Sidya Touré plaide pour une valorisation stratégique de l’agriculture face au mirage minier de Simandou

Sur ses réseaux sociaux, l’ancien Premier ministre guinéen Sidya Touré a récemment fait une sortie remarquée qui sonne comme un appel à la raison économique : « Quand le cacao est à 3,50 € le kilo en Côte d’Ivoire, c’est 7 milliards € directs pour un million de planteurs… » Une comparaison percutante, qui oppose les retombées massives et immédiates de l’agriculture vivrière à celles, plus incertaines, des grands projets miniers comme celui de Simandou.

Dans ce message, Sidya Touré invite à une réflexion stratégique : peut-on continuer à miser presque exclusivement sur l’extraction minière pour relancer nos économies, alors que les filières agricoles, souvent négligées, prouvent chaque année leur puissance redistributive et leur ancrage territorial ?

En s’appuyant sur l’exemple ivoirien, Sidya Touré rappelle que le cacao, à un prix de 3,50 € le kilo, génère 7 milliards d’euros par an pour un million de planteurs. Et ce, sans compter l’anacarde, la banane, l’hévéa ou encore les huit millions de tonnes de manioc transformées localement, notamment en attiéké. À l’opposé, le projet Simandou, aussi ambitieux soit-il avec ses 20 milliards de dollars d’investissements, ne prévoit que 50 000 emplois directs. Un chiffre qui, ramené au coût global, laisse songeur.

Pour l’ancien chef de gouvernement et président de l’UFR, le message est clair : il ne s’agit pas de rejeter le potentiel minier, mais d’appeler à un meilleur équilibre. L’agriculture, selon lui, incarne un avenir plus inclusif, plus rapide à mettre en œuvre, et plus durable. C’est un secteur qui touche immédiatement des millions de familles, crée de l’activité à la base, stimule la transformation locale, et peut rapidement générer des devises si les politiques de valorisation sont cohérentes.

À travers ce post, Sidya Touré relance donc le débat sur les priorités économiques en Afrique de l’Ouest. Son plaidoyer s’adresse aux décideurs publics comme aux investisseurs privés : « N’oublions pas l’agriculture, c’est notre avenir ! » écrit-il, en guise de conclusion. Une formule aussi simple que puissante, qui résonne dans un contexte où les crises alimentaires mondiales, les bouleversements climatiques et les limites du modèle extractiviste appellent à une diversification plus ambitieuse des économies africaines.

Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info 

Les commentaires sont fermés, mais trackbacks Et les pingbacks sont ouverts.

Accueil
Radio
Tv
Replays
Nous écrire sur Whatsapp

Comment pouvons nous vous aider?

16:18