Kollaghel : Une localité entre soif et désespoir, le cri du cœur de l’ancien préfet Elhadj Alpha Sow

Dans les plaines rocailleuses du district de Hamdallaye, sous-préfecture de Sanou, se dresse Kollaghel, une localité qui lutte, année après année, pour répondre à deux besoins fondamentaux : l’eau potable et l’éducation. Ce combat, devenu un véritable calvaire pour ses habitants, a été récemment rappelé avec émotion par Elhadj Alpha Sow, ancien préfet de Labé (1988-1991) et fils de cette terre.

« Ici, l’eau est un luxe, un rêve qui s’éloigne chaque jour un peu plus », confie Elhadj Alpha Sow, le regard empreint de nostalgie et d’amertume. Depuis des décennies, Kollaghel est prisonnier de son propre sous-sol, une roche dure et impitoyable qui refuse de livrer ses ressources.

Durant son mandat, l’ancien préfet avait mobilisé des experts allemands pour explorer la possibilité d’implanter des forages. Le verdict fut sans appel. « Ils m’ont expliqué qu’il faudrait traverser une roche extrêmement dure sur plusieurs mètres, un chantier presque impossible avec nos moyens », raconte-t-il.

Face à cette impasse, des efforts considérables avaient été engagés à travers le programme de Développement de Kollaghel, soutenu par la Fondation Américaine pour le Développement en Afrique (ADF). Trois forages furent installés, mais l’espoir fut de courte durée. « Des vandales ont détruit les pompes et volé les pièces. Aujourd’hui, ces installations ne sont plus que des vestiges », se désole-t-il.

Les conséquences sont dramatiques. Éleveurs, cultivateurs, artisans, tous sont à bout. « Nous perdons nos bétails faute d’eau, nos constructions sont ralenties, et les femmes doivent parcourir des kilomètres pour remplir un simple seau », déplore-t-il, visiblement ému.

Mais à Kollaghel, le manque d’eau n’est qu’une partie du fardeau. L’éducation des enfants souffre également d’un abandon criant. L’unique école primaire, construite en 1963, n’a jamais évolué. Avec seulement trois salles de classe, elle ne peut accueillir les élèves de tout le district.

 

« Les enfants étudient sous des hangars en feuilles de paille. Ceux de la quatrième année viennent le soir, après que ceux de la troisième aient fini leurs cours du matin », explique l’ancien préfet.

Pourtant, les habitants ne baissent pas les bras. Dans un élan de solidarité, ils collectent granites et briques pour bâtir trois salles supplémentaires, afin que les enfants puissent étudier dans des conditions dignes. « Nous avons reçu récemment vingt tables-bancs, mais cela reste insuffisant. Nous continuons de nous battre », ajoute-t-il avec détermination.

Elhadj Alpha Sow lance un appel vibrant à l’aide des autorités et des partenaires techniques. « La SNAP a déjà tenté d’aménager une source d’eau pour nous, mais les installations se sont rapidement détériorées faute d’entretien et de clôture. Nous avons besoin d’un appui concret, durable », insiste-t-il.

Pour l’éducation, le message est tout aussi clair : construire les trois salles de classe manquantes est une urgence absolue. « Nous devons permettre à nos enfants d’étudier sans craindre pour leur avenir. Cela ne peut plus attendre », martèle-t-il.

Kollaghel est le symbole d’un combat acharné pour la survie. Une localité où chaque goutte d’eau et chaque pierre posée est une victoire. Mais pour que cette lutte ne reste pas vaine, une véritable mobilisation nationale est nécessaire.
Le cri du cœur d’Elhadj Alpha Sow ne laisse personne indifférent. L’heure est venue de répondre à cet appel et de donner à Kollaghel les moyens de renaître.

 

Thierno Abdourahmane Diallo pour Planete7.info 

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