Réserves du président du PAG, Elhadj Mohamed Mansour Kaba, sur le projet de Constitution du CNT

Ce samedi 14 septembre 2024, Elhadj Mohamed Mansour Kaba, président du Parti Panafricain de Guinée (PAG) et ancien candidat à la première élection présidentielle guinéenne, a exprimé de sérieuses réserves à l’égard du projet de Constitution proposé par le Conseil National de la Transition (CNT).

 

S’adressant à la presse, Kaba a souligné l’importance de partager ses préoccupations avec la nation et la communauté internationale. Selon lui, le projet de Constitution en cours de discussion manque de profondeur et ne reflète pas fidèlement les réalités historiques et sociopolitiques de la Guinée.

« Ce projet semble ignorer l’histoire de notre pays, comme si la Guinée n’avait pas existé depuis 1958 », a-t-il déclaré avec conviction. Pour Kaba, le préambule d’une Constitution devrait lier le passé au futur, une composante qu’il juge absente dans le texte actuel. Il a également rappelé que les engagements pris par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), à la suite de leur prise de pouvoir, doivent être inclus dans le projet. Parmi ceux-ci, il a insisté sur l’impossibilité pour les membres de la transition de se présenter aux prochaines élections, un point qu’il considère comme essentiel pour garantir l’intégrité du processus électoral.

Kaba a également dénoncé ce qu’il qualifie de « discrimination par l’âge » dans ce projet de loi fondamentale, critiquant la limitation de l’âge des candidats aux élections à ceux âgés entre 35 et 80 ans. « Cette restriction prive une large portion de la population de leur droit fondamental de choisir et d’être choisi comme représentant », a-t-il déploré.

Par ailleurs, l’ancien candidat a exprimé ses inquiétudes face à ce qu’il perçoit comme une marginalisation des partis politiques dans le projet de Constitution. Il craint que l’ouverture à des candidatures indépendantes, sans cadre adéquat, n’encourage l’émergence de groupes sans légitimité, compromettant ainsi la stabilité du pays. « L’indépendance du pouvoir législatif vis-à-vis de l’exécutif est cruciale. Le pays ne peut pas être dirigé par des personnes qui n’ont pas le mandat populaire », a-t-il fermement ajouté.

En conclusion, Elhadj Mohamed Mansour Kaba a lancé un appel pressant aux membres du CNT, exhortant à des révisions profondes du texte. Il a averti qu’à défaut de telles modifications, le peuple guinéen pourrait rejeter massivement cette Constitution, rappelant l’exemple du référendum de 1958 qui a marqué l’histoire du pays.

 

Hawa Mohamed Soumah pour Planete7.info 

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