Le Tribunal de Première Instance (TPI) de N’Zérékoré a ouvert, ce mercredi 5 février, une nouvelle session d’audiences criminelles en présence du garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Yaya Kariaba Kaba. Inscrite dans le cadre du renforcement de l’État de droit, cette session vise à juger une dizaine de dossiers et à affirmer l’engagement de la justice guinéenne dans la lutte contre la criminalité.
Prenant la parole lors de l’ouverture, le président du tribunal, Mamadou Saliou Diakité, a rappelé les enjeux de ces audiences, soulignant l’importance de rendre justice en toute indépendance et conformément aux lois en vigueur. « La présente session criminelle a pour objectif fondamental de rendre justice au nom du peuple de Guinée. Il s’agit de lutter contre la criminalité et le grand banditisme sous toutes leurs formes en apportant des réponses judiciaires appropriées, tout en garantissant le respect des droits humains. C’est pourquoi je tiens à réaffirmer avec fermeté que tout au long de ces audiences, seule la loi prévaudra », a-t-il martelé.
Mamadou Saliou Diakité a également exhorté la population à faire confiance à la justice, garantissant que « nul innocent ne sera condamné et nul coupable ne sera acquitté. »
De son côté, le ministre de la Justice, Yaya Kariaba Kaba, a insisté sur la nécessité pour les magistrats d’exercer leur mission avec « rigueur et vigilance », veillant à un équilibre entre la répression des infractions et le respect des droits humains.
« La justice doit être un pilier de confiance pour nos concitoyens. Elle ne doit subir aucune influence ni interférence. En tant que garde des Sceaux, je n’orienterai jamais un magistrat dans une direction ou une autre, car l’indépendance de la justice est primordiale. Toutefois, il est de notre responsabilité collective d’appliquer la loi avec fermeté, sans état d’âme, afin de restaurer la sérénité et la confiance dans notre société », a-t-il déclaré.
Outre les affaires criminelles inscrites au rôle, le ministre de la Justice a mis un accent particulier sur la nécessité de combattre avec détermination les crimes liés à la drogue et aux violences sexuelles, qui prennent une ampleur inquiétante dans certaines régions du pays. « La drogue, sous toutes ses formes, est un poison qui gangrène notre jeunesse. Nous devons intensifier la lutte contre ce fléau, notamment contre ces nouvelles substances hautement destructrices comme la « couche ». Par ailleurs, les crimes sexuels, notamment les viols sur mineurs, sont en recrudescence. Il est impératif que la justice se montre intransigeante face à ces actes inhumains », a averti le ministre.
À travers cette session criminelle, la justice guinéenne entend renforcer sa mission de régulation sociale en sanctionnant les infractions graves et en garantissant aux citoyens une protection accrue contre les dérives criminelles. L’engagement des autorités judiciaires et l’implication des magistrats seront déterminants pour restaurer la confiance du public dans l’appareil judiciaire et consolider l’État de droit.
Avec ce coup d’envoi des audiences criminelles à N’Zérékoré, la justice se positionne comme un rempart contre l’impunité, affirmant sa volonté d’appliquer la loi dans toute sa rigueur, sans faiblesse ni complaisance.
Pépé Blaise Théa pour Planete7.info
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