Sénégal : Gorée Institute accueille une rencontre régionale sur l’engagement civique dans la gouvernance des ressources naturelles et le changement climatique
Comme à son habitude, Gorée Institute (Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique) poursuit ses démarches constructives pour une Afrique paisible mais surtout respectueuse des règles du changement climatique. Du 24 au 25 octobre 2024, une rencontre de très haut niveau s’est tenue sur l’Ile de Gorée à Dakar regroupant ainsi 6 pays de la sous-région à savoir : le Sénégal, la Guinée, la Côte d’Ivoire, la Sierra-Leone, le Ghana et le Nigeria.
Autour du thème central « Engagement civique dans la gouvernance des ressources naturelles et les implications du changement climatique : La réponse stratégique de la société civile », l’ensemble des participants ont tenté d’apporter des réponses claires pour faire face aux exigences liées au changement climatique et prévenir les conflits dans la gestion des ressources naturelles.
Cette rencontre régionale est initiée dans le cadre du projet de gouvernance des ressources naturelles de Gorée Institute, financé par Ford Fondation avec pour objectif, promouvoir une gestion durable et équitable des ressources naturelles.
Dans son discours d’introduction, le Directeur Administratif et Financier de Gorée Institute Abdourahmane SOW, a invité les acteurs à ne ménager aucun effort pendant ces deux jours d’intenses travaux à œuvrer pour réaliser des recommandations fortes qui influenceront positivement les futures générations dans une gouvernance responsable des ressources naturelles et le respect du changement climatique.
« C’est avec un immense plaisir que je me tiens aujourd’hui devant vous pour prononcer le discours d’ouverture de cette rencontre régionale dont me thème central est l’engagement civique dans la gouvernance des ressources naturelles et le changement climatique : les stratégies de réponse de la société civile. Nous avons tous conscience que les ressources naturelles sont vitales pour notre développement économique et social, cependant elles sont souvent sources elles sont souvent sources de conflits et d’inégalités exacerbés par le changement climatique qui impacte négativement nos écosystèmes. Une consommation insoutenable, l’exploitation sans retenue et le changement climatique, nous poussent à reconsidérer notre approche et nos comportements. La gouvernance des ressources naturelles ne doit pas être simplement une question de réglementation ou d’administration mais elle doit être le reflet de notre engagement envers un avenir durable et équitable et requiert une vision holistique qui reconnaît les besoins de toutes les parties prenantes, les gouvernements, les communautés locales, les secteurs privés et la société civile. Nous devons impérativement contribuer à mettre en place des systèmes de gestion qui soient inclusifs, transparents et responsables afin que chaque geste envers l’exploitation de nos ressources naturelles soit guidé par la prudence et le respect de notre planète (…) », a appelé le responsable qui lance donc officiellement les travaux de cette rencontre régionale organisée par Gorée Institute.
Après ce discours, place maintenant au travail scientifique organisé sous forme de panels sur plusieurs sous thèmes liés à la gouvernance des ressources naturelles et le changement climatique tels que : la crise climatique et gestion des ressources naturelles : quelles stratégies pour optimiser l’adaptation au changement climatique et prévenir les conflits. Pour un partenariat collaboratif entre les communautés, les autorités et les entreprises : quelles solutions de gestion efficace des ressources naturelles…Les différents panélistes ont tous exposés sur ces sujets avec diverses expériences largement partagées entre les participants des 6 pays invités.
Pour le deuxième jour, sous la supervision du Dr Pape Fara Diallo, les deux groupes (Francophones et Anglophones) ont chacun en ce qui le concerne réalisé des travaux de groupes sur les deux principales thématiques abordées. Et des recommandations fortes ont été formulées pour essayer de toucher du doigts les problèmes liés à la gouvernance des ressources naturelles et le changement climatique.
