La capitale guinéenne est en proie à des difficultés persistantes de fourniture d’électricité, et les citoyens de Conakry, notamment ceux résidant dans la haute banlieue, sont les plus touchés. Dr Ben Youssouf Keita, président du parti Alliance pour le Changement et le Progrès, a partagé ses réflexions sur cette crise énergétique lors d’un entretien exclusif accordé à notre rédaction.

Dr Ben Youssouf Keita a d’emblée souligné que la majorité des quartiers de la haute banlieue de Conakry ne bénéficient pas d’une fourniture continue d’électricité, à l’exception de ceux situés près des camps militaires, des grandes usines et de l’aéroport. Cette situation contrastait fortement avec les dernières années du régime précédent, où Conakry était desservie 24 heures sur 24 en électricité.

« Si cette continuité était possible auparavant, cela signifie qu’il y avait un système en place. Mais la situation actuelle révèle soit un manque de solidité de ce système, soit une tromperie », a déclaré Dr Keita. Il attribue cette instabilité à trois causes principales : une mauvaise préparation initiale, l’explosion du dépôt de carburant de Coronthie, et la baisse du niveau d’eau dans les barrages en raison de la déforestation et de la progression du Sahara.

Face à ces défis, Dr Keita a proposé plusieurs pistes de solutions. Il a insisté sur l’importance de revenir aux méthodes qui avaient permis une fourniture continue d’électricité en 2020. « Si ce sont de bonnes méthodes, il faut les appliquer de nouveau », a-t-il affirmé.

Il a également appelé les Guinéens à faire preuve de résilience. La reconstruction du dépôt incendié ne peut se faire instantanément, et il est crucial que l’État accélère la construction de nouveaux dépôts pour assurer une réserve suffisante de carburant pour les groupes électrogènes.

Enfin, il a souligné l’importance de l’action environnementale. « Nous devons cesser la déforestation et replanter des arbres le long de nos fleuves », a-t-il déclaré. Il a aussi exhorté l’État à collaborer avec les partenaires étrangers pour trouver des solutions durables à la crise énergétique de Conakry.

Dr Ben Youssouf Keita, par ses propos, met en lumière les complexités et les enjeux de la crise énergétique à Conakry. Ses suggestions offrent une feuille de route pour améliorer la situation, combinant des approches à la fois immédiates et à long terme. Alors que la capitale guinéenne continue de faire face à des coupures d’électricité, l’appel à l’action est lancé à tous les niveaux de la société, du gouvernement aux citoyens ordinaires.

Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info

Lors de l’assemblée générale du Mouvement pour la Démocratie et la Liberté (MODEL) tenue aujourd’hui à Conakry, Ousmane Kaba, responsable du département électoral au sein du parti, a vigoureusement plaidé pour une refonte complète de la politique énergétique de la Guinée.

Kaba a exprimé la frustration généralisée face aux délestages fréquents qui impactent à la fois les ménages et les industries. Il a souligné que l’insuffisance de l’électricité est un problème majeur qui affecte tous les secteurs de la vie politique et sociale. « Le besoin est présent dans tous les secteurs d’activités de la vie politique et sociale, plus précisément par rapport à l’électricité », a-t-il déclaré.

Le responsable a critiqué les explications des autorités, qui attribuent la crise énergétique au manque d’eau dans les barrages hydroélectriques. Selon lui, cette justification est insuffisante et ne prend pas en compte les solutions alternatives. « La Guinée ne doit pas dépendre exclusivement des barrages hydroélectriques. Il faut des études de faisabilité pour savoir quelles solutions alternatives adopter lorsque les centrales ne fonctionnent pas », a-t-il affirmé.

