Dans une interview exclusive accordée à BBC Afrique, le Premier ministre guinéen Bah Oury s’est prononcé sur la délicate question du retour des leaders politiques en exil, tels que Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré. Cette intervention survient dans un contexte de tension politique persistante en Guinée, où les efforts de réconciliation nationale sont plus que jamais nécessaires.
Le Premier ministre a débuté l’entretien en exprimant sa compréhension profonde de la situation des exilés politiques, rappelant qu’il a lui-même vécu l’exil pendant cinq ans. « Je suis particulièrement sensible à la situation pour les exilés et de tous ceux qui sont obligés de quitter pour se réfugier ailleurs« , a-t-il déclaré. Cette empathie pourrait jouer un rôle clé dans ses efforts pour faciliter le retour de ses anciens collègues.
Cependant, le retour des leaders politiques n’est pas sans obstacles. Cellou Dalein et Sidya Touré sont visés par des procédures judiciaires, notamment par la CRIEF (Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières). Le Premier ministre a souligné l’importance du respect de la séparation des pouvoirs, indiquant que le pouvoir exécutif ne peut interférer avec les affaires judiciaires. « Le principe de la séparation des pouvoirs interdit au pouvoir exécutif de se mêler du pouvoir judiciaire », a-t-il affirmé.
Il a également insisté sur le respect des droits des personnes impliquées, rappelant que celles-ci bénéficient de la présomption d’innocence. « Ce que nous demandons aux structures judiciaires, c’est de travailler dans le strict respect des droits des personnes », a-t-il ajouté, appelant à une justice équitable et transparente.
Interrogé sur les critiques émises par certains leaders politiques qui estiment qu’il manque de fermeté dans ses décisions, le Premier ministre a répondu avec une certaine fermeté, enjoignant ses détracteurs à ne pas commenter des situations qu’ils ne maîtrisent pas. « Je voudrais dire simplement laissons les rentrer dans des conjonctures qu’ils ne maîtrisent pas, qu’ils ne connaissent pas », a-t-il déclaré.
Concernant ses relations avec le général Mamadi Doumbouya, il a préféré ne pas s’étendre, laissant planer le doute sur la nature de leur collaboration.
Le retour des leaders politiques en exil reste un enjeu majeur pour la stabilité et la réconciliation en Guinée. Si le gouvernement semble ouvert à cette possibilité, il reste tributaire des procédures judiciaires en cours et du respect des principes démocratiques. Le Premier ministre a conclu l’entretien en réaffirmant son engagement envers une justice équitable et une gouvernance respectueuse des droits de tous les citoyens.
Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info