La Prévention des Coups d’État Passe par les Citoyens », Avertit Dr Dansa Kourouma
Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi, Dr Dansa Kourouma, président du Conseil National de la Transition (CNT), a fermement défendu l’avant-projet de la nouvelle Constitution, tout en mettant en garde contre les dangers des coups d’État.
Le président du CNT a d’abord souligné l’importance de ce texte fondamental, qualifié de « loi suprême ». Selon lui, le CNT a procédé à un « benchmarking » en examinant les modèles constitutionnels d’autres pays africains tels que le Rwanda, le Bénin et le Mali. « Aucun de ces pays n’a adopté ce type de rédaction constitutionnelle », a-t-il affirmé, insistant sur l’originalité et la pertinence du projet guinéen.
Abordant la question des coups d’État, un sujet brûlant en Guinée, Dr Kourouma a déclaré : « Il est faux de penser que la candidature unique ou collective est un moyen de prévenir les coups d’État. La prévention des coups d’État réside dans la capacité des citoyens à s’opposer à toute forme de prise, de maintien ou de transmission inconstitutionnelle du pouvoir. » Il a ensuite ajouté que « la Constitution appelle explicitement les citoyens à défendre l’ordre constitutionnel par tous les moyens légaux définis. »
Dr Dansa Kourouma a également mis en garde contre ce qu’il a appelé le « virus du pouvoir », qui pousse certains dirigeants à se croire au-dessus de la Constitution une fois élus. « Un Président démocratiquement élu, qui prête serment de respecter et de faire respecter la Constitution, peut parfois, pris par le virus du pouvoir, se croire au-dessus de la Constitution », a-t-il averti.
Le président du CNT a par ailleurs partagé une anecdote sur un juriste guinéen qui avait interprété le référendum législatif comme une autorisation pour le Président de modifier la Constitution. En désaccord avec cette interprétation, Dr Kourouma a rappelé que « le référendum législatif a une valeur qui équivaut à celle d’une loi ordinaire soumise à l’Assemblée, mais si la loi est sensée, le Président peut choisir de ne pas la soumettre à l’Assemblée. »
Cette intervention marque un tournant dans le débat autour de la nouvelle Constitution guinéenne, mettant en lumière les enjeux cruciaux liés à sa mise en œuvre. Dr Dansa Kourouma a conclu en insistant sur la vigilance nécessaire des citoyens : « Pour prévenir les coups d’État, il est essentiel que les citoyens soient les gardiens de la Constitution. »
Le débat sur l’avant-projet de la nouvelle Constitution continue de susciter des réactions diverses, alors que la Guinée se prépare à écrire une nouvelle page de son histoire politique.
Mountaga Pandiara Diallo pour Planete7.info