Ratoma : La jeunesse se lève pour sauver la plage Takonko et réclame ses droits
La colère gronde à Ratoma. Des centaines de jeunes, hommes et femmes, ont battu le pavé ce vendredi autour de la plage Takonko pour dénoncer une situation qu’ils jugent intenable. L’accès principal à la plage est bloqué, les eaux usées du quartier ne peuvent plus s’écouler vers la mer, et la jeunesse manque cruellement d’infrastructures de loisirs.
Sous l’impulsion d’Idrissa Mansaré, figure de proue de ce mouvement citoyen, les jeunes de Ratoma ont décidé de briser le silence. « Trop, c’est trop. Nous sommes civilisés et patients, mais il y a des limites à tout. Si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour exiger ce qui nous revient de droit », a martelé Mansaré, visiblement déterminé.
Leur indignation repose sur plusieurs points : la fermeture de la grande route menant à la plage, l’obstruction des voies d’évacuation des eaux usées, et l’absence criante d’une maison des jeunes et d’un terrain de football dans le quartier. « La plage est le seul espace de détente qu’il nous reste. Et même cela, on cherche à nous le retirer », s’indigne un autre manifestant.
Les jeunes de Ratoma ne se contentent pas de dénoncer la situation. Ils pointent directement la responsabilité des autorités locales, accusées de corruption et d’inaction. « On nous a menacés, on a donné mon numéro de téléphone à des militaires pour m’intimider, mais nous ne céderons pas », a affirmé Mansaré, dénonçant une tentative de saboter leur mobilisation.
Selon lui, ces pratiques ne visent qu’à dissuader les habitants de demander des comptes. « Ils ont bloqué la grande porte pour les véhicules et nous ont proposé un couloir étroit pour nous amadouer. Nous exigeons la vérité et des solutions concrètes », insiste-t-il, avant de lancer un appel au président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya, pour qu’il intervienne.
Les manifestants réclament en priorité :
- La réouverture de la route menant à la plage et des passages pour les eaux usées ;
- L’aménagement de la plage en espace public digne de ce nom ;
- La construction d’une maison des jeunes et d’un terrain de football.
Pour eux, ces infrastructures ne sont pas un luxe, mais une nécessité vitale pour le bien-être et l’épanouissement de la jeunesse du quartier.
À travers cette marche pacifique, la jeunesse de Ratoma veut interpeller les autorités nationales. « Nous voulons que le Général Mamadi Doumbouya entende notre voix. Ce combat n’est pas seulement le nôtre, mais celui de toute une génération qui refuse d’être laissée pour compte », a conclu Mansaré.
Alors que les manifestants promettent de maintenir la pression, cette mobilisation reflète l’exaspération d’une jeunesse qui réclame justice, respect et infrastructures essentielles. Les regards sont désormais tournés vers les autorités pour des actions rapides et concrètes.
Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info
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