Les Fleuristes : Héros Silencieux de la Lutte Contre le Réchauffement Climatique

Dans un contexte mondial marqué par une prise de conscience accrue des enjeux environnementaux, certains acteurs travaillent dans l’ombre pour protéger notre planète. Parmi eux, les fleuristes et les cultivateurs de plantes jouent un rôle crucial, bien qu’encore largement méconnu. Leur engagement envers la biodiversité et leur passion pour la nature en font des alliés incontournables dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Deux figures emblématiques de ce combat, Elhadj Mamadou Bah et Sylla Mohamed, nous ont partagé leur expérience, leur vision, et les défis qu’ils rencontrent au quotidien.

Elhadj Mamadou Bah, fleuriste accompli, raconte avec émotion l’héritage transmis par son père, un fonctionnaire passionné de plantations.
« Depuis mon enfance, j’ai été fasciné par le métier. Mon père aimait planter des arbres et des fleurs, et cet amour de la nature a fini par m’inspirer. Lorsque j’ai quitté ma ville natale pour Conakry, j’ai abandonné mon métier initial pour suivre ma passion. J’ai intégré la botanique de Camayenne, où j’ai étudié pendant un an avant de faire mon premier stage à Kindia. Après avoir réussi le concours, j’ai obtenu mon diplôme. Ce métier, noble et enrichissant, me permet de vivre en harmonie avec la nature. »

Sylla Mohamed partage cette même ferveur pour son métier, qu’il considère comme un moyen d’agir concrètement contre le réchauffement climatique.


« Ce qui me motive chaque jour, c’est de contribuer à la production d’arbres pour lutter contre ce fléau mondial. Planter des arbres, c’est offrir un souffle d’espoir à notre planète. »

Au fil des décennies, les mentalités ont évolué, comme le souligne Sylla Mohamed :
« Lorsque nous avons commencé il y a 30 ans, peu de gens s’intéressaient à cette activité. Grâce à la sensibilisation et au rôle joué par certains fonctionnaires et la diaspora, les choses ont changé. Jadis, les cours étaient bétonnées. Aujourd’hui, beaucoup comprennent qu’un jardin au sein de leur maison est une source d’oxygène et de fraîcheur. »

Les deux fleuristes encouragent l’intégration des plantes dans les espaces de vie, qu’il s’agisse de maisons, d’écoles ou de bureaux.
« Une maison sans fleurs manque de charme et d’air pur. Nous conseillons à tous de réserver un espace pour les plantes. Chaque arbre planté est une contribution précieuse à la lutte contre le réchauffement climatique, » explique Mohamed.

Malgré leur engagement, les fleuristes font face à de nombreux obstacles. Elhadj Mamadou Bah décrit les difficultés qu’il rencontre :
« Le terrain que nous occupons actuellement appartient à l’État. Nous rêvons d’obtenir un espace dédié, plus adapté à nos activités. Par ailleurs, nous manquons de terreau, que nous devons transporter depuis Coyah et Dubréka, ce qui représente un coût supplémentaire. Enfin, l’accès à l’eau est un véritable défi : nous devons puiser dans la rivière pour arroser nos plantes. Ces contraintes freinent considérablement notre travail. »

Face à ces défis, l’appel aux autorités est pressant.
« Nous demandons au ministère de l’Environnement de nous aider à obtenir un terrain où nous pourrons développer nos cultures. Notre travail est bénéfique non seulement pour nous, mais aussi pour toute la communauté, » insiste Bah.

En œuvrant à la préservation de la biodiversité et à l’embellissement des espaces de vie, des fleuristes comme Elhadj Mamadou Bah et Sylla Mohamed se positionnent comme des héros silencieux de la lutte contre le réchauffement climatique. Leur passion, leur dévouement et leur contribution à la société méritent reconnaissance et soutien.

Alors que la planète fait face à des défis environnementaux sans précédent, il est temps de valoriser ces métiers souvent oubliés et de leur offrir les moyens nécessaires pour poursuivre leur mission. Planter un arbre, cultiver un jardin, c’est déjà agir pour demain.

 

Hawa Mohamed Soumah pour Planete7.info 

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