La Guinée face au défi de la sécurité publique, une urgence nationale. (Par Abdourahamane NABE)

La Guinée semble être prisonnière d’un cycle infernal où les drames publics s’enchaînent, révélant les failles structurelles d’un système en quête de stabilité. Les récents événements, notamment la tragédie survenue au stade de N’Zérékoré, nous interpellent une fois de plus sur l’urgence d’agir.

Un cycle d’erreurs répétées  

Le pays donne l’impression d’un avion en chute libre, oscillant entre instabilité et impréparation. De la catastrophe du 28 septembre 2009 aux multiples incidents dans les stades et lieux publics, une constante se dégage : les mêmes erreurs se répètent, engendrant un lourd tribut humain. L’incident de N’Zérékoré, où une bousculade a endeuillé des familles, illustre tragiquement cette incapacité à tirer les leçons du passé.

La gestion des foules, un talon d’Achille

Les événements publics en Guinée sont trop souvent organisés sans respect des normes de sécurité. La gestion des foules, particulièrement dans les stades, reste un défi majeur. À Conakry comme à l’intérieur du pays, les infrastructures sont inadaptées, les protocoles d’évacuation inexistants ou mal appliqués, et les forces de sécurité insuffisamment formées. Ces lacunes transforment des moments de réjouissance en tragédies évitables.

Une nécessité : instaurer des standards de sécurité  

Face à ces drames récurrents, l’urgence est de mettre en place des normes de sécurité rigoureuses pour tous les espaces publics. Cela inclut la formation des agents, la mise à niveau des infrastructures, et la sensibilisation des populations aux comportements responsables lors des rassemblements. Ces mesures, bien qu’évidentes, peinent à être concrétisées dans un contexte marqué par l’improvisation et l’absence de planification stratégique.

Honorons les victimes par l’action  

Chaque vie perdue est une tragédie pour la nation. Ces drames devraient servir de catalyseurs pour un changement radical des pratiques en matière de sécurité publique. Honorer la mémoire des victimes ne se limite pas aux discours de compassion ; il s’agit d’agir pour que de tels incidents ne se reproduisent plus.

La Guinée doit impérativement sortir du cercle vicieux des drames publics. Cela requiert un leadership fort, une volonté politique ferme, et une mobilisation collective. Les défis sont immenses, mais le véritable échec serait de continuer à détourner le regard. L’heure est à l’action pour protéger les vies et redonner confiance à une population qui aspire à la sérénité.

 

NABE Abdourahamane

Responsable Mécénat : Santé et Solidarité.

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