Le verdict du procès du massacre du 28 septembre 2009 en Guinée a été rendu, condamnant plusieurs hauts responsables, dont Moussa Dadis Camara, Moussa Tiégboro Camara, Aboubacar Diakité dit « Toumba », Marcel Guilavogui, Claude Pivi, Blaise Goumou, Mamadou Aliou Keïta et Paul Massa Guilavogui. En plus des peines d’emprisonnement, les accusés ont été condamnés à verser des indemnités considérables aux victimes et aux organisations non gouvernementales (ONG) impliquées.

Les condamnations financières se détaillent comme suit :

• Un franc symbolique pour chaque ONG constituée partie civile.

• 1 500 000 000 GNF pour chaque cas de viol.

• 1 000 000 000 GNF pour chaque cas de décès ou de disparition.

• 500 000 000 GNF pour chaque cas de pillage.

• 200 000 000 GNF pour chaque cas de torture ou de coups et blessures volontaires.

D’autres compensations financières ont également été accordées aux victimes. Cependant, le tribunal a rejeté la demande de renommer le Stade du 28 septembre en « Stade des martyrs », estimant que cette décision ne relevait pas de sa compétence.

C’est un autre témoin qui était beaucoup plus attendu à la barre du tribunal criminel de première instance de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry. Après plusieurs jours de pause suite à l’explosion du dépôt d’hydrocarbures dans la nuit du 17 décembre 2023, les choses ont repris normalement de ce côté.

Le procès dans les événements du 28 septembre 2009 a repris ce lundi, à la barre c’est le commandant du salon au moment des faits qui dit sa part de vérité dans cette affaire.

Au sortir de la salle, maître Antoine Pépé Lamah avocat de l’ancien président de la junte de 2009 dit que le capitaine Condé dit Escobar vient innocenter son client.

« De plus en plus que les témoins défilent, sur cette barre ils continuent d’innocenter le capitaine Moussa Dadis Camara. Tous ceux qui ont défilé ici l’ont fait dans le sens de la confirmation des déclarations qui militent en faveur de son acquittement. Le Capitaine, Mohamed Condé était un témoin très attendu parce qu’il avait été indexé par la défense du commandant Aboubacar Toumba Diakité comme étant cette personne qui viendrait décrire la manière cavalière, dangereuse par laquelle le Capitaine, Moussa Dadis Camara a gouverné la République de Guinée. On est même parti jusqu’à dire qu’il viendrait apporter la preuve du caractère monstrueux du pouvoir du capitaine, Moussa Dadis. Mais comme vous l’avez constaté au même titre que moi c’est la montagne qui a accouché d’une souris. Plutôt que de venir confirmer les allégations du commandant Aboubacar Toumba Diakité, le capitaine Condé a infirmé toutes les allégations proférées par le commandant Toumba Diakité. Je vous rappelle, lors de son passage par devant le tribunal de ce siège, le commandant Toumba avait soutenu que le président, Moussa Dadis aurait proféré des propos selon lesquels : « il faut les mater, ils vont le regretter ». Le capitaine Mohamed Condé qui était présent n’a pas confirmé ces propos. La défense de Monsieur Diakité avait également soutenu que le Capitaine Moussa Dadis Camara était sorti du stade. Monsieur Condé encore vous a apporté la preuve contraire. Aboubacar Toumba a trouvé comme prétexte pour aller au stade, à la recherche du capitaine Moussa Dadis Camara. Monsieur Condé vous dit ici, que Monsieur Diakité savait le président Dadis n’est pas sorti de sa chambre. Pour preuve entre 11 heures et 13 heures, il a eu une communication avec le commandant Toumba Diakité qui a appelé pour s’assurer que le président n’est pas sorti. Alors, toute cette affirmation qui vient d’une part infirmer les contre-vérités du commandant Aboubacar Toumba Diakité. Et d’autre part, prouver la bonne foi, la sincérité du capitaine Moussa Dadis Camara contribue n’est-ce pas à solidifier davantage son innocence et indubitablement provoquer et dans les brefs délais sa remise en liberté pourquoi pas son acquittement au bout du fil. Donc, c’est un dossier vide. La seule personne qui pouvait confirmer les allégations de Toumba Diakité est venu prendre le contrepied de ses affirmations. Il ne reste plus rien dans ce dossier à exploiter contre le capitaine Moussa Dadis Camara », a-t-il fait savoir avant d’ajouter.

« C’est vrai qu’il n’a pas été formel sur ce point mais il vous a au moins dit qu’à trois reprises, il a ouvert la chambre du président pour s’assurer que le président est à son bureau. Et la dernière heure qu’il a indiquée comme étant heure de vérification, c’était bien entendu à 15 heures. Il a parlé de 13 heures. Les événements se sont produits quand ? C’était entre 11 heures et 13 heures. Il vous dit avant 11 heures il a vérifié, à 13 heures il a vérifié et 15 heures, il a vérifié le président était à son bureau. Que voulez-vous d’autres ? Donc, les déclarations de la défense de Toumba s’écroulent comme un château de carte. L’accusation n’a plus d’autre choix que de militer pour la remise en liberté du capitaine Moussa Dadis Camara et le tribunal n’aura d’autre choix que de prononcer l’acquittement du président, Moussa Dadis Camara », a-t-il déclaré.

