Quel genre d’indépendance voulons-nous vraiment ? De quelle indépendance parlons-nous ? (Par Danda Diallo)
Chaque année, le 2 octobre, nous célébrons fièrement notre indépendance. Nous défilons, nous montrons nos armes, nous chantons et dansons, comme nous le faisons depuis 66 ans. Mais au-delà de ces festivités, avons-nous véritablement acquis l’indépendance dont nous avons besoin ?
Ce jour-là, nos citoyens portent des T-shirts, des écharpes et des casquettes… importés de Chine. Nous décorons nos rues avec du matériel étranger et utilisons l’électricité importée dans un bateau.
Nos autorités, elles aussi, se présentent en tenues locales mais, avant de venir à ces cérémonies, elles ont pris leur petit-déjeuner avec du lait et du sucre importés. Parce que nous ne produisons pas notre propre lait.
Alors, quel genre d’indépendance fêtons-nous ? Et que voulons-nous vraiment ? Car après le 2 octobre, chacun rentre chez soi et notre gouvernement retourne à ses négociations pour obtenir de l’aide internationale. Nous avons besoin d’argent, certes, mais qu’avons-nous accompli depuis 66 ans ?
Nos agriculteurs travaillent encore avec des outils vieux de plus d’un siècle – La fameuse daba. Ils dépendent encore de semences et d’engrais importés.
Nos boutiques regorgent de produits que nous ne fabriquons pas nous-mêmes. Nos dirigeants portent des costumes importés, roulent dans des voitures importées et notre économie continue de dépendre de l’extérieur.
Sommes-nous fiers de montrer notre armée et nos armes, ou devrions-nous plutôt brandir fièrement les fruits de notre propre travail ?
L’indépendance économique devrait être notre véritable objectif. Mais où en sommes-nous ? Devons-nous continuer à célébrer une indépendance politique alors que nous restons économiquement dépendants ?
Repensons ce que signifie être réellement indépendant. Notre fierté devrait reposer sur notre capacité à nourrir notre peuple, à développer notre agriculture, à soutenir notre industrie locale.
L’indépendance ne se limite pas à des défilés ou à des discours, mais à notre capacité à créer, à produire, et à bâtir un avenir autonome.
Alors, quel genre d’indépendance voulons-nous vraiment ? Continuons-nous à préférer la liberté dans la pauvreté, ou allons-nous nous engager pleinement vers une indépendance économique durable ?
Alpha Mamoudou Danda Diallo
Expert de l’accompagnement des entrepreneurs
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