Dans une interview exclusive accordée à notre site, Souleymane Souza Konaté, conseiller en communication de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), a vivement critiqué la gestion du pays par le premier ministre Bah Oury et le Comité National de Rassemblement et de Développement (CNRD). Souza a exprimé sa déception quant aux progrès réalisés depuis la prise de pouvoir du CNRD le 5 septembre, soulignant l’absence d’améliorations tangibles en 100 jours passés à la primature du premier ministre Bah Oury.
Souleymane Souza a affirmé que Bah Oury a « manqué le coche » en ne posant pas d’actes significatifs pour sortir la Guinée de la précarité économique et sociale. Il a critiqué la déclaration de politique générale du Premier Ministre, qui s’appuie sur le Plan de Réforme Institutionnelle 2022-2025, et a déploré l’inaction face à la crise que traverse le pays. “Rien n’a été fait depuis que le CNRD est au pouvoir pour permettre de sortir rapidement de cette précarité économique et sociale,” a-t-il déclaré.
Le conseiller de l’UFDG a également souligné l’exode de plus de 29 000 jeunes Guinéens vers l’Occident en quête de meilleures opportunités, une conséquence directe de l’incapacité du CNRD à apporter des solutions. En outre, Konaté a dénoncé la répression violente des manifestations, affirmant que 52 jeunes ont été « froidement et lâchement assassinés » lors de protestations pour des services de base comme l’eau et l’électricité. « Aujourd’hui, plus de 29 000 jeunes ont quitté la Guinée pour aller en Occident à la recherche du bonheur, car le CNRD n’est pas capable d’apporter ce bonheur. Lors des manifestations, on dénombre 52 jeunes qui ont été froidement et lâchement assassinés. Tu manifestes pour l’eau, on te tue; tu manifestes pour l’électricité, on te tue; tu manifestes pour des raisons politiques pour exiger un gouvernement réel, on te tue. Donc, aujourd’hui, globalement, rien n’a pratiquement démarré dans notre pays », a-t-il confirmé
Souza a critiqué les scandales financiers récurrents, la corruption et les marchés publics de gré à gré accompagnés de rétrocommissions, qui, selon lui, affaiblissent le pouvoir d’achat des Guinéens. « Le pouvoir d’achat guinéen se rétrécit tous les jours malgré les annonces du gouvernement, » a-t-il déclaré, pointant du doigt l’augmentation continue des prix des denrées de première nécessité.
Pour lui, la seule solution pour sortir de cette situation calamiteuse est de revenir rapidement à l’ordre constitutionnel, permettant ainsi aux Guinéens de choisir leurs dirigeants. « Nous disons simplement qu’il faut rapidement aller vers le retour à l’ordre constitutionnel et permettre le guinéen à choisir leur dirigeant à tout les niveaux, c’est ce qui va permettre à la Guinée de sortir rapidement de cette situation calamiteuse qui n’a que trop durée ». Il a appelé à la reprise du dialogue politique, qu’il estime crucial pour pacifier les relations et avancer vers des élections transparentes.
Le conseiller en communication de l’UFDG a également critiqué Bah Oury pour sa gestion de la transition politique et son soutien à un prolongement indéfini du calendrier de transition. « Bah Oury s’est positionné comme l’homme du glissement du calendrier pour le CNRD, » a-t-il déclaré, ajoutant que l’ancien premier ministre devra « se confesser et demander pardon aux victimes » des violences de 2009, car il était le président de la commission d’organisation des manifestations lors du massacre du 28 septembre. « Bah Oury sera désormais responsable de tout ce qui adviendra à notre pays. Il devra se confesser et demander pardon aux victimes de 2009, car il était le président de la commission qui a appelé les Guinéens à manifester contre la tentative de Dadis de confisquer le pouvoir. Aujourd’hui, nous sommes dans une situation similaire, et c’est Bah Oury qui soutient le prolongement du mandat des militaires. Il sera tenu responsable de toutes les conséquences pour la Guinée. », a-t-il souligné
Les propos de Souleymane Souza Konaté mettent en lumière les frustrations et les attentes des citoyens Guinéens face à la situation actuelle. Le retour à l’ordre constitutionnel et l’amélioration des conditions de vie restent des préoccupations majeures pour l’UFDG et ses alliés politiques. Le gouvernement et le CNRD devront répondre à ces critiques et proposer des solutions concrètes pour apaiser les tensions et reconstruire la confiance des Guinéens.
Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info