Retrait du trio Mali, Burkina et Niger de la CEDEAO : « c’est une décision prise sous le coup de l’émotion » estime Pépé Francis Haba de l’UGDD
C’est à travers un communiqué conjoint de ces trois pays qui sont tous dirigés par des militaires depuis 2020 au Mali, 2022 au Burkina et 2023 au Niger que l’annonce a été faite ce dimanche 28 janvier 2024 à travers les ondes des télévisions nationales de ces trois pays respectifs.
Déjà l’institution sous-régionale les a suspendus de ces instances et est allé jusqu’à menacer le Niger du Général Abdourahmane Tiani d’utiliser la force afin de déloger l’homme et sa troupe du palais présidentielle où est détenu l’ancien président Mohamed Bazoum.
Depuis l’annonce de cette décision du Capitaine Ibrahim Traoré, du Colonel Assimi Goïta et du Général Abdourahmane Tiani, les réactions des acteurs sociopolitiques ne manquent pas.
Contacté par notre rédaction ce lundi 29 janvier, Pépé Francis Haba, président du parti Union Guinéenne pour la Démocratie et le Développement, pense que la décision est prise sous le coup de l’émotion avant de déclarer que ladite décision ne sera pas sans conséquences.
« C’est avec stupéfaction que j’ai appris cette décision unilatérale dont la teneur se trouve dans le communiqué conjoint de ces trois États. Je pense qu’elle a été prise sous le coup de l’émotion. En tout cas, j’ai du mal à comprendre les raisons fallacieuses contenues dans ce communiqué. Non seulement les peuples de ces trois pays n’ont pas été consultés comme dans les grandes démocraties mais aussi, elle (décision) ne respecte pas les conditions de retrait d’un État membre de la CEDEAO dont les textes prévoient une notification un an avant l’effectivité. S’il n’y a pas d’autres raisons inavouées, puisque ces pays, dirigés par des juntes, sont tous, sous des sanctions de l’organisation sous-régionale, ils (les États) auraient respecté les règles de jeu susmentionnées », a-t-il laissé entendre avant de renchérir.
« Les conséquences de ce retrait unilatéral peuvent être négatives du point de vue du développement socioéconomique. En effet, s’il se confirme, cela voudrait dire que les barrières douanières, physiques vont revenir et vont ralentir la circulation des personnes et des biens. C’est une mauvaise nouvelle pour la sous-région entière. Par ailleurs, c’est ça sera aussi un signal fort vis-à-vis des États membres restants qui devront en tirer toutes les leçons pour se reformer pour le bonheur des peuples Ouest-Africains », indique Pépé Francis Haba.
Il invite tout de même les chefs d’Etats membres de la CEDEAO à entamer des négociations pour faire revenir ces trois États à la raison.
« J’invite aussi les présidents des États membres restants de la CEDEAO qui sont attachés à la démocratie, la paix et à l’union entre les États ouest-africains d’entamer directement des négociations avec ces trois États là afin de comprendre les véritables raisons pourquoi pas les ramener à la raison. Pour qu’ensemble nous puissions construire notre démocratie et le développement socio-économique », conclut le président de L’UGDD.
Mohamed Diallo pour Planete7.info