C’est un Bah Oury calme, mais résolument ferme, qui s’est exprimé ce mercredi à la plage Camayenne, lors d’une conférence de presse tenue face à un large public de journalistes. Le Premier ministre, avec un discours réfléchi et mesuré, a évoqué les enjeux politiques actuels en Guinée, tout en dénonçant les rumeurs infondées qui circulent sur son départ du pays et sur les manœuvres politiques internes.

« Le combat politique dans ce pays ne se mène plus dans les salons ni dans les bureaux. Il se fait aujourd’hui sur les réseaux sociaux« , a déclaré Bah Oury avec conviction. Une analyse percutante qui a mis en lumière l’impact des rumeurs, souvent alimentées par des individus sur les réseaux sociaux. Le Premier ministre a dénoncé ce phénomène, où certains, selon lui, utilisent des « journalistes mercenaires » pour propager des informations erronées et destabiliser l’opinion publique.

Le chef du gouvernement a particulièrement ciblé les rumeurs persistantes concernant sa supposée sortie imminente du pays, démentant catégoriquement toute interdiction de quitter le territoire. « Je n’ai jamais été interdit de sortir du pays« , a-t-il affirmé, avant de remettre en cause la version médiatique qui avait circulé en fin d’année dernière. « Il y a même eu des spéculations, alimentées par certains de vos confrères, dont Abdoul Latif, affirmant que je partais pour ne plus revenir. Heureusement, je ne suis pas parti. Si j’étais parti, cela leur aurait donné encore plus de raisons de raconter leurs mensonges. »

Bah Oury a également répondu à l’une des rumeurs les plus persistantes : celle selon laquelle certaines régions du pays imposeraient un Premier ministre issu de leur région pour soutenir la candidature présidentielle. « Ce sont des spéculations sans fondement », a-t-il rétorqué. « C’est le type de politique que nous avons connu par le passé, et ce temps est révolu. M. Alpha Condé n’est plus le président. Il est temps de changer de mentalité et de manière de faire la politique. »

Le Premier ministre a profité de l’occasion pour appeler à un véritable changement de paradigme dans la gestion politique du pays. « Nous devons sortir des logiques de division et d’intérêts régionaux. Le pays a besoin d’une politique qui réunit et non qui divise », a-t-il insisté. « Le monde change, et nous devons nous adapter. Le soutien politique ne peut plus reposer sur des considérations archaïques, mais sur des idées nouvelles et un projet commun pour la Guinée. »

Il a aussi pris soin de souligner que la Guinée ne doit pas se perdre dans la répétition des erreurs du passé. « Nous ne devons pas organiser de nouvelles assises nationales ou revenir sur des mécanismes dépassés. Nous avons besoin de réformes substantielles, basées sur la modernité et la cohésion nationale« , a-t-il ajouté.

En appelant à un renouvellement des mentalités, Bah Oury a insisté sur la nécessité de dépasser les divisions qui freinent le pays. « Le changement de mentalité est un défi, mais il est essentiel. Nous devons avancer ensemble, dans une dynamique collective, et non individuelle. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons bâtir un avenir solide et prospère pour notre pays« , a-t-il conclu.

Un message puissant et déterminé qui résonne comme un appel au renouveau. Un appel à tourner définitivement la page des vieilles querelles et à poser les fondations d’une Guinée unie et tournée vers l’avenir.

Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info