Maître Salifou Béavogui, avocat du principal parti d’opposition, l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), a vivement réagi après la suspension par le tribunal de première instance de Dixinn des congrès du parti. Dans une déclaration, l’avocat qualifie cette décision de « scandaleuse » et d’« totalement contraire à la loi ».
Selon lui, le tribunal a agi sans base légale et a fait preuve d’une précipitation injustifiée, soulignant que les parties concernées sont encore en plein procès sur le fond du dossier. « Rien ne justifiait une telle hâte », a-t-il ajouté, insistant sur le fait que les arguments de défense des parties avaient été suffisamment exposés et que le tribunal aurait dû mettre l’affaire en délibéré, sans rendre une décision prématurée.
Maître Béavogui a souligné qu’à ce stade du procès, « il n’y avait plus aucune question à débattre » et que la seule démarche logique aurait été de trancher le litige sur la base des faits et des éléments de droit présentés. « Pourquoi se précipiter et rendre une décision avant même d’avoir statué sur les droits ? », s’interroge-t-il.
L’avocat n’a pas manqué de rappeler que la décision rendue ne comportait aucune motivation. « Cette décision n’est même pas motivée, ce qui est un manquement grave aux exigences de la justice », a-t-il souligné. Selon lui, une telle pratique va à l’encontre des principes fondamentaux du droit et de l’équité.
Face à cette décision qu’il considère comme injuste, Maître Salifou Béavogui a annoncé que toutes les voies de recours seraient explorées dans les meilleurs délais, après consultation avec le collectif d’avocats et les responsables de l’UFDG. « Nous rejetons systématiquement cette décision. Nous allons exercer toutes les voies de recours possibles pour faire valoir les droits de nos clients », a-t-il conclu, exprimant sa détermination à poursuivre le combat judiciaire.
Cette prise de position forte de Maître Béavogui intervient dans un contexte de tensions politiques, où l’UFDG, dirigé par Cellou Dalein Diallo, reste l’une des principales forces d’opposition au gouvernement actuel. La suspension des congrès, en pleine préparation de renouvellement des instances dirigeantes du parti, est perçue par certains observateurs comme un coup dur pour l’organisation, alors que d’autres y voient une manœuvre judiciaire visant à affaiblir l’opposition.
Le bras de fer entre l’UFDG et les autorités judiciaires est désormais en cours, et le verdict final pourrait avoir des implications profondes sur la scène politique guinéenne.
Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info
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