Rencontre entre le Ministère de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, la direction générale d’EDG et les cadres et étudiants de l’université Koffi Annan sur la problématique de l’électricité en Guinée 

Ce jeudi 12 décembre, une rencontre d’échange d’une importance capitale s’est tenue entre les cadres du Ministère de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, les représentants de la Direction Générale de l’Électricité de Guinée (EDG) et les responsables ainsi que les étudiants de l’Université Koffi Annan.

Un dialogue pour mieux comprendre et agir.

L’objectif premier de cet échange était de sensibiliser la jeunesse estudiantine sur les défis majeurs qui plombent actuellement l’approvisionnement en électricité dans notre pays. Il s’agissait également de les mobiliser pour qu’ils deviennent des ambassadeurs du changement auprès de leurs familles et communautés, en promouvant une gestion plus rationnelle et responsable de l’électricité dans les ménages.

Au cours de cette rencontre, les cadres du Ministère ont dressé un tableau sans complaisance de la situation énergétique nationale. Ils ont exposé les multiples obstacles entravant la fourniture régulière et stable d’électricité : des infrastructures vétustes, une croissance démographique galopante non accompagnée d’un renforcement proportionnel des capacités énergétiques, ainsi qu’un système de recouvrement financier miné par des pratiques déviantes.

Les défis majeurs et comportements à risques.

Il a été rappelé qu’EDG perd environ 15 millions de dollars chaque mois, un gouffre financier directement imputable à des comportements néfastes et irresponsables. La fraude massive, les branchements illicites et les retards chroniques dans le paiement des factures ne sont que la partie visible de l’iceberg. Pire encore, les usagers sont devenus, pour beaucoup, les champions d’un gaspillage effréné. Par exemple, des climatiseurs laissés en marche dans des pièces vides pendant des heures ou encore des lampes allumées en plein jour illustrent un mépris flagrant pour un produit qui demeure un luxe pour de nombreuses zones rurales.

Ces comportements, bien que banalisés, exacerbent une crise déjà critique et mettent en péril la viabilité du réseau national. Chaque watt gaspillé est une opportunité perdue pour alimenter un foyer, une école ou un centre de santé en attente d’électricité.

Le rôle d’EDG et ses limites structurelles.

La Direction Générale d’EDG, souvent pointée du doigt, a profité de cette tribune pour éclairer l’auditoire sur les limites d’une société confrontée à des attentes disproportionnées. Malgré les efforts herculéens déployés pour stabiliser le réseau, EDG fait face à un double fardeau : celui de maintenir une desserte sécurisée tout en opérant dans un environnement financier et technique précaire.

Il a été souligné que les usagers ont un rôle clé à jouer : s’acquitter de leurs factures dans les délais, encourager la pose des compteurs, dénoncer les pratiques frauduleuses et adopter des comportements économes en énergie. À titre d’illustration, si chaque ménage réduisait son gaspillage ne serait-ce que de 10 %, des millions de kilowattheures pourraient être redistribués vers les zones sous-électrifiées.

La responsabilité collective comme clé de voûte.

Le Ministère a insisté sur la nécessité d’un dialogue social inclusif, où chaque acteur, qu’il soit institutionnel ou citoyen, comprendrait sa part de responsabilité dans la résolution de cette crise énergétique. Les étudiants, véritables catalyseurs de changement, ont été exhortés à devenir des porteurs de solutions en intégrant ces enjeux dans leur réflexion et leur quotidien.

L’électrification durable de notre pays ne pourra être atteinte qu’à travers une synergie entre l’État, EDG et les citoyens. Il ne s’agit pas seulement de produire plus, mais aussi et surtout de consommer mieux. Comme le disait l’un des intervenants : “L’électricité n’est pas un droit absolu, c’est une ressource précieuse, un levier de développement qui exige respect et responsabilité.”

Ainsi, cette rencontre a marqué une étape décisive dans l’effort collectif pour construire un avenir énergétique où chaque Guinéen se sentirait non pas simple consommateur, mais acteur engagé dans un projet national.

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