Le CNRD et la loi de Brandolini (par Nadia Nahman Barry)
« La quantité d’énergie nécessaire pour réfuter du baratin est beaucoup plus importante que celle qui a permis de le créer ». C’est ainsi que s’énonce la loi de Brandolini.
L’on serait donc tenté, face aux inepties quotidiennement débitées par le CNRD et ses acolytes, de ne plus perdre notre temps et notre énergie dans des débats dont le seul objectif vise à nous détourner de l’essentiel : le retour à l’ordre constitutionnel comme essence de toute transition.
Et pourtant, le Distributeur Automatique de Baratins (DAB) à disposition du CNRD fonctionne à plein régime. La preuve nous en a été magistralement donnée par le Ministre de la Justice Charles Wright qui a affirmé sur une radio de la place vouloir désormais engager la responsabilité pénale des parents dont les enfants mineurs participeraient à des manifestations.
Le Garde des Sceaux nous fait prendre ainsi toute la mesure de l’étendue de ses lacunes juridiques en confondant responsabilité pénale et responsabilité civile.
En effet, la particularité de la responsabilité pénale par rapport à la responsabilité civile est de ne pouvoir être engagée que du fait personnel. S’il est un principe fondamental de la responsabilité pénale, c’est que « nul n’est responsable pénalement que de son propre fait ».
On est puni pour ce qu’on a fait, pas pour ce qu’a fait un autre membre de la famille. Raisonner comme Charles Wright viendrait à sanctionner des parents pour des faits qu’ils n’ont pas commis. En réalité, la mise en avant de la responsabilité pénale des parents est une tentative d’intimidation qui participe de la politique de terreur qu’exerce le CNRD : après avoir tué leurs fils, c’est désormais les parents qu’ils veulent tuer psychologiquement.
Devant la résistance courageuse et pacifique qu’opposent les jeunes, le CNRD est visiblement dépassé. On dirait que les armes ont atteint leur limite. Maintenant, il faut procéder autrement : punir les parents en instrumentalisant le droit.
Nadia Nahman Barry