N’Zérékoré : la pénurie de carburant paralyse la ville et fait grimper les coûts de transport

Depuis le dimanche 29 décembre 2024, la ville de N’Zérékoré fait face à une pénurie de carburant qui ne cesse d’accentuer les tensions au sein de la population. Les stations-service, prises d’assaut dès l’aube, peinent à répondre à la forte demande, obligeant les usagers à se tourner vers le marché noir où le litre d’essence se négocie entre 17 000 et 20 000 francs guinéens. Une situation qui impacte directement le secteur des transports et, par ricochet, les prix des denrées de première nécessité.

Au quartier Dorota, l’une des principales stations de la commune urbaine, des files interminables de véhicules et de bidons s’étendent sur plusieurs mètres. Abdoul Baba Touré, un usager, y patiente depuis 6 heures du matin, visiblement exténué.

« Nous souffrons énormément de cette pénurie. Le coût des transports a doublé, et cela affecte également les prix des denrées alimentaires. Par exemple, pour me rendre dans mon village situé à seulement 5 kilomètres, je dois désormais payer 10 000 francs, contre 5 000 auparavant. Nous ne savons plus vers qui nous tourner », déplore-t-il.

Les conducteurs de moto-taxis, en première ligne face à cette crise, voient leur quotidien chamboulé. Cécé Delamou, l’un d’eux, explique les défis qu’il rencontre : « Depuis hier, il est presque impossible de se procurer du carburant. Sur le marché noir, les prix oscillent entre 15 000 et 20 000 francs, et même là, c’est une bataille pour s’approvisionner. Nous risquons de devoir augmenter les tarifs de transport, ce qui pénalisera davantage nos clients. Nous appelons l’État à intervenir rapidement pour réguler la situation. »

À la station de Dorota, les pompistes, submergés, refusent de répondre aux questions. De nombreux citoyens, comme Isaac Mamy, expriment leur frustration . « Depuis ce matin, je cherche désespérément du carburant. Je n’ai même pas un litre dans ma moto. Même sur le marché noir, il n’y en a pas. Nous demandons aux autorités de prendre des mesures pour mettre fin à cette situation insupportable. »

Selon un communiqué de la Société nationale des pétroles (SONAP), diffusé dans la nuit du 29 décembre, cette pénurie est due au retard d’un bateau d’approvisionnement, causé par des intempéries. Les chargements dans les stations-service ont été suspendus jusqu’à nouvel ordre, plongeant les habitants de N’Zérékoré dans une profonde incertitude.

Face à cette crise, les habitants de la ville de Zaly lancent un cri de détresse. Ils demandent aux autorités de prendre des mesures urgentes pour rétablir l’approvisionnement en carburant et atténuer les conséquences économiques et sociales de cette pénurie.

Pépé Blaise Théa pour Planete7.info