Nzérékoré : L’insécurité s’intensifie, un ingénieur blessé par balle et dépouillé de sa moto
Nzérékoré fait face à une recrudescence inquiétante de l’insécurité. Une semaine après qu’un élève a été blessé par une balle perdue, un ingénieur a été la cible d’une attaque armée dans la nuit du samedi 22 mars 2025, à Galaye, localité située à trois kilomètres du centre-ville.
Selon les informations recueillies, trois individus armés, circulant sur deux motos, ont tendu une embuscade à la victime avant de lui tirer dessus et de s’emparer de sa moto de marque TVS Star 125. L’ingénieur, grièvement blessé à la tête, a survécu à l’attaque et a livré son témoignage poignant à notre reporter. « Je revenais de Nzérékoré après avoir rendu visite à ma mère malade. Il était environ 20h30 lorsque j’ai fait une halte près du pont Tilé pour cueillir des feuilles médicinales demandées par mon épouse. Soudain, j’ai aperçu un motard foncer à toute vitesse derrière moi. Sentant le danger, j’ai accéléré, mais en arrivant à l’entrée du village, j’ai dû ralentir en raison des fossés creusés par l’eau de ruissellement. C’est alors que le motard m’a interpellé, prétendant que j’avais laissé tomber quelque chose. Effectivement, il s’agissait des feuilles que je venais de ramasser. Je suis retourné les récupérer, sans me douter du piège qui m’attendait. »
À peine avait-il repris la route qu’il a remarqué une moto dissimulée derrière des herbes près d’un nouveau magasin en construction. « Dès que je me suis approché, deux hommes ont surgi pour me barrer la route. J’ai ralenti pour éviter de les percuter. Ils ont alors fait tomber leur moto devant moi et sont descendus, armés de fusils. L’un d’eux m’a sommé de leur remettre mon engin sous peine de mort. J’ai tenté de contourner leur moto, mais avant même d’avoir pu réagir, l’un d’eux a ouvert le feu à bout portant. La balle m’a traversé de l’oreille droite jusqu’au front. Je me suis évanoui sur le coup. »
Profitant de son inconscience, les assaillants ont pris la fuite en direction de Nzérékoré avec sa moto.
Reprenant connaissance, la victime a réussi à se traîner jusqu’à un bar situé à une centaine de mètres, où elle a sollicité de l’aide. « J’ai crié au secours à plusieurs reprises, demandant qu’on éclaire la zone car je saignais abondamment. J’ai ensuite rejoint mon village, où les jeunes se sont mobilisés pour tenter de rattraper les agresseurs, mais ils avaient déjà disparu. Transporté à l’hôpital, on m’a fait passer des radios temporales et faciales, confirmant l’absence de corps étranger. J’ai reçu des soins et un rendez-vous a été fixé pour mon pansement. »
Face à la multiplication des attaques dans la région, cet ingénieur devient la troisième victime en quelques jours. Inquiet pour la sécurité des habitants, il lance un appel pressant aux autorités. « L’insécurité est totale. Trois attaques en si peu de temps, c’est inadmissible ! Si même à l’entrée du village nous ne sommes plus à l’abri, alors où allons-nous ? J’appelle les autorités à agir, car nous nous sentons abandonnés. Il est urgent de renforcer la sécurité des citoyens ! »
Nzérékoré, naguère paisible, bascule progressivement dans une insécurité alarmante. La population, livrée à elle-même, attend des mesures concrètes pour mettre fin à cette vague de violences.
Pépé Blaise Théa, correspondant à Nzérékoré pour Planete7.info
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