a tendu son micro à Ibrahim Kallo, juriste, consultant en géostratégie.

Le Lynx : Nous assistons à un chamboulement de la situation géopolitique en Afrique de l’Ouest, avec le retour en force de la Russie. Comment l’expliquez-vous ?

Ibrahim Kallo: Ce qui se passe actuellement dans notre sous-région peut s’expliquer en partie par la fin du système unipolaire caractérisé par l’hégémonie occidentale. Lui-même consécutif à l’effondrement du Mur de Berlin en 1989 et la fin de la Guerre froide. C’est le réveil des vieilles rivalités bipolaires, avec l’Afrique pour terrain de combat par procuration. La Russie, comme la Chine, remonte au front à travers notamment Wagner, groupe paramilitaire russe, pour réduire l’influence américaine ou se substituer à la France. Cette dernière est de plus en plus rejetée, y compris par les pays autrefois réputés proches de Paris. Sachant que l’aspect sécuritaire seul ne suffit pas, Moscou intègre dans sa politique étrangère avec l’Afrique le « soft power » : le développement économique pour séduire davantage ses partenaires. Le Sommet Russie-Afrique de juillet dernier à Saint-Pétersbourg s’inscrit dans ce cadre. Ses conclusions en font foi.  La Russie, voulant renaître de ses cendres soviétiques, veut séduire les Africains.

Comment expliquez-vous l’avancée de Wagner ? 

Ce bras armé du Kremlin, déjà très actif dans les zones de conflit africaines (Libye, Mozambique, République Centrafricaine, Mali, Burkina Faso…), s’active sur le terrain pour protéger les intérêts russes et rendre des services occultes aux régimes militaires ou défaillants. Et le Niger, qui traverse une crise politico-institutionnelle suite au coup de force du CNSP, n’est pas à l’abri de cette guerre de substitution. Laquelle se propage dans les pays où le sentiment anti-français gagne du terrain. Lors d’une de mes missions humanitaires, il y a environ quatre ans, j’avais senti cette présence dans les confins du pays de l’Empereur Bokassa, la RCA. Nous vivons une sorte de guerre froide. D’aucuns parlent de guerre de repositionnement pour contrôler les ressources naturelles, reconquérir les débauchés…

L’ancienne puissance coloniale fait face à une contestation sans précédent dans son pré-carré…

La poussée du sentiment anti-français résulte de deux facteurs essentiels. D’une part, la politique paternaliste de la France, qui consiste à maintenir son influence politique, économique, militaire et culturelle sur ses ex-colonies, ce qui exaspère les Africains. D’autre part, la volonté de ces dernières de s’affranchir de cette emprise, de diversifier et bâtir des relations d’égalité et de souveraineté. La position de la France par rapport au troisième mandat d’Alassane Ouattara est restée ambiguë, alors qu’elle a été ferme contre le changement constitutionnel intervenu dans les mêmes conditions en Guinée.

Macron a eu une position d’Alassane Ouattara est restée ambiguë, par rapport au 3ème mandat, mais très ferme pour Alpha Condé en Guinée.

De même, la succession de père en fils plus récemment au Tchad et anciennement au Togo, au Gabon, en RDC ou ailleurs s’est passée avec la bénédiction de Paris. Tout cela illustre l’incohérence de la politique africaine de la France et son entêtement à maintenir le statuquo, au mépris du Droit et de la démocratie.

Le patron de Wagner Evgueni Prigojine et son bras droit Dmitri Utkin ont péri dans un crash d’avion le 23 août, en Russie. Cette disparition va-t-elle remettre en selle l’armée française?

Je ne pense pas.  La mort de Prigojine  est certes un coup dur  pour Wagner, mais il n’en est rien pour la géostratégie russe, ce groupe malfamé n’est qu’un des exécutants. N’oublions pas que Vladimir  Poutine s’appuie également sur l’establishment oligarchique russe pour maintenir son emprise sur la milice Wagner d’une part et déployer sa politique géostratégique, d’autre part. Donc une succession à la tête de ce groupe paramilitaire ou sa possible restructuration est une question de temps.

Pensez-vous, comme d’autres, que l’avenir de la démocratie se joue au Niger ?

