Mines en Guinée : Ismaël Diakité exige un équilibre entre profit et justice sociale
La signature de la nouvelle convention collective des mines, carrières, industries minières et assimilées marque une avancée majeure pour les conditions de travail et la redistribution des richesses minières en Guinée. S’exprimant en marge de l’événement, Ismaël Diakité, président de la Chambre des Mines, a souligné l’importance de cette réforme, fruit de négociations exigeantes menées avec rigueur et intégrité.
Pour Ismaël Diakité, cette convention ne se limite pas à une revalorisation salariale. Elle représente un engagement collectif en faveur d’une croissance inclusive et d’un cadre de travail garantissant dignité et équité. « Un salaire ne doit pas seulement permettre de vivre, il doit être un levier d’épanouissement personnel et familial. Il doit protéger contre la précarité », a-t-il affirmé avec conviction.
Au-delà des grilles salariales, ce nouvel accord intègre une catégorisation plus claire des travailleurs, offrant des perspectives d’évolution et renforçant la stabilité du secteur. « Il fallait trouver un équilibre entre les intérêts des travailleurs, la compétitivité des entreprises et la nécessité d’un développement économique durable », a précisé M. Diakité.
Le président de la Chambre des Mines a insisté sur la nécessité d’un partage équitable des profits issus des ressources naturelles. « Nous ne voulons pas simplement garantir un salaire décent. Ce que nous défendons, c’est un système où chaque profit généré bénéficie aussi à ceux qui en sont la base », a-t-il déclaré.
Cette approche repose sur une mise à jour continue des accords sectoriels. Ismaël Diakité a ainsi plaidé pour la mise en place d’accords de branche spécifiques aux différents segments de l’industrie minière – or, bauxite, fer – afin d’adapter les conditions de travail aux réalités de chaque filière. « Aujourd’hui, tous les acteurs sont sous une même convention, mais demain, nous devrons affiner ces engagements pour garantir un cadre toujours plus juste et évolutif », a-t-il ajouté.
Loin de toute démagogie, Ismaël Diakité a rappelé que la gestion des ressources non renouvelables doit être pensée sur le long terme. « Quand la bauxite part, elle ne revient plus. Si elle s’en va avec tous les bénéfices, que restera-t-il aux Guinéens ? » a-t-il interrogé, soulignant la responsabilité collective dans l’exploitation minière.
Fidèle à sa ligne de conduite, il a réaffirmé que la Chambre des Mines poursuivra ses efforts pour défendre un cadre de travail stable, équitable et prospère. « Nous ne sommes pas dans une logique de renégociation tous les cinq ans. À chaque opportunité, nous devons adapter nos accords pour garantir aux travailleurs une juste part des richesses qu’ils contribuent à créer », a-t-il conclu.
Cette convention collective ouvre ainsi une nouvelle ère pour le secteur minier guinéen, posant les bases d’un modèle économique plus solidaire et durable.
Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info
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