Dans son discours de clôture, le Directeur Administratif et Financier de Gorée Institute a remercié tous les participants pour leur implication durant ces deux jours d’échanges sur ces thèmes qu’il juge essentiels pour la survie même des futures générations. Il promet également que son institution ne ménagera aucun effort pour la mise en œuvre des recommandations issues de ces deux jours d’échanges.
Chez les participants, c’est une satisfaction de prendre part à cette rencontre régionale sur une thématique qu’ils jugent tous très intéressant pour l’avenir de notre planète mais aussi des futures générations.
Dr Papa Fara Diallo du Sénégal : « la question de la gouvernance des ressources naturelles c’est une question qui polarise toutes les attentions et les intérêts. Parce que si les communautés qui subissent les externalités négatives de l’industrie extractive commencent à s’impatienter quant à la possibilité pour elles de bénéficier des retombées positives. Donc en plus de subir les impacts environnementaux, sociaux…ces communautés sont laissées le plus souvent à elles-mêmes et ne comptent que sur les organisations de la société civile des différents pays qui sont représentés dans cet atelier. Donc il était important que Gorée Institute dans le cadre de ce projet puisse inviter l’ensemble acteurs et des parties prenantes pour pouvoir réfléchir ensemble sur les stratégies qui puissent permettre à la société civile ouest-africaine de se mobiliser en réseau et pouvoir relever les défis auxquels les communautés font face pour pouvoir tirer profit de l’exploitation des ressources et diminuer les impacts négatifs de ces exploitations. Et tout cela se déroule dans ce contexte de changement climatique. Les échanges ont été très fructueux dans la mesure où l’ensemble des parties prenantes qui ont été représentées ici ont véritablement joué le jeu. Nous avons vu dans les travaux de groupes, les différents acteurs (Francophones et Anglophones) ont véritablement contribué à partager leurs expériences avec une grande générosité mais aussi j’ai senti une nette volonté de l’ensemble des parties prenantes à s’enrichir mutuellement. Et j’ose espérer que la synthèse de l’ensemble des recommandations de grandes qualités qui ont été formulées permettront à la société civile ouest-africaine de pouvoir faire bouger les lignes dans le sens de défendre les droits économiques, sociaux et environnementaux des communautés ».
Mohamed II Fofana de la Guinée : « A l’issue des échanges l’on se rend compte qu’il y a des aspects similaires dans tous les 6 pays représentés ici. Il y a des aussi des efforts qui ont été entrepris mais il y a des défis, notamment la volonté politique. Les communautés locales ont du mal à s’approprier des enjeux de ces exploitations des ressources. Les débats ont été très intéressants et nous sommes parvenus à des recommandations fortes pour les lignes bougent si toutefois la volonté politique accompagne ces initiatives ».
Demba Fall Diouf du Sénégal : « souvent dans l’exploitation des ressources minières, souvent les communautés ressentent plus les effets négatifs que les aspects positifs. Il est temps maintenant que la tendance soit inversée et que les communautés ressentent plus les impacts positifs de cette exploitation et surtout parallèlement au changement climatique. Il faudrait maintenant que nos États prennent des bonnes mesures de gouvernance pour pouvoir atténuer ces effets négatifs qui accélèrent le changement climatique ».
Siriki Coulibaly de la Cote d’Ivoire : « Je suis très heureux d’être ici sur une invitation de Gorée Institute. C’est une rencontre très intéressante et constructive. Des échanges ont été très fructueux et je reviens également que nos pays ont beaucoup à faire pour mettre en place des cadres de gouvernance qui correspondent à la réalité sur le terrain dans l’exploitation de nos ressources naturelles et le changement climatique. Mais aussi permettre aux organisations de la société civile de mieux s’outiller pour jouer pleinement leur rôle ».
Il faut rappeler que cette initiative vient de Gorée Institute qui est un centre pour la démocratie, le développement et la culture en Afrique. Il œuvre pour une Afrique pacifique, juste et prospère, avec des Etats efficaces, mais aussi démocratiques, un secteur privé prospère mais transparent et une société civile socialement engagée, mais indépendante.
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