Pas seulement au Niger, mais dans toute la sous-région. Cependant, le cas du Niger est le putsch de trop. Il remet en cause la relative stabilité politique, fruit de la première alternance démocratique du pays, en 2021. Il intervient dans un contexte sous-régional très instable qui s’apparente à un « virus de changements inconstitutionnels ». Des décennies de démocratie obtenue de haute lutte par notamment la Cédéao sont en train de voler en éclats.

La capacité de l’Organisation à appliquer ses instruments juridiques en cas de rupture de l’ordre constitutionnel dans les États membres est mise à rude épreuve. L’obligation pour elle de rétablir l’ordre constitutionnel par tous les moyens légaux et le recours à la force en dernier ressort est martelée par l’Acte additionnel de 2012 portant régime des sanctions à l’encontre des Etats membres qui n’honorent pas leurs obligation vis-à-vis de la Cédéao, notamment en son article 6, alinéa xv.

En définitive, la crise nigérienne a valeur de test de crédibilité et de survie pour la démocratie dans la sous-région. L’enjeu est de taille pour l’organisation sous-régionale qui semble prise entre le marteau de la pression extérieure pour une restauration de la démocratie à tout prix et l’enclume de la réticence d’une large frange des Nigériens à toute forme d’ingérence étrangère. Et cela d’autant que les précédents putschs (Mali, Burkina Faso et Guinée) sont restés plus ou moins impunis. Toutefois, je suis de ceux qui soutiennent l’intransigeance de la Cédéao pour la réinstallation du Président déchu, nonobstant les critiques à l’encontre de l’organisation sous-régionale.

Au regard de la position de l’Union africaine, la Cédéao n’est-elle pas vite allée en besogne ?

La Cédéao a manqué de sérénité dès le début, en adoptant une batterie de sanctions extrêmes assorties de menace militaire. En pareille circonstance, le principe voudrait qu’on invoque les dispositions de l’article 45.1 du Protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance qui prévoie des sanctions graduelles : refus de soutenir les candidatures présentées par l’Etat membre concerné à des poste électifs dans les organisations internationales; refus de tenir toute réunion de la Cédéao dans l’Etat membre concerné ; suspension de l’Etat membre concerné de toutes les instances de la Cédéao…

Que répondez-vous à ceux qui l’accusent de rouler pour les puissances, notamment la France ?

Les reproches sont bel et bien compréhensibles, en raison des prises de position à géométrie variable. Particulièrement sur les questions de démocratie, d’élections et de violences d’Etat… La démocratie demeure le meilleur mode de gouvernance politico-sociale. Je crois ferment en ses vertus. Ses imperfections, caractéristiques de toute œuvre humaine, ne sauraient être un alibi pour rester indifférent aux ruptures démocratiques absurdes et contagieuses, compromettant ainsi les acquis. L’avenir de notre espace communautaire en dépend.

Sommet extraordinaire de la Cedeao au lendemain du coup d’État contre le président Mohamed Bazoum.

La Cédéao devrait faire preuve de plus de rigueur, de cohérence et de constance dans ses efforts diplomatiques, d’accompagnement électoral et de dialogue socio-politique, pour justifier sa raison d’être. C’est pourquoi, on parle souvent de la nécessité d’avoir une Cédéao des peuples.

L’Organisation risque-t-elle d’imploser à cause des divergences entre ses membres ?

Il serait mal avisé de balayer d’un revers de la main les conséquences d’un éventuel conflit ouvert entre les armées de la Communauté. Cela, dans la mesure où le Burkina Faso et le Mali ont indiqué qu’une intervention militaire au Niger serait une déclaration de guerre contre eux. La Guinée a prévenu du risque de dislocation qui en découlerait. Le Togo et le Cap-Vert s’y opposent, ainsi que Algérie et Tchad, voisins du Niger. Le tout dans un contexte sous-régional miné par la multiplication des défis sécuritaires liés au terrorisme au Sahel. Faut rappeler que la Société des Nations (des cendres de laquelle l’ONU a été créée) s’est disloquée pour, entre autres, la même raison : elle n’avait pas pu empêcher l’invasion de la Mandchourie (Chine) par le Japon, alors que les Etats membres étaient en pleins pourparlers pour leur désarmement.

Comment éviter à la Cédéao de perdre la face ?

