Ousmane Gaoual Diallo interpelle Cellou Dalein Diallo : « Allons à la compétition »
Le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, a animé ce vendredi un point de presse consacré aux récents développements socio-politiques du pays. Face aux interrogations sur la situation du parti Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) et le statut de son leader exilé, Cellou Dalein Diallo, le ministre a tenu un discours sans concession, appelant à une compétition ouverte et assumée.
D’entrée de jeu, Ousmane Gaoual Diallo a clarifié sa position : « Je n’ai pas dit, lève-toi, je m’assois. Je dis allons à la compétition. » Un message fort adressé directement à Cellou Dalein Diallo, suggérant que ce dernier, malgré son absence du territoire national, pourrait toujours briguer un mandat. « J’ai entendu même qu’il peut être candidat depuis l’étranger. Alors qu’il soit candidat depuis l’étranger, on va voter. Allons voter. »
Dans une posture de défi, le ministre a assuré être prêt à débattre avec l’ancien Premier ministre, même hors des frontières guinéennes. « S’il sait qu’il peut être candidat depuis l’étranger, moi, je peux faire le déplacement pour faire le débat avec lui là-bas, si lui ne peut pas venir. Moi, je n’ai aucun problème. »
Le point de presse a également permis d’aborder la situation au sein de l’UFDG, où Ousmane Gaoual Diallo, autrefois figure influente du parti, fait face à une exclusion contestée. Pour lui, toute tentative d’exclusion définitive doit passer par un congrès : « L’UFDG est organisée de façon à ce que personne ne puisse exclure quelqu’un unilatéralement. » Il rappelle que la suspension d’un militant peut aller jusqu’à deux ans et qu’une exclusion requiert une décision formelle du congrès national du parti.
Mettant en garde contre les conséquences d’une gestion autoritaire, il prévient : « Le plus simple, c’est qu’ils acceptent de se regarder en face et de reconnaître qu’ils ont abusé de leur autorité à un moment donné. » Une invitation implicite au dialogue, mais aussi une mise en garde sur les risques d’un bras de fer prolongé.
Dans un ton plus grave, le porte-parole du gouvernement a évoqué le spectre d’une dissolution du parti si les tensions internes ne sont pas maîtrisées. « Le parti doit subir ce que tous les autres partis subissent. Il n’y aura aucun traitement différentiel. » Un avertissement direct aux cadres de l’UFDG, accusés de vouloir préserver leurs intérêts personnels au détriment de l’avenir du parti.
Il rappelle que l’UFDG a accueilli en son sein des personnalités issues d’autres formations politiques, notamment du Parti de l’Unité et du Progrès (PUP), sans jamais leur tenir rigueur de leur passé. « Ils ont le droit de laisser ce parti en héritage, pas de concourir à sa destruction. »
Ces déclarations d’Ousmane Gaoual Diallo s’inscrivent dans un climat politique particulièrement tendu. La question de la participation de Cellou Dalein Diallo aux prochaines échéances électorales reste en suspens, de même que l’avenir institutionnel de l’UFDG.
Reste à savoir si l’appel à la compétition lancé par le ministre trouvera un écho favorable ou s’il marquera une nouvelle étape dans l’escalade des tensions politiques en Guinée.
Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info
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