Les contradictions fondamentales de l’Afrique en termes de politiques économiques
L’Afrique peine encore à se transformer du fait de l’existence de fortes contradictions en termes de politiques économiques qui rament à contre-courant de ses ambitions affichées de développement.
Quelques-unes de ces contradictions que nous considérons comme fondamentales sont résumées ci-après
1. Miser sur des stratégies de formation intensives très consommatrices de temps et de ressources financières rares alors qu’on sait pertinemment que les faibles économies des pays ne pourraient absorber les sortants.
2. Prioriser au nom d’une mouvance internationale inspirée par les organismes de Breton Woods, la construction de grosses infrastructures peu rentables et fortement capitalistiques sachant que la production locale qu’elles sont censées acheminer est faible.
3.Donner tous les moyens budgétaires, humains, législatifs et sécuritaires aux États et leur demander de ne pas créer des emplois et ce, au nom d’un credo intellectuel bancal qui malheureusement formate encore de nombreux économistes africains.
4. S’endetter massivement pour financer des centres de conférences, des réfections de bâtiments administratifs, des infrastructures sportives et des projets peu rentables sachant que l’endettement tôt ou tard est destiné à être remboursé avec ou sans intérêts.
5. Promouvoir au sommet des États des citoyens fortement engagés en politique, le plus souvent peu compétents et incapables d’avoir la moindre vision économique.
6. Concentrer l’essentiel des activités dans les capitales sachant qu’un minimum de décentralisation et d’aménagement du territoire, aurait permis d’amorcer le décollage économique.
7 Confier le vital secteur de l’éducation au secteur privé alors que ce dernier, au regard des enjeux, relève fondamentalement des missions régaliennes.
Voilà me semble-t-il quelques-unes des principales contradictions stratégiques actuelles de l’Afrique au plan économique.
Magaye GAYE
Économiste international