Originaire de la préfecture de Kindia située à 135 kilomètres de Conakry, autrefois appelée royaume de Caniah, cette ville fut fondée par le patriarche, Khanfory Manga Kindy Camara où les grands parents de Sounkhory Modou furent pendant plus d’un siècle des suzerains, comme ce fut le cas avec ses oncles paternels de Dubréka. Comme c’est de lui qu’il s’agit, Sounkhory Modou Soumah communément appelé Galymenguè de Caniah est le fils de Kandé Bourama, l’un des Rois de Caniah. Il était le chef des guerriers autrement dit le chef d’état-major du royaume. Il venait de la province de Magnéya-kiri. Il n’a jamais été roi mais il en avait l’ambition. Il siégeait à Friguiagbé capitale du Caniah.
Selon la Direction des Archives d’Outre-Mer (DAOM), le 02 février 1887, fort de son statut de chef de guerre et de la famille royale, « il signe un traité de protectorat avec la France au nom des différents chefs de provinces du royaume ». Dans ce traité, son article premier stipule, je cite « Sounkhory Modou, agissant en son nom et au nom de Fatouma Boubou, chef de Friguiagbé; Gimma Konié, chef de Tanèney; Almamy Samolaye, chef Molota; Thouma Moussa, chef de Kindiah; Satan Fodé, chef de Samounkiri; Kouta Bacary et Djiga Modou, principaux chefs de Caniah; et en celui de leurs successeurs, déclarent placer leur pays et leurs sujets sous la souveraineté et le protectorat de la France avec droit d’établissement ». Malheureusement, en décembre 1897, sur l’ordre de Gouverneur Noël Ballay, il fut arrêté pour son opposition à l’implantation de l’administration coloniale à Caniah. Il fut accusé par Ballay d’être un « fauteur de troubles » et déporté au Gabon où il mourut.
De même, sur la base de mes recherches et analyses, Sounkhory Modou fait partie des précurseurs de notre chère Guinée, et que, j’ai à ce titre transmis un mémorandum aux autorités compétentes en janvier 2022. À l’image des camps Almamy Samory, Alpha Yaya, Elhadj Oumar, Behanzin, Kèmè Bourama, Soundiata, etc. Pour la mémoire collective, il sera important que le camp de Samoréyah situé dans le district du même nom, relevant de la Commune rurale de Damakania porte le nom de Sounkhory Modou mort en déportation au Gabon afin de le rendre immortel dans la mémoire du Peuple de Guinée comme c’est le cas avec l’Almamy Samory Touré et tant d’autres.
En tant que citoyen et acteur de la société civile guinéenne, j’exhorte les autorités compétentes d’user de leurs pouvoirs à faire en sorte que le camp militaire de Samoréyah porte le nom de Sounkhory Modou Soumah à titre posthume. En plus, d’autres initiatives citoyennes de types sont en cours pour la ville de Conakry et celles à l’intérieur du pays pour renforcer la cohésion, la justice sociale et l’unité nationale gage d’un développement durable.
Alseny Farenta CAMARA