La Guinée : Quand la proximité devient un levier d’influence : alerte sur les dérives d’un système cloisonné
Dans les cercles du pouvoir, la tentation de se rapprocher du chef de l’État par tous les moyens reste forte. Et dans bien des cas, certains n’hésitent plus à user d’un stratagème bien huilé : mettre en avant leur proximité – réelle ou supposée – avec la famille présidentielle pour conforter leur position ou espérer s’introduire dans les sphères décisionnelles.
Cette pratique, souvent teintée de manipulation, de népotisme, et surtout d’un camouflage de l’incompétence, sème le doute et fragilise les fondements même d’une gouvernance saine. Se cacher derrière un lien familial ou une affection affichée n’est ni un gage de loyauté ni une preuve de compétence. Cela altère non seulement la lucidité du chef de l’État, mais également sa capacité à évaluer les hommes et les femmes qui l’entourent.
Il est impératif pour tout leader, et plus encore pour un chef d’État confronté aux défis complexes de gouvernance, de faire preuve de discernement. L’émotion, aussi humaine soit-elle, ne doit jamais prendre le pas sur la raison lorsqu’il s’agit de décider au nom du peuple.
Entouré de flatteurs, de profiteurs sans compétence avérée, il devient difficile pour un président de rester connecté aux réalités. Or, la Guinée ne peut plus se permettre cette complaisance. Les besoins sont urgents, immenses, et les réponses doivent être immédiates. L’heure n’est plus à l’expérimentation, encore moins à l’improvisation.
Il est donc vital de mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. La compétence, l’intégrité, la loyauté au pays – et non à des intérêts individuels – doivent primer. C’est à ce prix seulement qu’un chef d’État pourra bâtir un socle solide de développement inclusif.
Un leader global et historique est avant tout un homme d’exemple, capable de s’élever au-dessus des querelles de clans, des tentations affectives et des calculs personnels. Il apaise, il rassemble, il inspire.
Changer de paradigme en Guinée est une tâche ardue. Nous sommes dans un contexte où certains, sans vergogne, sont prêts à tout pour satisfaire leurs intérêts égoïstes, quitte à entraîner nos dirigeants dans l’abîme.
Bonne chance, mon Général. Diriger la Guinée, c’est accepter de porter un poids immense, c’est aussi, souvent, prendre le risque de se faire plus d’ennemis que d’amis. Mais l’histoire ne retiendra que les actes et les résultats.
Abdourahamane NABE, Responsable Mécénat et Solidarité
drastone70@gmail.com
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