Refuser la manipulation ethnique, choisir la cohésion.
Dans nos sociétés, il est fréquent de constater que les jeux d’alliances ethniques se ravivent particulièrement à l’approche des élections. Ceux qui, en temps ordinaire, ignorent nos besoins et nos souffrances apparaissent soudainement pour nous saluer chaleureusement, mettant en avant un prétendu lien fraternel et invitant à défendre l’« honneur de l’ethnie ». Cependant, nous devons rester vigilants face à ces manipulations. L’ethnie ne doit jamais devenir un prétexte pour diviser, discriminer ou briser des liens de solidarité sincères, bâtis sur la confiance et l’humanité.
Trop souvent, des personnes, oubliées par le système, se retrouvent instrumentalisées en période électorale, acceptant des promesses superficielles qui se dissipent aussitôt les élections passées. Ceux qui nous snobent dans notre quotidien, qui ignorent nos appels à l’aide et nos cérémonies familiales, se transforment en alliés soudains et intéressés. Mais ces relations basées sur l’intérêt de l’instant trahissent une vérité que l’on ne peut plus nier : dans chaque ethnie, il y a des personnes bonnes et généreuses, prêtes à aider en silence, et d’autres, indifférentes à la solidarité.
Le piège des alliances ethniques superficielles.
Lorsque nous cédons à la pression de l’ethnie, nous oublions souvent des amitiés profondes tissées au-delà de nos origines. Ce boutiquier qui a toujours fait crédit dans nos moments de besoin, cet ami qui nous a offert du transport lorsque d’autres détournaient le regard, ce professeur, ce médecin qui nous a tendu la main… autant de liens précieux que nous risquons de détruire sous la pression d’une appartenance ethnique éphémère.
Choisir de tourner le dos à ceux qui nous ont toujours soutenus simplement parce qu’ils n’appartiennent pas à la même communauté est une erreur que nous devons reconnaître et dénoncer. C’est une trahison de la solidarité véritable, celle qui transcende les affiliations et touche le cœur humain dans ce qu’il a de plus noble.
L’importance de la cohésion et de la diversité dans la fraternité.
Nous devons nous rappeler que le bien et le mal ne connaissent pas de frontières ethniques. Ceux qui nous ont aidés, qui nous ont soutenus et ont célébré nos moments de joie et de tristesse viennent de tous les horizons. Il est essentiel de refuser les amalgames simplistes qui veulent que l’ethnie dicte nos actions et notre conscience. Les Malinkés, les Peulhs, les Soussous, les Forestiers, tous possèdent en leur sein des personnes au grand cœur, prêtes à tendre la main sans conditions.
Appel à la vigilance et à l’éveil de conscience.
Refusons les discours qui cherchent à monter les communautés les unes contre les autres. Nous devons élever notre conscience au-dessus des manipulations politiques et rester fidèles aux valeurs de solidarité et de respect mutuel. Ce sont ces valeurs qui nous uniront et nous permettront de bâtir une nation forte, où chaque individu sera reconnu et respecté pour son humanité et non pour son appartenance.
La vraie fraternité ne se mesure pas à la couleur de peau ou à l’appartenance ethnique mais au nombre de mains tendues, d’amis fidèles et de cœurs bienveillants que l’on rencontre sur son chemin. Dans cette période cruciale, rappelons-nous d’honorer ces liens authentiques et de protéger la cohésion nationale, gage d’une paix durable. Refusons d’être des pions dans les jeux politiques et choisissons d’être des bâtisseurs de fraternité.
Abdourahamane NABE responsable mécénat/santé et solidarité.
drastone70@gmail.com
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