N’Zérékoré : Entre morosité économique et préparatifs de la fête de Ramadan

Alors que la communauté musulmane de N’Zérékoré se prépare à célébrer l’Aïd el-Fitr, une réalité inquiétante pèse sur l’atmosphère festive : la conjoncture économique difficile. Entre la cherté des produits sur le marché et la baisse du pouvoir d’achat, vendeurs et clients expriment leur préoccupation. Ce vendredi 28 mars 2025, notre correspondant a recueilli les réactions des acteurs du grand marché de la ville.

Malgré une affluence notable, les marchands déplorent une faible activité commerciale. « Les clients viennent, regardent, discutent les prix, mais n’achètent pas autant que les années précédentes, » confie Abdourahamane Traoré, vendeur de vêtements. « Chaque année, nous faisons face à cette réalité, mais cette fois-ci, c’est encore plus difficile. Les prix sont jugés trop élevés, pourtant nous sommes contraints d’adapter nos tarifs à nos coûts d’approvisionnement. »

Moussa Traoré, un autre commerçant, met en avant un problème structurel : la rareté des liquidités. « Les gens n’ont pas d’argent en circulation, ce qui freine le commerce. Il faut que le gouvernement intervienne pour réguler la situation monétaire. L’absence de petite monnaie complique les transactions et pèse sur la population. »

Malgré cette morosité, certains gardent espoir. Moussa Cissé, vendeur de chaussures, espère une augmentation de la fréquentation à l’approche immédiate de la fête. « L’affluence est encore timide, mais nous comptons sur les derniers jours. Comme toujours, certains clients attendent la veille pour effectuer leurs achats.« 

Face à ces difficultés, les commerçants lancent un appel aux autorités. « Il faut revoir les coûts de dédouanement. De nombreux camions qui assuraient la distribution des marchandises sont désormais mobilisés par la société Rio Tinto, et le recours aux minibus fait grimper les prix du transport. Cette situation impacte directement les prix sur le marché, » regrette un commerçant.

Du côté des acheteurs, la frustration est palpable. Koumba Foumgbè Sagno, venue acheter du tissu, dénonce une hausse notable des prix. « Un tissu que j’achetais à 25 000 GNF l’année dernière coûte aujourd’hui entre 35 000 et 45 000 GNF. Même après négociation, le prix reste élevé. L’Etat devrait engager des discussions avec les commerçants pour rendre les prix plus accessibles.« 

Malgré la présence de nouvelles marchandises sur les étals, l’engouement est freiné par une conjoncture difficile. Entre l’inflation, la rareté des liquidités et la hausse des coûts logistiques, l’accès aux produits reste un défi pour de nombreux citoyens. A l’approche de l’Aïd, tous espèrent une accalmie sur le marché afin de célébrer la fête dans la dignité et la sérénité.

Pépé Blaise Théa, correspondant à Nzérékoré pour Planete7.info 

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