Kaba a également mis en avant la nécessité de diversifier les sources d’énergie en Guinée, évoquant notamment les énergies renouvelables comme les panneaux solaires et l’énergie éolienne. Il a rappelé que des partenaires internationaux, notamment des Allemands et des Anglais, ont déjà montré leur intérêt pour investir dans ces technologies en Guinée. « Il y a des partenaires, il y a des investisseurs dans le domaine de l’énergie qui sont prêts à accompagner la Guinée« , a-t-il souligné.

Pour Ousmane Kaba, la solution réside dans une gestion transparente et une volonté politique forte pour attirer ces investisseurs. Il a appelé à un audit complet du secteur énergétique guinéen pour identifier les lacunes et proposer des solutions durables. « Il faut faire l’audit total de notre secteur énergétique pour tirer la solution. Il ne suffit pas de blâmer les conditions météorologiques », a-t-il martelé.

En conclusion, Kaba a insisté sur l’importance de diversifier les sources d’énergie et de se tourner vers des solutions globales pour résoudre la crise énergétique en Guinée. « Il y a des pays où il ne pleut pas, mais ils ont de l’électricité. Comment font-ils? Il faut voir plus loin et avoir plus de solutions globales », a-t-il conclu.

Cette prise de position ferme et détaillée de Ousmane Kaba marque un appel fort à l’action pour les autorités guinéennes, soulignant l’urgence de réformer le secteur énergétique pour répondre aux besoins croissants de la population et des industries du pays.

Mountaga Pandiara Diallo pour Planete 7.info

La Guinée, pays d’une richesse naturelle incontestable, se retrouve plongée dans une crise énergétique sans précédent, exacerbant des tensions sociales déjà palpables. Le délestage persistant, véritable talon d’Achille du CNRD, risque de précipiter le pays dans une implosion sociale imminente. Alors que le Ramadan s’installe, la combinaison détonante de températures étouffantes et de pénuries d’électricité crée un cocktail Molotov de complexité aux multiples inconnues.

Face à cette crise, le gouvernement guinéen semble dépassé, laissant les citoyens dans un état d’impuissance et de désarroi croissant. Les Guinéens, épuisés par la paupérisation galopante et la difficulté quotidienne à joindre les deux bouts, se retrouvent sans repères, sans ressources et sans espoir. L’immobilisme gouvernemental n’est plus tolérable. Il est impératif que les autorités sortent de leur léthargie et communiquent avec transparence pour rassurer la population quant aux mesures prises pour résoudre cette crise.

Cependant, les défis auxquels est confrontée la Guinée vont bien au-delà de la simple crise énergétique. Des problèmes économiques, politiques et sociaux entremêlés à une corruption généralisée, une gouvernance inefficace, le népotisme et le despotisme minent la confiance du peuple envers ses dirigeants. La situation actuelle ne laisse présager aucun retour à la normalité politique ni ouverture vers un avenir plus prometteur, caractérisé par des institutions républicaines légitimes.

Il est plus que temps pour la Guinée de se réveiller de cette léthargie et de se lancer dans un processus de réforme profonde et durable. Les autorités doivent prendre des mesures concrètes pour répondre aux besoins élémentaires de leur population et restaurer la confiance envers l’État. Sinon, le risque de dommages sérieux à la stabilité du pays est imminent, et les conséquences néfastes pourraient être incommensurables pour un peuple déjà martyrisé par des années de difficultés et d’incertitudes.

Abdourahamane NABE cadre commercial drastone70@gmail.com

Comme nous vous l’annoncions sur nos précédents articles, le directeur général de l’EDG a abordé plusieurs sujets liés aux coupures et délestages du courant électrique à Conakry.

Dans une de ses interventions, Laye Sékou Camara a rassuré les abonnés de l’EDG sur les délestages à Conakry.

