Propriété intellectuelle : enjeux et défis au cœur du Festival international du djembé de Conakry
Le Festival international du djembé a également été marqué par une « Rencontre professionnelle » de haut niveau, consacrée à la propriété intellectuelle et aux droits d’auteur en Afrique. Ce panel, réunissant des experts locaux et internationaux, a mis en lumière les défis et les opportunités liés à la protection des créateurs dans un contexte de consommation croissante des œuvres artistiques et littéraires.
Lors de son intervention, le chef de cabinet du ministre, Moussa Moïse Sylla, a salué les progrès réalisés par la Guinée en matière de mise en œuvre des droits d’auteur, notamment avec l’instauration de la copie privée. Ce mécanisme permet aux créateurs de tirer un revenu de l’utilisation de leurs œuvres. « Les auteurs doivent pouvoir vivre de ce qu’ils créent », a-t-il souligné, insistant sur la nécessité d’une sensibilisation accrue auprès des administrations publiques, des entreprises privées et des médias.
Il a également rappelé le rôle essentiel des organisateurs de spectacles et des diffuseurs d’œuvres, comme les radios et télévisions, dans la rémunération équitable des créateurs.
« Il est temps que tous les consommateurs de droits d’auteur prennent conscience de leur responsabilité », a-t-il plaidé, en appelant l’État à intensifier ses efforts de communication et de sensibilisation.
Présent au panel, Aziz Djeng, représentant de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), a salué les efforts de la Guinée pour promouvoir la créativité et protéger les droits des artistes. « La Guinée est un pays de créativité immense : musique, danse, textile… Mais pour que les artistes puissent continuer à produire, ils doivent vivre dignement de leur art », a-t-il déclaré.
Aziz Djeng a également souligné l’importance du rôle des journalistes dans la promotion et la défense des droits d’auteur. « Vous êtes aussi des créateurs d’œuvres de l’esprit. Votre implication est essentielle dans cette lutte pour le respect des droits », a-t-il soutenu.
Thomas Veil, ancien producteur et éditeur de musique, aujourd’hui consultant, s’est montré optimiste quant à l’évolution du cadre réglementaire en Guinée. « L’environnement législatif s’améliore, ce qui crée les bases d’un écosystème favorable au développement des industries créatives », a-t-il affirmé. Cependant, il a également noté la nécessité de structurer la filière, notamment en développant des métiers clés tels que celui d’éditeur de musique.
Pour lui, l’édition musicale joue un rôle central dans la monétisation des œuvres, en reliant les créateurs, les plateformes de diffusion et les pouvoirs publics. « Il faut des professionnels pour transformer le potentiel créatif en richesse durable », a-t-il conclu.
Ce panel a permis de mettre en lumière les efforts conjoints des autorités, des partenaires privés et des acteurs internationaux pour faire de la Guinée un modèle en matière de protection des droits d’auteur en Afrique. En marge de ces échanges, les participants ont convenu de renforcer le plaidoyer, la sensibilisation et la formation pour consolider cet écosystème en pleine mutation.
Avec le Djely
Les commentaires sont fermés, mais trackbacks Et les pingbacks sont ouverts.