L’école primaire Gbessia dans le viseur du ministère de l’habitat: l’inquiétude grandissante des parents et apprenants.

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L’opération de déguerpissement des encombrants physiques se poursuit depuis quelques jours, et cette fois c’est le quartier Gbessia dans la commune de Matoto qui reçoit les hommes du ministère de l’habitat et leurs machines. Là-bas c’est toutes les concessions qui sont contiguës à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré qui sont visées. La particularité de l’opération est que l’unique établissement publique dudit quartier n’est pas épargné même si cela n’est pas une première puisque l’on se rappelle de celle de Kaporo Koloma 2 et Dimess ou même des mosquées n’avaient pas fait exception.

À Gbessia l’inquiétude est de taille, dans la journée du mercredi 17 avril 2024 un de nos journalistes est allé à la rencontre de Elhadj Ibrahima Sory Dabo, président de la coordination de l’association des parents et amis de l’école (APAE) qui exprime son inquiétude face à cette situation. Selon lui, les apprenants issus des familles modestes n’ont pas d’autres endroits où aller.

<<Je viens d’être informé par l’un de nos membres qui a vu sur les réseaux sociaux que l’école primaire de Gbessia port 2 est menacée de déguerpissement et des croix sont marquées là-bas. Donc, je suis venu avec lui pour essayer de rencontrer la directrice pour voir ce qui ne va pas. Elle nous a dit que c’est un beau matin qu’elle a vu les agents de l’habitat venir mettre des croix un peu partout sur la cour de l’école. Donc, nous, en tant que parents d’élèves, nous voyons qu’il n’y a pas d’école publique dans cette zone alors, s’ils viennent un petit matin pour dire que l’école va être rasée, cela nous inquiète grandement car les élèves n’ont pas d’endroit où aller>>, dit monsieur Dabo.

Lansana Kiffinda Bangoura enseignant au sein de l’établissement a, à son tour fait une invite à l’endroit des autorités pour que l’avenir de ces écoliers ne soit pas mis dans un lendemain incertain.

<<Face à cette situation, depuis qu’ils ont mis les croix sur notre bâtiment cela nous a tellement secoué, au moment où l’étage poussait ici l’habitat était là, il voyait l’évolution des travaux, il n’ont pas réagi à ce temps ils ont attendu jusqu’à ce qu’on ait fini et mettre l’école en valeur, à l’heure où nous sommes, l’école regorge un effectif pléthorique, des enfants auxquels il faut préparer l’avenir et qui seront les futurs cadres de ce pays. Et s’ils arrivent aujourd’hui à nous déguerpir de cette école c’est une situation de désolation. Puisque c’est l’autorité elle même qui est derrière cette opération ils doivent user de leur possibilité pour nous trouver une solution. Nous déguerpir de cette école, nous ne sommes pas opposés s’ils estiment que la nécessité est là mais c’était mieux de faire avec des solutions idoines tout en cherchant ou reloger ces enfants des familles modestes qui sont là. À l’heure où nous sommes il y a des apprenants qui commencent à avoir le découragement et délaissent, et certains posent des questions où vont-ils aller ? Et on les encourage de continuer à étudier, de venir régulièrement suivre les cours, la solution se trouve dans les mains des autorités>>  explique t-il avant de lancer cette invite aux autorités.

<<L’appel que nous les encadreurs lançons à l’endroit des autorités, particulièrement au président de la république c’est de l’inviter à nous aider et penser aux bas peuple,  les enfants pauvres qui sont là à chercher leur avenir, il est difficile de prendre les enfants leur ramener ailleurs, les parents n’ont pas les même moyens d’envoyer leurs enfants dans une école privée, donc le président n’a qu’à regarder ces pauvres enfants et leurs parents, de trouver une solution pour que l’école puisse continuer à former les cadres de demain de ce pays>>, a-t-il laissé entendre.

 

 

Mohamed Diallo pour Planete7.info

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