 « Le mot délestage n’existe plus pendant un certain moment, c’est-à-dire depuis que nous avons eu les complexes Kaleta et Soupiti. Pourquoi, on ne parle plus de délestage, c’est parce qu’on a suffisamment de Production pour pouvoir alimenter la capitale. Mais si on ne continue pas d’investir dans la production, d’ici 2025, le stock de la production dont nous disposons va finir et nous risquons de retomber dans le délestage à Conakry, mais qui n’est pas le choix du ministère de l’Energie et de l’Hydraulique. Le projet AMARIA sur le Konkouré, qui fait une puissance de 330 MW, celle-ci viendra s’ajouter aux puissances existantes qui sont de 600 MW. En plus de ce projet, notre direction est en train de travailler pour la rénovation des barrages qui existent afin d’améliorer leur système… », a expliqué le directeur général Laye Sékou Camara.

Poursuivant, le DG de l’électricité de Guinée a évoqué le souci lié au transport des 682 MW de Souapiti qui constitue un véritable problème pour son entreprise.

  « Parce que nous évitons aujourd’hui c’est la mauvaise interprétation des choses. Donc, le problème de transport veut dire quoi ; on a les 682 MW de Souapiti qui devraient être évacués et aujourd’hui on arrive pas à évacuer l’ensemble de la puissance du complexe Souapiti, parce que la ligne qui avait été construite à cet effet pour venir sur Conakry ne peut pas supporter toutes les capacités afin d’envoyer toutes les productions des complexes Souapiti Kaléta, d’où le projet de l’OMVS qui est venu pour améliorer cette situation. Et c’est grâce à ce projet qui a construit une ligne de 576 kilomètres en Guinée avec cinq (5) postes, ce qui nous permet aujourd’hui de connecter certaines régions sur cette ligne, c’est notamment la région de Boké. Ce réseau va aussi jusqu’à Linsan, il traverse Labé et continue sur Mali et Lebekere avant de rentrer au Sénégal…Donc, cette ligne de l’OMVS va nous permettre d’évacuer une bonne partie de Souapiti et donc d’ici la fin de l’année le Foutah et la Basse côte seront complément alimentés par le complexe Souapiti Kaléta. Maintenant au niveau de la Guinée forestière et de la Haute Guinée, nous avons le réseau CNG qui regroupe la Guinée, la Sierra Leone, le Libéria et la Côte d’Ivoire, un réseau qui permet d’alimenter la Sierra Leone le Libéria et la Guinée en achetant de l’énergie par la Côte d’Ivoire, c’est ce réseau qui nous a permis d’alimenter aujourd’hui la ville de N’Zérékoré 24H sur 24. Mais quant à la Haute Guinée, c’est le projet Guinée-Mali. Donc, du poste de N’Zérékoré, Beyla, Kérouané, Kankan Siguiri et rentre au Mali. Ce réseau-là est en pleine construction aujourd’hui et il permettra le désenclavement de la Haute Guinée qui se trouve aujourd’hui dans le noir. Cette zone est alimentée aujourd’hui par des centrales thermiques. Donc, ça c’est du côté transport ».

En conférence de presse sur les coupures et délestage et les actions en cours ce lundi 10 avril 2023, le directeur général de l’entreprise Electricité de Guinée (EDG) est revenu sur les raisons qui ont conduit au retrait du bateau énergétique turc qui ravitaillait Conakry en électricité.

Au dire de Laye Sékou Camara, c’était une décision qui s’imposait. Ce navire a couté au contribuable guinéen 4 millions de dollars. Ils ont utilisé le même montant pour réparer toutes les centrales thermiques de Conakry.

« Nous a réparé toutes nos centrales. Ce qui nous permet de retirer le bateau. Il nous coûtait 4 millions de dollars. J’ai utilisé les 4 millions de dollars pour réveiller toutes nos machines. Le bateau n’a rien à voir avec les coupures. Depuis le mois de novembre 2022, on fonctionne sans le bateau énergétique. Ce qui se passe aujourd’hui, ce sont des demandes de coupures des entreprises qui travaillent sur le réseau. Je n’en ai pas besoin pour le moment », a expliqué le DG de l’EDG.