Depuis Dakar, le 9 août 2024, des acteurs de la société civile sénégalaise exhortent la CEDEAO, la Commission des droits de l’homme de l’Union africaine, et la communauté internationale à intervenir fermement face aux violations présumées des droits fondamentaux en Guinée. Insistant sur l’importance de justice et de liberté à travers l’Afrique, ils s’engagent à maintenir la pression jusqu’à ce que la vérité soit pleinement révélée.

Déclaration ci dessous 

Le ministre des transports et porte-parole du gouvernement guinéen ne porte pas de gants pour répondre à tous ceux qui font des déclarations sur la conduite de la transition en Guinée. Sa dernière victime est Jean Luc Mélenchon, homme politique français qui a dénoncé l’arrestation de Foniké Menguè et de Billo Bah du FNDC.

« En Guinée, trois leaders d’opposition, Oumar Sylla (dit Foniké Menguè), Mamadou Billo Bah et Mohamed Cissé ont été enlevés par le pouvoir et déportés dans un lieu inconnu. La France est lourdement engagée avec le pouvoir en place. Elle doit intervenir pour qu’ils soient immédiatement libérés et mis hors de danger », a twitté Mélenchon.

Des propos vigoureusement condamnés par le porte-parole du gouvernement guinéen qui ne passe pas par mille chemin pour le faire comprendre.

« Monsieur Jean Luc Mélenchon, la Guinée est grande face à toute tentative de division. Bien que nous soyons certains de votre volonté de défendre les droits de l’homme, vos propos ne font qu’entretenir la confusion dans l’esprit des Africains. C’est alarmant et irresponsable.

Nous rejetons toute forme de récupération politique au détriment de notre paix et stabilité. Cela a toujours été le cas et le restera.

#RespectSouveraineté #Guinée », a réagi Ousmane Gaoual Diallo

Le Dr Ben Youssouf Keita, président du parti Alliance pour le Changement et le Progrès (ACP), a réagi avec véhémence à l’arrestation de Foniké Mengué et Billo Bah, figures emblématiques de la contestation en Guinée. Dans une interview exclusive accordée à notre rédaction, il a exprimé sa consternation face à cette situation qu’il qualifie de « déplorable » et a dénoncé la répression des opinions dissidentes.

Pour le Dr Ben Youssouf, il est inconcevable de se réjouir de l’arrestation de compatriotes pour des raisons politiques. « Il faut l’avouer, ce ne sont pas des criminels ni des bandits de grands chemins. Ce sont des Guinéens qui expriment un avis contraire à ceux qui nous dirigent et ils le font de manière pacifique et à visage découvert. » Il insiste sur le caractère pacifique des actions de Foniké Mengué et Billo Bah, soulignant qu’ils n’ont commis aucun crime de sang ou économique, mais seulement des délits d’opinion.

Le Dr Keita ne mâche pas ses mots quant à l’impact de ces arrestations sur l’image de la Guinée. « Personne ne peut dire haut et fort que les droits de l’homme sont totalement respectés. À moins que vous ne soyez démagogue, cette situation montre clairement que les droits de l’homme sont bafoués. » Il déplore une nouvelle fois l’arrestation de militants d’opinion, ce qui, selon lui, nuit gravement à l’image du pays et à son processus de retour à l’ordre constitutionnel.

Selon lui, ces détentions ont pour but de dissuader d’autres citoyens de manifester ou d’exprimer leurs opinions librement. « Ceux qui voient Foniké et Billo Bah en détention vont réfléchir trois fois avant de se lancer à appeler les gens à manifester, s’ils vivent sur le territoire national », observe le Dr Keita. Il critique cette stratégie de répression qui, selon lui, étouffe toute tentative de manifestation pacifique.

Le président de l’ACP ne croit pas que ces arrestations auront un impact significatif sur la stabilité du pays. Cependant, il a mis en garde contre les répercussions sur l’image de la Guinée en matière de droits de l’homme. « Ce n’est pas une bonne image qu’on dise que des militants des droits de l’homme ou des militants d’opinion sont arrêtés », a-t-il ajouté, rappelant que ces individus n’ont commis aucun crime de sang ou économique.