Mohamed Diallo pour Planete7.info

Les événements de la matinée du 04 novembre 2023 à la maison d’arrêt de Coronthie continuent d’avoir des répercussions sur une partie de la population de la commune de Kaloum. À Coronthie où se trouve la maison centrale où sont détenus l’ancien président de la junte de 2009 et ses coaccusés dans le procès des massacres du 28 septembre 2009 qui avaient pris la fuite dans la matinée du samedi 04 novembre, la liberté de se mouvoir est réduite.

Selon la première responsable du secteur Gelbart que nous avons joint au téléphone ce week-end, il est difficile dans le secteur notamment la nuit ces évènements. Makoya Fofana profite de notre micro pour demander aux autorités de déplacer la maison d’arrêt et alléger les mesures qui continuent de terrifier ses citoyens.

« C’est vrai des dispositions sont prises par les autorités suite à l’évasion des détenus puisqu’on peut dire que la prison est presque dans mon secteur. À partir de 23h tout le monde est déjà dans sa maison pour des mesures de sécurité. Puisque comme je le dis la maison d’arrêt n’est pas loin de ma zone de contrôle. Par contre les autres qui sont éloignés de la prison ces citoyens sont libres de leur mouvement. Effectivement ça voulu barder entre les jeunes et les agents qui étaient postés là mais finalement tout est rentré en ordre et le dispositif est remplacé, en lieu et place des forces spéciales c’est le BATA qui est là. Mais oui les citoyens sont terrorisés puisque non seulement c’est la première fois mais aussi leur liberté de se mouvoir est violée, une obligation d’accepter nous est imposée, nous souhaitons d’ailleurs que la maison centrale soit déplacée, comme d’ailleurs elles (autorités) avaient prévu de l’envoyer à Dubréka ou les détenus ne peuvent pas s’évader puisque tout le monde sait qu’elle a été construite dans le temps colonial. Nous voulons vraiment cela puisque nous ne supportons plus, à chaque fois c’est des tirs même à balle réelle et vous savez combien de fois que les quartiers sont peuplés les enfants, des personnes âgées et des femmes sont là c’est vraiment terrifiant », a-t-elle laissé entendre.

Contrairement à la première responsable du secteur Gelbart, le président du conseil de quartier de Coronthie 1, Elhadj Momo Soumah pense que le motif de cette disposition étant bien connu les citoyens doivent accepter.

« C’est vrai quand-même les autorités ont érigé des barrages ici mais seulement la nuit et ça aussi depuis l’événement du 04 novembre ils n’ont jamais arrêté, frappé ou insulté quelqu’un mais dès que tu viens, ils te demandent de faire demi-tour, c’est quand tu n’obéis pas que ça dégénère entre vous et c’est très rare aussi. Bon vous savez c’est la sécurité avant tout certes la liberté de circuler est réduite mais comme les raisons sont palpables à mon humble avis, les citoyens doivent comprendre cela. Non je donne pas raison aux autorités mais vous savez il n’y a pas de règle sans exception donc que les citoyens du secteur Gelbart et Momo Camara acceptent pour ce temps-là », a-t-il lancé.

Mohamed Diallo pour Planete7.info

Après une longue pause, l’assemblée générale de Fouti-Lafidi a repris ce dimanche 12 novembre à Matoto PA au compte de la 6ème saison. Pour la première de cette nouvelle édition, le public a reçu comme invité, l’avocat de Toumba Diakite à l’occurrence Maître Paul Yomba Kourouma.

Devant l’assemblée, l’avocat a mis en doute la thèse d’un enlèvement de Dadis et compagnie. L’avocat parle d’une attaque préméditée.

« En ce qui me concerne, on ne parlera pas d’enlèvement dans cette affaire, il s’agit d’une exfiltration, c’est-à-dire les personnes extraites étaient préparées à l’événement parce-que on a trouvé personne en pyjama et aucun bagage n’est resté là-bas. Donc, c’est un acte prémédité. Je crois qu’ils ont été exfiltrés, chacun est parti dans sa destination. Celle que je ne vais pas saluer, c’est celui qui a assumer la magistrature suprême, j’ai vu une image, je me suis dit qu’il est comparable à ce pilote qui fait survoler ses passagers à des kilomètres d’altitudes, l’avion prend une vitesse de croisière et à cause de quelques turbulences , il prend son gilet de sauvetage et saute, et laisse les passagers dans l’avion. Il devait être le dernier à sortir de prison, pourquoi pas se défendre pour sortir. C’est-à-dire qu’il mette tout son système de défense à l’air et complètement, plus rien. » a fait savoir Maître Paul Yomba Kourouma

Daouda Camara

Après l’exfiltration de l’ancien président Moussa Dadis Camara et ses compagnons tous accusés dans le dossier du massacre du 28 septembre 2009, les avocats de ses prisonniers soutiennent que leurs clients ont été enlevés de force à la maison centrale.

