Réconciliation musicale pour sauver l’image du showbiz guinéen : un défi pour la dignité des femmes !

Il est profondément désolant de constater qu’un État puisse devenir le théâtre de la négation des violences. Comment peut-on encore banaliser et, pire, soutenir les violences conjugales au XXIe siècle ?

L’article 248 du Code pénal guinéen est clair : « Les violences, coups et blessures volontaires entre époux sont punis, suivant leur gravité, des peines prévues aux articles 239 à 243 du présent code. » Pourtant, lorsqu’un État participe à la banalisation de ces violences, il trahit les principes fondamentaux de droit, d’éthique et de protection qu’il est censé défendre.

Il est essentiel de rappeler aux autorités que face à la violence, la première réponse doit être une condamnation claire. Avant de chercher un quelconque apaisement, il est impératif de dénoncer l’acte. Le silence ou l’indulgence face à l’extrémisme et à la justification de la violence, comme cela a été observé sur les réseaux sociaux, est inacceptable. Une condamnation immédiate de l’acte aurait dû intervenir bien avant tout discours de réconciliation.

En tant qu’activistes et militantes pour la justice sociale, nous nous interrogeons sur l’application de la loi. Comment peut-on réconcilier un homme violent et encourager une femme à retourner auprès de cet homme ? À quel moment ce pays nous protège-t-il réellement ? Quel message envoyons-nous aux autres femmes qui subissent la même violence ou à celles qui envisageaient de dénoncer leurs bourreaux ? Et quel message envoyons-nous aux hommes violents qui détruisent les femmes dans leurs foyers ?

Nous voyons ici qu’il ne s’agit que d’intérêts personnels et d’égoïsme : les protagonistes se battent pour leurs concerts et leur notoriété, tandis que le gouvernement protège son image. La publication du Ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat Guinéen nous montre clairement que la culture prime sur la violence : « Ce geste dépasse largement le cadre d’une simple médiation : il constitue un acte symbolique de haute portée, une main tendue en faveur de la paix, de la cohésion nationale et du rayonnement de la culture guinéenne. »

Il est inquiétant de noter qu’Azaya, dans sa publication, ne présente ni excuses, ni regrets pour son acte. On a l’impression qu’il ne se soucie que de son image et de sa carrière, tout le reste semblant secondaire.

Je n’en veux pas à Bintou, car je suis consciente des pressions liées au système patriarcal. Ce système, qui réduit la femme à n’être qu’un accessoire dans cette société, nous montre, une fois de plus, que la femme n’a aucune valeur ni importance dans notre pays. Et cela me remplit de honte, non pas d’avoir dénoncé la violence, mais d’être témoin d’un tel déni de justice.

Je ne suis ni fan d’Azaya ni de Bintou. Ce qui me motive, c’est avant tout la défense de la justice sociale. Je suis une femme avant tout, et mon engagement se place dans cette humanité que l’on oublie trop souvent. Nous ne nous sommes pas mêlées d’une simple affaire conjugale, mais d’un cas flagrant de violence conjugale !

Nous ne céderons ni à l’intimidation ni aux menaces. Jamais !

À mes sœurs féministes, je suis fière de vous, car vous avez porté haut et fort un combat juste et légitime. Nous continuerons de lutter contre toute forme de violence basée sur le genre (VBG), et si c’était à refaire, nous le ferions sans hésitation.

À toutes celles et tous ceux qui soutiennent la justice et notre combat, le monde a encore besoin de vous ! Nous sommes contre le système patriarcal et l’impunité !

Les défis sont immenses, mais nous sommes prêtes. Le chemin est encore long, mais notre détermination est sans faille !

 

Hawa Diallo, activiste féministe de la Guinée

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