L’évolution de la situation au Niger révèle sa complexité et sa délicatesse face à une junte militaire qui se montre de plus en plus téméraire. Renforcer les moyens diplomatiques conventionnels en impliquant les parties nationales et régionales, ainsi que les chefs religieux et coutumiers, nous ferait l’économie de l’action militaire aux ramifications potentiellement dramatiques.

La Cédéao doit-elle se reformer ?

Elle devrait repenser son processus d’intégration régionale, au départ axée sur l’économie. Les dimensions politiques et sécuritaires y ont été ajoutées du fait du lien inextricable entre la paix et le développement. Pour ce faire, elle doit s’attaquer beaucoup plus aux causes profondes des crises, avant de s’acharner sur leurs effets. Les mécanismes de diplomatie préventive à travers l’observation impartiale et rigoureuse des processus électoraux dans les Etats membres, ainsi que la tolérance zéro contre les changements constitutionnels dans le but de confisquer le pouvoir, doivent être renforcés. L’aventurisme militaire et l’usage radical du régime de sanctions statutaires de façon hâtive risquent d’être contreproductifs. Il serait donc judicieux de procéder graduellement, avec tact, sans concéder l’essentiel. D’où tout le sens de l’adage Baoulé (Côte d’Ivoire) : «Marcher sur un chemin accidenté n’a jamais déformé le bassin».

Propos recueillis par

Habib Yembering DIALLO

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Discours de l’Élysée pour le Sahel : La leçon de Babacar Justin Ndiaye à Emmanuel Macron https://planete7.info/discours-de-lelysee-pour-le-sahel-la-lecon-de-babacar-justin-ndiaye-a-emmanuel-macron/ https://planete7.info/discours-de-lelysee-pour-le-sahel-la-lecon-de-babacar-justin-ndiaye-a-emmanuel-macron/#respond Wed, 30 Aug 2023 19:38:07 +0000 https://planete7.info/?p=23139 Le discours prononcé par le Président Emmanuel Macron, le 28 août, est une profusion d’arguments apocryphes, c’est-à-dire faux. D’autant plus discutables que les assertions, les explications et les justifications du chef de l’État français accrochent et dépitent par leur triple manque de poids historique, de rigueur démonstrative et de finesse pédagogique. Passons au crible quelques […]]]>

Le discours prononcé par le Président Emmanuel Macron, le 28 août, est une profusion d’arguments apocryphes, c’est-à-dire faux. D’autant plus discutables que les assertions, les explications et les justifications du chef de l’État français accrochent et dépitent par leur triple manque de poids historique, de rigueur démonstrative et de finesse pédagogique.

Passons au crible quelques passages ou quelques saillies de cette longue allocution bien reçue et très ressentie ; notamment en Afrique de l’Ouest !

Je cite le locataire de l’Élysée : « Sans l’opération BARKHANE, le Mali, le Burkina et le Niger n’existeraient plus dans leurs limites territoriales ».

Voilà une thèse qui impressionne un Africain dépourvu de connaissances historiques. Ma réaction en guise de réponse est la suivante : « Sans le débarquement de Normandie en 1944, conçu et commandé par le Général Eseinhower, la France aurait eu un destin de régions allemandes comme la Saxe et la Rhénanie-Westphalie ».

En effet, ce sont les soldats anglais, américains et canadiens qui ont massivement péri pour libérer la France. Le Général Gaulle était sans troupes sur le sol français. Les débris de l’armée tricolore étant aux ordres du Maréchal Pétain entouré par la clique des défaitistes ou des collaborateurs comme Pierre Laval. Même la crème des royalistes de France était représentée à Vichy par Raphaël Alibert.

Dans cette situation de désastre où le Général De Gaule n’avait que le micro de la BBC pour lancer son fameux Appel (au secours) du 18 juin, l’esquisse du Salut de la France est enregistrée au cœur de l’Afrique via l’adhésion du Gouverneur Félix Éboué (futur beau-père du Président Senghor) et l’engagement du Général Leclerc, à la tète de sa colonne de tirailleurs africains. Dans la vie des Nations, il y a eu des hauts et des bas sous tous les cieux, depuis l’aube des temps.

