Morissanda Kouyaté répond aux critiques : « Personne n’est notre maître »

Dans un contexte marqué par des tensions diplomatiques, le ministre guinéen des Affaires étrangères, Dr Morissanda Kouyaté, a livré une réponse ferme aux récentes déclarations du porte-parole du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères. Alors que Paris exprimait son inquiétude quant aux disparitions de figures de la société civile et appelait à des avancées concrètes vers un retour à l’ordre constitutionnel, le chef de la diplomatie guinéenne a tenu à rétablir ce qu’il considère comme des vérités fondamentales : la Guinée est un pays indépendant, et personne ne lui dicte sa conduite.

D’un ton ferme, Morissanda Kouyaté a balayé d’un revers de main toute idée de pression extérieure sur la Guinée. « Il y a certains qui, après avoir tout raté, se cachent derrière leurs téléphones et ordinateurs pour écrire que la France est mécontente de la Guinée », a-t-il dénoncé, pointant du doigt ceux qui alimentent, selon lui, une perception erronée des relations entre Conakry et Paris.

Martelant la souveraineté du pays, il a insisté : « La Guinée n’est que la Guinée. C’est un pays indépendant, digne et responsable. Personne n’est notre professeur, personne n’est notre maître d’école. » Une déclaration qui sonne comme une fin de non-recevoir aux critiques occidentales et une réaffirmation du droit de la Guinée à gérer ses affaires selon ses propres principes.

Si la diplomatie française insiste sur la nécessité d’un cadre démocratique clair, Morissanda Kouyaté réfute toute notion d’injonction étrangère. « Demandez à la France elle-même, elle vous dira qu’elle n’a jamais fait de telles demandes à la Guinée. Demandez à la CEDEAO, nous sommes en bons termes avec elle, et il n’y a aucune injonction sur notre pays. » Un message limpide : Conakry ne se laisse pas dicter la marche à suivre, même sous le regard attentif de ses partenaires internationaux.

Toutefois, derrière cette démonstration de fermeté, la Guinée ne renie pas ses engagements internationaux. « Nous respectons le monde, nous travaillons avec le reste du monde », a-t-il précisé, mettant en avant une coopération basée sur le respect mutuel, loin de toute relation asymétrique.

Cette déclaration survient alors que Paris s’inquiète de la disparition de plusieurs figures de la société civile, dont Foniké Menguè, Mamadou Billo Bah et le journaliste Marouane Camara. L’ambassade de France en Guinée a appelé les autorités à faire toute la lumière sur ces cas, tout en insistant sur la nécessité de garantir la liberté d’expression et le respect des droits humains.

Face à ces attentes, la réplique de Morissanda Kouyaté marque un tournant : la Guinée se positionne comme un État souverain, réfractaire à toute pression extérieure. Reste à savoir si cette posture renforcera les relations de Conakry avec ses partenaires ou si elle creusera davantage les lignes de fracture.

En réaffirmant la souveraineté de la Guinée avec une telle vigueur, Morissanda Kouyaté envoie un message fort : le pays entend gérer sa transition à son propre rythme, sans ingérence. Une posture qui, bien que populaire en interne, ne manquera pas d’alimenter le débat sur la scène internationale. Fermeté ou isolement ? La suite des échanges diplomatiques avec la France et les instances régionales apportera des éléments de réponse.

Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info 

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