Contrairement à eux, l’avocat de Toumba Diakité brise le silence ce mardi 7 novembre 2023, chez nos confrères de Fim FM, il pense que l’évasion est un moyen de défense, un moyen de se soustraire de la justice et de garder son silence.

« A l’analyse et l’observance des faits, tout compte, le capitaine Dadis qui s’est proclamé officier d’état-major voit une bande de cette nature venir l’enlever, il pouvait utiliser les moyens de sa formation pour empêcher sa sortie et que ceci devait résulter d’une bagarre, mais, qu’il se soit rendu tranquillement et qu’il ait vu que toutes les portes et fenêtres étaient fermées et qu’il revienne avec un argument, respectons l’argument et laissons l’enquête révéler ce qui est de droit. »

Selon Maître Paul Yomba Kourouma , Toumba n’a encore rien fait  « Il fera un retour qui sera très fracassant, il nous a confié une certaine artillerie, il nous a demandé de la déployer au fur et à mesure et de ne pas gaspiller les munitions. » a conclut l’avocat

Daouda camara

Après l’exfiltration du Capitaine Moussa Dadis Camara, Colonel PIVI, Colonel Tiégboro CAMARA et Blaise GOMOU par un commando lourdement armé dans la nuit de ce vendredi à samedi, le ministère de la justice se fait entendre à son tour.

Le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme à travers un communiqué rassure les citoyens et annonce encore leurs arrestations. Pour l’instant seul le Colonel Pivi est en cavale. C’est dans ce cadre que le garde des Sceaux a instruit les Procureurs Généraux et Procureurs de la République de requérir à la force publique, conformément à la loi, en vue de prêter main forte à la justice dans le cadre de la recherche et l’arrestation de tous les présumés auteurs et complices de cette lâche évasion.

A rappeler que tous ces détenus (Capitaine Moussa Dadis Camara, Colonel PIVI, Colonel Tiégboro CAMARA et Blaise GOMOU) sont accusés dans le dossier des massacres du 28 septembre 2009.

Ci-dessous le Communiqué :

A la barre du tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry où se déroule depuis plusieurs mois le procès dans le dossier des massacres du 28 septembre 2009, au compte de sa deuxième comparution, Ben Youssouf Keita a chargé Capitaine Moussa Dadis Camara.

Pour cet acteur politique, l’ex-président du CNDD, en sa qualité du premier responsable du pays à l’époque, et le seul responsable de ce qui est arrivé aux Guinéens sortis protester contre sa volonté de présenter sa candidature à l’élection présidentielle de 2010.

« Le capitaine Dadis est le responsable de ce qui s’est passé au stade, puisque celui qui était le président de la République. C’est comme si quelque chose arrive à ma famille, je serai le seul responsable. Alors depuis la prise du pouvoir par le CNDD suite au décès de feu général Lansana Conté, jusqu’à ce qui est arrivé au président Dadis, c’est lui et lui seul qui porte la responsabilité, y compris les massacres au stade », estime l’ancien cadre du parti UFDG, lui-même victime des violences au stade de Conakry le 28 septembre 2009.

Dr. Ben Youssouf Keita dément la thèse développée par les conseils de Toumba Diakité, selon laquelle sa femme a reçu de l’argent des mains des responsables de l’AVIPA à titre de dommage et intérêt après qu’elle ait été victime au stade.

« La présidente de l’AVIPA est là, vous pouvez lui demander si ma femme a reçu de l’argent. Mais je confirme, ma femme a été victime de tentative de viol et d’assassinat », a insisté le leader politique.

Ben Youssouf Keita continue de répondre aux questions des avocats de la défense.

Planete7.info

Le président de l’Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée (UDRG) était à la barre ce lundi 20 mars 2023 pour témoigner sur les évènements liés au massacre du 28 septembre 2009.

Dans sa déposition, Bah Oury répondant à une des questions de Me Pépé, un des conseils du capitaine Moussa Dadis Camara, a indiqué que le commandant Toumba a sauvé tous les autres leaders quand il arrivé au stade du 28 septembre.

« Le colonel Tiegboro m’a sauvé moi et Elhadj Cellou Dalein Diallo. Le commandant Aboubacar Diakité Toumba a sauvé tous les autres leaders », a indiqué Bah Oury, président de la commission d’organisation de la manifestation à l’époque.

Rendez-vous demain 21 mars pour la suite du procès des évènements du 28 septembre de Conakry au Tribunal criminel.