Les relations internationales, cimetière de la morale démocratique.
Dans un monde où les discours officiels louent les vertus de la démocratie et des droits de l’homme, les faits rappellent, avec une brutalité implacable, que la raison d’État domine souvent les principes démocratiques. De Gaza au Sahel, en passant par l’Ukraine et les nouvelles réalités politiques en Afrique de l’Ouest, les relations internationales se révèlent comme un théâtre où les idéaux s’effacent devant les intérêts.
La raison d’État : priorité aux intérêts stratégiques.
La situation en Ukraine, marquée par une guerre dévastatrice, illustre parfaitement cette logique. Derrière le soutien militaire et économique affiché à Kyiv par les grandes puissances, se cachent des enjeux géopolitiques majeurs : la confrontation avec la Russie, la préservation d’alliances stratégiques et le contrôle des routes énergétiques. La souffrance des populations civiles devient presque secondaire face à ces priorités.
De la même manière, Gaza incarne une tragédie humaine qui, à force de répétition, semble reléguée au rang de dossier diplomatique parmi d’autres. Les violations des droits humains sont dénoncées par les uns, justifiées par les autres, mais jamais résolues. Pourquoi ? Parce que l’équilibre des intérêts dans cette région clé dépasse la simple considération morale.
Afrique de l’Ouest : entre transitions militaires et hypocrisie internationale.
En Afrique de l’Ouest, les juntes militaires au pouvoir suscitent une indignation sélective. Si certains pays subissent des sanctions rapides au nom de la démocratie, d’autres, stratégiquement utiles, bénéficient d’une tolérance étonnante. Lutte contre le terrorisme, accès aux ressources naturelles et influence géopolitique dictent les réactions internationales. Cette realpolitik discrédite les grands discours sur la gouvernance démocratique.
Dans le Sahel, les populations, otages des conflits entre armées nationales, groupes rebelles et acteurs internationaux, voient leur quotidien s’effondrer. Les grandes puissances, loin de résoudre ces crises, se contentent de préserver leurs zones d’influence et d’accéder aux ressources minières stratégiques.
Le cimetière des principes démocratiques.
Loin des discours pleins de promesses, les relations internationales fonctionnent sur un socle de pragmatisme où la morale est sacrifiée. Les droits humains, la démocratie et la paix ne sont invoqués que lorsqu’ils servent un intérêt précis. Les populations, elles, sont abandonnées à leur sort, victimes des luttes d’influence.
Alors, peut-on encore croire à une véritable moralité dans les relations internationales ? Ou devons-nous accepter cette hypocrisie structurelle comme une fatalité ? La réponse appartient aux peuples du monde entier, à condition qu’ils puissent se faire entendre dans un système où leur voix est trop souvent étouffée.
Nabé Abdourahamane
Responsable Mécénat: Santé et Solidarité
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