Ben Youssouf Keita conclut en exhortant la junte au pouvoir de prendre les mesures qui seront approuvées par l’ensemble de la population, afin de favoriser un climat de paix et de stabilité en Guinée. « Il est important que la junte fasse ce qui sera approuvé par tout le monde », insiste-t-il, rappelant que seul un retour à l’ordre constitutionnel et une amélioration tangible des conditions de vie permettront de garantir un soutien massif au régime en place.

Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info

Le Mouvement Démocratique Libéral dirigé par Aliou Bah était face à ses militants et sympathisants ce samedi 13 juillet 2024 à son siège situé à Nongo dans la commune de Lambanyi. Au cour de la rencontre présidée par le président du Model plusieurs questions ont été débattues notamment celles liées à l’arrestation des certains acteurs de la société civile.

Autour de la question, le président dudit parti laisse entendre que des démarches sont en train d’être menées d’ailleurs qui font bouger les lignes selon Aliou Bah qui mentionne dans son allocution que les responsables du FNDC dissout seront devant un juge la semaine prochaine même s’il le dit avec beaucoup de prudence.

<<Pas plus tard qu’hier soir, je discutais avec des personnes censées nous donner des informations mais pour le moment nous n’en avons pas de façon précise. On sait de façon vague qu’ils sont à Kassa et que les conditions de détention sont difficiles. Il y a beaucoup de spéculations, chacun dit les choses comme il s’imagine mais personne ne sait exactement qu’est-ce qui se passe , comment celà a été. Mais il semble, et je le dis avec beaucoup de prudence, ils seront présentés devant un juge au-debut de la semaine prochaine. De toutes les façons vous avez remarqué la prise de position du barreau qui est une très bonne chose mais aussi des institutions internationales, les associations de défense des droits de l’Homme y compris des Nations Unies. Je crois que c’est pas rien . C’est des gens qui ont une certaine vertue qui peuvent considérer que ces avis sont importants. Quand vous avez vécu dans les petits coins , quand vous n’avez pas l’esprit de grandeur, vous n’avez pas cette façon de comprendre le monde , vous considérez ça comme un avis et vous passez à autre chose. Depuis leur arrestation, en ce qui nous concerne ici au MoDeL, on n’a pas croisé les bras et personnellement je parle avec beaucoup de personnes que ça soit ici ou ailleurs , on a mis une certaine pression c’est ce qui a fait bouger les lignes et c’est ce qui a donné un peu ces différentes sorties. Au moins le monde entier serait informé de ce qui se passe même si l’objectif de ces gens là c’est de verrouiller le pays . Comme ils ont éteint les médias , ils ne s’attendaient pas quand même à des réactions de cette nature et à un tel niveau de réactions à moins de deux jours. Donc ça se poursuit. Et on espère qu’il y aura un dénouement heureux, mais il y’a déjà d’autres intentions . Ils ont des personnes qu’ils ont ciblées et nous ne sommes pas épargnés de tout celà mais celà ne doit pas changer notre façon de fonctionner. Mais ne tombons tout simplement pas dans les excès comme d’habitude au sein du MoDeL nous sommes toujours mesurés parce que notre politique ce n’est pas de régler des comptes>>, a laissé entendre Aliou Bah.

Mohamed Diallo pour Planete7.info

Dans une interview exclusive accordée à notre rédaction, Ibrahima Tenemba Kourouma, président du parti GUIDE, a exprimé sa consternation et son amertume face à la situation actuelle en Guinée, suite à l’arrestation des figures de proue du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), Foniké Menguè et Billo Bah. 

Ibrahima Tenemba Kourouma a ouvertement critiqué le FNDC, affirmant que leur lutte est désormais obsolète. « Ils doivent dynamiser leur combat et se rendre compte que le combat du FNDC est caduc, » a-t-il déclaré. Selon lui, la Guinée n’a plus de constitution à défendre, car le pays est actuellement régi par une charte de transition. « Aujourd’hui, on n’a pas une constitution en vigueur qui peut remplacer peut-être la Constitution par charte parce qu’on a une charte en vigueur et qu’on peut vraiment réclamer le respect du contenu de la charte, » a-t-il expliqué.

