Quand l’Asie et l’Occident se frottent les mains sur les dépenses de la femme africaine
De la tête aux pieds, tous les accessoires en plus de l’habit et les chaussures que la femme africaine porte, 90% est fabriqué et produit hors du continent.
En tant que femme africaine, ce constat m’interpelle beaucoup. À travers cette PlumeCitoyenne, j’en appelle à toutes les autorités politiques et surtout les femmes qui sont au cœur des grandes décisions de politiques publiques et soucieuses des enjeux et défis économiques du continent, de revoir ce commerce déloyal qui est entrain de phagocyter l’économie africaine et tuer à petit feu les industries locales.
Pour ce qui est du textile, particulièrement le pagne communément appelé (WAX), rien que pour l’Afrique de l’Ouest, + de 80% de la fabrication provient de la Chine. L’Empire du Soleil levant a même réussi à ravir ce juteux marché aux Pays-Bas, autres industries européennes grandes fabricantes de pagne imprimé africain, sans compter les tissus BAZIN et autres BRODERIES très prisés par la femme sénégalaise, guinéenne, malienne, gambienne, etc. En Côté-d’Ivoire, plus de 100 millions de mètres de tissu imprimé sont achetés par an par les ivoiriens ! Et que dire des pays comme le Togo, le Ghana, le Benin, le Cameroun, la RDC, le Congo Brazzaville, etc?
En ce qui concerne le marché des cheveux naturels, c’est le jackpot ! Aujourd’hui, les femmes africaines dépensent en moyenne entre 50.000 et 350.000 FCFA par mois pour l’achat de cheveux naturels importés pour la plupart de Chine, de l’Inde et du Brésil. Les industriels fabricants des cheveux synthétiques utilisés pour les coiffures traditionnelles et tresses africaines, ont une petite marge de ce juteux marché de la femme africaine.
Idem pour les produits cosmétiques, et les chaussures, les sacs, les bijoux en or, plaqué or ou autres, tout est venu d’ailleurs ! Des produits importés d’Asie et de l’Occident qui font ainsi de l’ombre à nos pauvres artisans locaux qui se contentent d’une petite marge pour pérenniser le savoir traditionnel.
Et ce qui est paradoxal, est que les matières premières de beaucoup de ces produits et articles proviennent exclusivement de l’Afrique.
Mes préoccupations et questions sont les suivantes : comment nos autorités politiques peuvent-elles renverser la tendance afin que ce que dépense la femme africaine reste sur le continent ? Quelles décisions contraignantes pouvant réduire à moitié l’importation de tous ces produits pour ainsi encourager et inciter les africains à investir dans le secteur afin de satisfaire ce marché très demandeur ? Vu toute la manne financière que les industriels occidentaux et asiatiques récoltent des mains de la femme africaine.
Je suis une femme africaine soucieuse des défis économiques de son continent. Car certains échanges commerciaux qui créent des déséquilibres économiques méritent des recadrages.
One love
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PlumeCitoyenne
MaremKANTE
Jeudi 16 mai 2024.