La recherche de fugitifs est une affaire sérieuse qui ne devrait ni être l’objet de blagues ni de moqueries. C’est soit vous vous engagez sérieusement dans cette tâche, soit vous vous taisez. Ce principe non seulement vous protège, mais il aide également les équipes de recherche à rester concentrées sur leur mission. Transformer un tel sujet en un spectacle de buzz pour gagner en popularité sur les réseaux sociaux peut non seulement attirer l’attention des équipes de recherche, mais aussi vous causer des ennuis.
Je n’ai aucune intention de blâmer qui que ce soit, et certainement pas nos talentueux humoristes qui font de leur mieux pour égayer notre quotidien. Cependant, la prudence doit prévaloir dans toute situation liée à la sécurité.
À l’ère numérique, de nombreux indices peuvent être trouvés en ligne. Il est donc crucial de ne pas s’associer à des sujets qui dépassent nos compétences ou qui relèvent de la sécurité nationale, à moins d’une réquisition officielle de l’État.
Comme le dit un proverbe peul, « une seule main n’applaudit pas, même un seul doigt le peut. » Cela s’applique également aux fugitifs qui ont souvent une équipe plus forte que celle qui les poursuit, étant toujours alerte pour déjouer les plans. La prudence s’impose donc.
Il est essentiel de faire preuve de méfiance lors des discussions publiques, en famille, voire même lors des conversations téléphoniques au sujet des fugitifs. Les murs n’ont pas d’oreilles, mais vos amis, eux, peuvent vous vendre, comme le souligne le célèbre artiste reggaeman Alpha Blondy. Soyez attentifs !
Les événements du 04 novembre 2023 devraient servir de leçon. Combien de vies ont été affectées en raison de l’évasion de prisonniers sous haute sécurité en République de Guinée ? Des victimes collatérales, des familles terrifiées, des violations des droits de l’homme dénoncées par le barreau de Guinée. Les récompenses promises par l’État pour toute aide dans les recherches sont à considérer, mais ne compromettez pas votre position. Soyez averti et agissez avec responsabilité.
Mamoudou Boulléré Diallo, journaliste au groupe HADAFO MÉDIAS