Le président du parti GUIDE a également souligné la nécessité pour les acteurs sociaux et politiques de faire preuve d’intelligence dans leurs actions. « Il faut être intelligent en se mettant dans des combats de la gouvernance ou des combats socio-politiques, » a-t-il conseillé. Il a critiqué les leaders du FNDC, tels que Foniké Menguè et ses compagnons, les accusant de ne pas jouer leur rôle approprié. « La société civile n’a pour rôle que d’alerter en termes de prévention et de sensibiliser non seulement le peuple et les gouvernements afin de pouvoir trouver une solution aux problèmes quotidiens du peuple, » a-t-il rappelé.

Tenemba a fermement rejeté l’idée que les organisations de la société civile puissent exercer une pression politique sur l’État ou appeler à des manifestations violentes. « Ils ne peuvent pas réclamer la légalité dans l’illégalité, ils ne peuvent pas réclamer la justice dans l’injustice, » a-t-il affirmé, appelant à une réévaluation et à une dynamisation des combats du FNDC.

En tant que leader politique, Kourouma a réitéré son appel au dialogue franc et sincère avec la junte militaire au pouvoir. « Nous sommes prêts à collaborer avec la junte, » a-t-il déclaré, précisant que l’objectif est de trouver un consensus et une compréhension générale pour mettre fin à la transition en cours. « Personne ne peut déterminer la fin d’une transition, » a-t-il conclu, insistant sur le fait que la fin de cette période transitoire dépendra de la résolution des incompréhensions socio-politiques actuelles.

Les propos de Tenemba Kourouma interviennent à un moment critique où la Guinée est en pleine tourmente politique, avec des tensions croissantes entre le gouvernement de transition et les groupes de la société civile. Les arrestations de Foniké Menguè et Billo Bah ont intensifié les débats sur le rôle et l’impact des mouvements sociaux dans le paysage politique guinéen.

Mountaga Pandiara Diallo pour Planete 7.info

Plusieurs organisations de la société civile et de défense des droits de l’homme sénégalaises ont exprimé leur inquiétude par rapport à la situation liée aux abus et aux atteintes aux libertés en Guinée pendant cette période de transition. Ces organisations exigent « la libération immédiate et sans conditions du coordinateur national du FNDC Oumar Sylla « Foniké Menguè » et de Mamadou Billo Bah, ainsi que la réouverture immédiate des médias fermés ».

Elles appellent également les autorités sénégalaises à user de tout leur poids diplomatique et de leurs relations avec les autorités de transition en Guinée pour obtenir gain de cause. Ci-dessous la déclaration:

L’ancien ministre de l’agriculture réagit sur l’arrestation de son ami Foniké Menguè mardi soir en compagnie de Billo Bah tous conduits vers une destinationinconnue. Dans une publication postée sur sa page Facebook, Mamoudou Nagnalen Barry apporte son soutien au coordinateur national du FNDC et indique que son arrestation l’attriste profondément. Ci-dessous son post:

Tous mes proches, de la famille au gouvernement, savent que FonikéMenguè est un ami, un frère. Je n’abandonne jamais un frère sauf s’il y a une raison valable. Je reste convaincu qu’il se bat toujours pour ce qu’il estime bon pour notre pays. Son arrestation m’attriste profondément. Je reste convaincu que les énergies de notre nation seraient plus utiles pour son édification que pour se combattre. Comme je l’ai toujours dit, dans un contexte transitoire, les solutions de pacification pérennes s’obtiennent plus facilement autour de la table d’un dialogue sincère que dans les tribunaux, les prisons ou les rues. Je ne veux pas perdre l’espoir de voir les guinéens mettre leurs énergies ensemble pour le progrès de notre pays.

Que Dieu bénisse la Guinée et les Guinéens.

