N’zérékoré: les teinturières se plaignent de la contrefaçon chinoise du tissu forêt sacré dans le marché.
Les pagnes, forêt sacrée autrefois rentables pour les pratiquantes, est aujourd’hui délaissé au profit des tissus importés de la Chine. Face à cette situation, les femmes teinturières de N’zérékoré invitent les autorités à interdire la vente de ces tissus contrefaits sur le marché.
Malgré l’interdiction de la vente des tissus contrefaits, les tissus traditionnels perdent leur valeur sur le marché. Cet état de fait empêche les femmes teinturières de vivre de leur métier.
Pour Agnès Théa, la présence des tissus contrefaits l’empêche aujourd’hui de s’occuper de son foyer.
« J’ai appris ce métier afin de pouvoir soutenir mon foyer, et soutenir mes enfants dans leurs parcours scolaires. Mais aujourd’hui, avec la présence des tissus sur le marché, nous ne sommes même pas capables de vendre comme par le passé. En plus de cela les matériels sont devenus très chers. Ici au centre artisanal, quand nous vendons, la maison à un pourcentage sur nos marchandises. Donc avec cette situation, nous sommes obligés de s’endetter afin de pouvoir nourrir nos enfants », se lamente Seny THEA
Plus loin elle lance un appel aux autorités d’interdire la vente des tissus contrefaits. « Je plaide les autorités, de nous aider à interdire la vente de ces tissus chinois. La présence de ces tissus nous gêne beaucoup parce qu’ils vendent à des prix dérisoires car la qualité qu’ils ont n’est pas la bonne. Si les autorités venaient à interdire ces tissus, cela nous aiderait à soutenir nos foyers car la plupart de nos maris n’ont pas de travail », sollicite Seny Théa, teinturière à la maison artisanale de N’zérékoré.
De son côté Anthony Théa, Vice-Président des artisans de N’zérékoré, demande aux autorités de revoir la situation
« La section teinture est l’une des sections qui est représentée ici au centre artisanal. Notre objectif était de créer cette section afin de pouvoir aider ces femmes dont la plupart d’entre elles ont abandonné les études à soutenir leurs foyers. Aujourd’hui nous avons vu que les Chinois ont boycotté leur marché. Les chinois ont rendu les tissus contrefaits moins chers contrairement aux tissus forêts sacrées, donc cela n’aide pas ces femmes de pouvoir vivre des retombées de leurs activités. Nous demandons aux autorités de mettre fin à cette piraterie. Nous sommes capables de fournir tout le marché guinéen en tissu forêt sacrée, qui est d’ailleurs la meilleure qualité », sollicite Antony Théa
A noter, qu’un pagne de tissu Forêt sacrée coûte 45.000 FG tandis que deux pagnes de tissu contrefait coûtent 40.000 FG.
Depuis N’Zérékoré, Pépé Blaise Théa pour Planete7.info