Quelle que soit la situation, on voit toujours dans les pays francophones « la main » de la France derrière.
Hier jeudi, je m’entrainais avec quelqu’un qui me disait que tel Président de la République avait reculé sur un problème intérieur parce que la France était intervenue. Évidemment, mon interlocuteur ne faisait que rabâcher sans la moindre preuve, ce qu’il a entendu ailleurs dans son voisinage. Et finalement cela devient une rumeur.
Il faudrait que l’Afrique fasse attention à ces prises de position qui desservent ses intérêts symboliques à court et moyen terme
En effet, elles entretiennent l’image d’un continent manipulé ce à quoi je ne crois plus de plus en plus.
En effet,
1 la France dont il est question a tellement de soucis intérieurs (croissance en berne, endettement massif, dégradation de sa note extérieure, contexte social difficile) qu’elle sera de plus en plus impuissante à intervenir sur les questions intérieures africaines.
2 la rapidité avec laquelle les fondements du pré-carré franco-africain se fissurent (Déconnexion du Mali, du Burkina Faso et de la Centrafrique, prise de conscience critique sur la monnaie Franc CFA) me conforte dans cette position.
3 sans oublier aussi une compétition de plus en plus vive entre les « grandes puissances » en Afrique qui offre plus d’ opportunités de coopération aux dirigeants.
De grâce donc, arrêtons de voir l’intervention de la France derrière chaque problème en Afrique Cela dessert les intérêts symboliques du Continent et les ardeurs d’une jeunesse pressée de tourner la page de ses aïeuls.
Bien entendu, il n’est pas exclu que ce genre de rumeurs infondées soient distillées depuis l’extérieur par des services secrets extérieurs. En effet, les enjeux stratégiques mondiaux du 21eme siècle ne sont plus seulement d’ordre diplomatique, économique, géostratégique, mais aussi communicationnel et de symbole.
Ce mythe doit être rapidement
déconstruit pour le bien de l’Afrique. On crée des bulles inutiles.
Soyons plus responsables et prenons notre destin en main
Magaye GAYE
Économiste International Professeur à l’institut Supérieur de Gestion de Paris