Les arrestations arbitraires qui persistent actuellement, mettent en lumière les inquiétudes quant au respect des libertés individuelles et des droits fondamentaux en Guinée.

Il est inacceptable que des citoyens tels que Foniké Mengué, Bilo, et d’autres soient appréhendés sans motif légitime et envoyés dans des lieux inconnus. Il est impératif que les autorités comprennent que la stabilité de notre transition nécessite le respect de l’Etat de droit. En ces temps cruciaux pour notre nation, nous aspirons à la sérénité et à la tranquillité pour l’ensemble de la population guinéenne.

Il est primordial que tout citoyen guinéen, quel que soit son statut, ait la possibilité de faire valoir ses droits en toute transparence. En cas de litige avec l’Etat, il est essentiel que la voie légale soit suivie, avec dépôt d’une plainte formelle pour permettre à la personne concernée de se défendre en présence de son avocat. C’est ainsi que nous pourrons construire ensemble une société juste et équitable, respectueuse de chacun de ses membres.

Hon Mamadou Thug

Membres du CNT et artiste comédien

Dans une déclaration reçue ce jeudi, le collectif d’avocats chargé de la défense de Oumar Sylla alias Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, a dénoncé une violation flagrante de l’article 12 de la charte de la transition. Cet article stipule que « nul ne peut être arrêté, inculpé ni détenu que dans les cas prévus par la loi promulguée antérieurement à la commission de l’infraction qu’elle réprime. Les arrestations et détentions arbitraires sont interdites par la loi. Le droit à l’assistance d’un avocat est reconnu dès l’instant de l’interpellation ou de la détention. »

Les avocats de Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah ont souligné que depuis l’enlèvement brutal de leurs clients dans le quartier Commandayah, commune de Dixinn, à Conakry, aucune trace d’eux n’a été retrouvée. En outre, les avocats ont critiqué le fait que leurs clients n’ont été présentés ni à un service d’enquêtes judiciaires, ni au parquet d’attache, une situation qu’ils considèrent comme « totalement contraire à la loi. »

Maître Salifou Béavogui, l’un des avocats de la défense, a fermement condamné ces arrestations qu’il qualifie d’arbitraires, et une violation manifeste et intolérable de l’article 12 de la charte de la transition. Le collectif d’avocats exige la remise en liberté immédiate et inconditionnelle de leurs clients, affirmant que « force doit rester à la loi. »

Cette affaire suscite une grande inquiétude parmi les défenseurs des droits de l’homme et la société civile, qui craignent que ces événements ne soient révélateurs d’une tendance inquiétante vers des pratiques arbitraires et une érosion de l’état de droit en Guinée. Les regards restent tournés vers les autorités de la transition pour une réponse conforme aux principes légaux établis.

Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info

Cellou Dalein Diallo réagit à son tour sur l’arrestation mardi de Foniké Menguè et Billo Bah à Conakry. Dans une publication postée sur ses réseaux sociaux, l’ancien premier ministre Guinéen « condamne fermement ces agissements d’un autre âge et exige leur libération ». Ci-dessous :

J’ai appris le kidnapping, dans la nuit de ce mardi 9 juillet, du Coordinateur national du FNDC, Oumar Sylla, alias Fonikè Menguè, et de Mamadou Billo Bah, responsable des antennes et de la mobilisation, par un groupe d’agents de FDS encagoulés, lourdement armés, qui les ont conduit vers une destination inconnue.

 Voici le sort qu’entendent désormais réserver les nouveaux maîtres de Conakry à tous ceux qui osent porter la moindre contradiction à leur gestion autoritaire et opaque de la transition.

 La décision désormais assumée de la junte de faire fi de tous ses engagements antérieurs et de conserver par tous les moyens le pouvoir est à l’origine de la recrudescence de sa folie liberticide et de sa volonté de faire taire par la violence toutes les voix dissonantes.

 Je condamne fermement ces agissements d’un autre âge et exige la libération immédiate et sans conditions de Foniké Mengue et Billo Bah.