Le Mali et le Burkina contrôlent au moins 40 ou 60% leurs territoires en 2023. En 1940, la France avait perdu la totalité de son territoire. Les Allemands étaient jusqu’au Pas-de-Calais. De l’Alsace à la Bretagne, toute la France était occupée puis libérée par les Alliés et…les Africains. Chose à ne pas oublier : les tirailleurs africains ont été tragiquement récompensés à Thiaroye, dans la banlieue de Dakar.

Justement, Emmanuel Macron pense (sans le dire) que les Maliens, les Burkinabés et les Nigériens ne sont pas suffisamment reconnaissants à l’endroit de BARKHANE et des jeunes Français de vingt ans morts sous le chaud soleil Sahel. Effectivement ces dizaines de morts sont dignes de respect et de gratitude.

Toutefois, je rappelle que les sacrifices consentis par les Américains pour la libération de la France n’ont pas empêché le Général de Gaulle de claquer la porte de l’OTAN puis de prononcer le retentissant Discours de Phnom Penh (au Cambodge en septembre 1966) très favorable au Nord-Vietnam d’alors et au Viêt-Cong. Donc contre les États-Unis ! Ce qui a choqué, à l’époque, les Intellectuels anti-communistes comme Raymond Aron et Jean-François Revel.

L’autre saillie du Discours de l’Élysée sur le Sahel a dévoilé la posture de gladiateur adoptée par le Président Emmanuel Macron sur l’équation que représentent le maintien et/ou le départ de l’Ambassadeur de France à Niamey qu’on peut désormais assimiler au Préfet de la Nièvre…du Sahel. La Nièvre étant un Département de la Bourgogne-Franche-Comté.

Manifestement, la France impose son option et sa volonté à un pays souverain mais faible. Si on était en Angola, en Éthiopie, au Vietnam, au Maroc, en Algérie, au Zimbabwe etc. c’est-à-dire des États qui ont les reins solides, l’Ambassadeur Sylvain Itté ne passerait une nuit, après l’expiration des quarante-huit heures.

Quant aux arguments relatifs à la non-légitimité ou à la non-légalité du CNSP des putschistes de Niamey, ils ont le poids d’un fétu de paille. Un double pied de nez à la logique et à la cohérence ! Combien de fois, les diplomates français ont travaillé étroitement avec des dirigeants non élus ou installés par les baïonnettes ?

Le Général Gaïd Salah en Algérie, le Colonel Doumbouya en Guinée, le Général Al Burhan au Soudan, le Général Al Sissi en Égypte etc. ont opéré des putschs sans provoquer de séisme au Quai d’Orsay. Et que dire de l’Ambassadeur de France qui travaille avec la Junte de Birmanie ? Une junte qui bombarde ses opposants avec des avions de chasse et décime des milliers de citoyens de la communauté musulmane des Rohingyas…

En vérité, la France n’est forte que de la faiblesse des élites africaines ; singulièrement celles de la CEDEAO et du Sahel. Feu le Président Houphouët Boigny disait : « Si le lézard pénètre dans le mur, c’est parce que le mur s’est lézardé ». Sans jeu de mots. Le lézard n’a ni griffes ni crocs. Et le mur est souvent en béton.

L’autre réalité renseigne que la France n’a de respect que pour les pays qui exigent et imposent le respect de leurs autonomies de décisions. On a vu la France quémander pendant longtemps la réouverture de son ambassade dans la capitale du Rwanda.

Plus spectaculaire encore, la France a imposé une Rwandaise (anglophone et anglophile) à la tête de l’OIF pour faire plaisir au nationaliste ombrageux et teigneux Paul Kagamé. Conséquence navrante : la Secrétaire générale de la Francophonie fait des fautes de syntaxe et de grammaire élémentaire dans la langue Victor Hugo. Évidemment, au grand dam des pays fondateurs de la Francophonie : le Sénégal de Senghor, le Niger de Diori Hamani, la Tunisie de Bourguiba et le Cambodge du Prince Sihanouk. Ces pays pionniers n’ont pas bronché.

En définitive, la France demeure l’artisan numéro un du ressac ou du reflux de son influence en Afrique de l’Ouest. Je ne me lasserai jamais de paraphraser Sékou Touré : « Changer de maitre, ce n’est pas se libérer ». Il est donc clair que la Russie, la Chine, la Turquie et autre WAGNER ne sont pas la solution. Mais la France est le problème.

 

Par Babacar Justin NDIAYE

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